Coronavirus : le point, sanitaire et économique, dans le monde

Malgré la progression de la pandémie dans le monde, la tendance au déconfinement se confirme. Même en Amérique latine, où pourtant la situation demeure inquiétant, l'heure est à l'assouplissement des restrictions.
Au Brésil, troisième pays le plus endeuillé au monde après les États-Unis et le Royaume-Uni, le gouverneur de Rio de Janeiro a annoncé l'assouplissement des restrictions.
Au Brésil, troisième pays le plus endeuillé au monde après les États-Unis et le Royaume-Uni, le gouverneur de Rio de Janeiro a annoncé l'assouplissement des restrictions. (Crédits : Reuters)

Malgré sept millions de cas de nouveau coronavirus déclarés, plus de 400.000 morts dans le monde et une progression galopante en Amérique du Sud, la tendance au déconfinement et à la réouverture se confirme ce lundi dans de nombreux pays.

Selon un décompte réalisé par l'AFP à partir de sources officielles (et qui ne reflète toutefois qu'une fraction du nombre réel de cas), au moins 7.030.330 cas d'infection ont été recensés, notamment en Europe, continent le plus touché avec plus de 2,2 millions de cas et plus de 183.000 décès.

Mais même en Amérique latine, où pourtant la progression de la pandémie demeure inquiétante, l'heure est à l'assouplissement des restrictions, dans le but affiché de faire repartir des économies partout durement éprouvées.

Lire aussi : L'épidémie sous contrôle en France... mais se propage fortement en Amérique latine

L'Inde, où l'épidémie reste virulente, autorise à partir de ce lundi la réouverture de ses centres commerciaux et de ses lieux de culte.

Homme d'affaires, Mohit Budhiraja s'est rendu ce lundi matin à son temple hindou dans la capitale New Delhi pour la première fois depuis le début du confinement, équipé d'un masque sur le visage et de gel hydroalcoolique.

Reprise de compétitions sportives

"Aller au temple fait partie de ma vie quotidienne. Quelque chose me manquait lorsque je n'ai pas pu aller au temple pendant toutes ces semaines", a-t-il confié.

La Nouvelle-Zélande, qui se félicite du rétablissement de la dernière personne qui était encore à l'isolement, a levé toutes ses restrictions nationales. Cela comprend notamment, et c'est une première mondiale, la reprise d'un championnat de rugby qui n'opposera que cinq équipes mais où le public sera autorisé dans les tribunes.

Ce pays de cinq millions d'habitants n'a enregistré qu'un millier de cas et seulement 22 morts.

En Espagne, qui a enregistré 27.000 décès mais a réussi à maîtriser le virus ces dernières semaines, les matches du Championnat de football reprendront mercredi, après trois mois d'interruption.

Un système de vols et d'hôtels exclusivement réservés aux équipes est prévu. Les joueurs devront pénétrer dans les stades masqués et gantés.

Dans la région de Madrid et à Barcelone, les plus affectées par la pandémie, la phase 2 du plan de déconfinement permet à partir de ce lundi aux commerces de rouvrir quelle que soit leur taille, mais à 40% de leur capacité.

"On a le droit de s'embrasser?"

Les plages de Barcelone pourront rouvrir à la baignade alors qu'il n'est possible pour le moment que de s'y promener ou d'y pratiquer la natation sportive. Les cafés, bars et restaurants pourront de nouveau accueillir des clients en salle - et non plus seulement en terrasse - en limitant drastiquement l'affluence.

En Belgique, bars et restaurants ont rouvert ce lundi matin. À Bruxelles, la fameuse Brasserie de l'Union a été prise d'assaut.

"Salut patron ! On a le droit de s'embrasser?", lance un client au maître des lieux. Une hésitation, un sourire, puis une bise, une seule, à la belge: "On vit dangereusement !"

La Pologne, qui a elle aussi entamé son déconfinement, a toutefois enregistré durant le week-end une montée en flèche des cas (+1.151). Parmi les personnes contaminées, près de deux tiers sont des employés de mines de charbon de Silésie et des membres de leurs familles. Les mines ont été temporairement fermées.

En revanche, le Royaume-Uni, avec un total de 40.542 décès, ne lève qu'au compte-goutte les restrictions.

Toute personne arrivant au Royaume-Uni de l'étranger doit observer à partir de ce lundi une quarantaine de 14 jours, une mesure à l'efficacité contestée qui affole les secteurs aérien et du tourisme.

Piscines danoises rouvertes

Cette quatorzaine, réévaluée par le gouvernement toutes les trois semaines, concerne toutes les arrivées par terre, mer et air, que les voyageurs résident ou non au Royaume-Uni.

La journée de ce lundi marque au Danemark la réouverture des piscines et des salles de sport, et en Irlande la réouverture de tous les commerces - hors centres commerciaux - avant la fin des restrictions de déplacement le 29 juin.

En Russie, le maire de Moscou a annoncé pour mardi la fin du confinement et le gouvernement a rouvert partiellement les frontières, fermées depuis mars.

Aux Philippines, en revanche, les autorités ont décrété que les écoliers ne seraient pas autorisés à retourner à l'école tant qu'un vaccin ne serait pas disponible.

L'Amérique latine, où pourtant la pandémie semble loin d'être sous contrôle, déconfine elle aussi. Au Brésil, troisième pays le plus endeuillé au monde après les États-Unis et le Royaume-Uni, le gouverneur de Rio de Janeiro a annoncé l'assouplissement des restrictions.

Lire aussi : Brésil : déjà climatosceptique, Bolsonaro est aussi coronavirus-sceptique

"Une grande famille"

Le bilan officiel a franchi le seuil des 36.000 morts, sachant que la communauté scientifique au Brésil l'estime largement inférieur à la réalité.

Le Chili a enregistré des records ces dernières 24 heures, avec 96 décès et 6.405 contaminations, portant le total des morts à 2.290.

Cette pandémie "nous apprend que nous sommes une grande famille. Ce qui arrive à un être humain à Wuhan arrive à la planète entière, à nous tous. [...] Il n'y pas de mur, il n'y a aucun mur qui puisse séparer les gens", a analysé Isabel Allende, auteure chilienne interrogée par l'AFP sur sa vision du monde d'après la pandémie.

Au Pérou, deuxième pays d'Amérique du Sud le plus touché derrière le Brésil, le système hospitalier est aussi au bord de l'effondrement, notamment à cause du manque d'oxygène.

Aux États-Unis, où les manifestations anti-racisme dominent désormais l'actualité, le déconfinement se poursuit également.

Cette semaine, New York entrera dans la phase 1 du plan de réouverture de ses activités économiques.

Cette phase autorisera les entreprises du bâtiment et les usines de la capitale économique américaine à reprendre le travail. Les commerces de détail seront autorisés à rouvrir sous une forme restreinte.

Par Michel Moutot, avec les bureaux de l'AFP dans le monde

Commentaires 3
à écrit le 08/06/2020 à 23:31
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Ah ce Brésil qui a un président que le peuple a élu et qui n'est pas dans la bonne pensée socialo-communard. Cela vous dérange les médias. La critique est de mise mais elle doit être constructive et objective sinon vous faites du vent: l'état de Rio...

le 09/06/2020 à 7:43
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Vous devriez suivre un peu ce qui se passe réellement au Brésil. Les chiffres publiés sont notoirement faux, le dernier ministre de la santé est inculte en matière médicale, Bolsonaro et sa famille sont poursuivis par les affaires et le retour des mi...

à écrit le 08/06/2020 à 17:52
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"où pourtant la progression de la pandémie demeure inquiétante, l'heure est à l'assouplissement des restrictions" Il est toujours plus facile de contrer une révolte potentiel venant de vieux malades que d'actifs travaillant toujours plus pour gagn...

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