Covid-19 : le dépistage pour les voyageurs venant de Chine fait l'unanimité au sein de l'UE

L' « écrasante majorité » des pays de l'Union européenne s'est prononcée en faveur de tests Covid systématiques pour les voyageurs en provenance de Chine avant leur départ pour l'Europe, a annoncé mardi 3 janvier un porte-parole de la Commission européenne. Cette mesure, tout comme d'autres, sera discutée aujourd'hui dans le cadre d'une réunion entre les Vingt-Sept visant à préparer une réponse coordonnée et commune à laquelle tous les États membres sont désormais favorables.
Plusieurs mesures, dont les tests obligatoires pour les voyageurs venant de Chine, seront discutées ce mercredi 5 janvier au cours d'une réunion de l'IPCR (dispositif européen pour une réaction au niveau politique dans les situations de crise).
Plusieurs mesures, dont les tests obligatoires pour les voyageurs venant de Chine, seront discutées ce mercredi 5 janvier au cours d'une réunion de l'IPCR (dispositif européen pour une réaction au niveau politique dans les situations de crise). (Crédits : REMO CASILLI)

La décision sera actée ou non aujourd'hui, mais remporte déjà un consensus au sein de l'UE : tester systématiquement les voyageurs venant de Chine avant leur départ pour l'Europe. Cette mesure fait partie des recommandations d'un comité d'experts sanitaires des Vingt-Sept (Comité de sécurité sanitaire), qui a examiné plusieurs idées proposées par la Commission européenne ce mardi. Parmi les autres : celle consistant à imposer le port du masque aux passagers de Chine ou encore le contrôle des eaux usées des avions et des tests accrus, avec séquençage génomique, dans les aéroports d'arrivée, en vue d'identifier d'éventuels nouveaux variants.

« Ces mesures devraient être ciblées sur les vols et les aéroports les plus appropriés et être mises en œuvre de manière coordonnée (à travers l'UE) pour garantir leur efficacité », a souligné un porte-parole de la Commission européenne.

Toutes ces mesures seront discutées ce mercredi 4 janvier, au cours d'une réunion de l'IPCR (dispositif européen pour une réaction au niveau politique dans les situations de crise). Ce temps d'échange est destiné à préparer une réponse coordonnée de l'UE à l'explosion du nombre des contaminations en Chine et pourra aboutir à des recommandations qui devront ensuite être avalisées par les États membres.

D'après le porte-parole de l'exécutif européen, « tous les États membres se sont mis d'accord sur une approche coordonnée », a-t-il insisté, ce qui n'était pas le cas jusqu'à présent.

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Des tests imposés déjà dans une douzaine de pays

Trois pays de l'UE imposent déjà des tests aux passagers partis de Chine. À savoir l'Italie et l'Espagne, tandis que la France a décidé d'exiger, à compter de ce jeudi, un test négatif datant de moins de 48 heures à leur départ. Des tests aléatoires pourront aussi avoir lieu à l'arrivée en France. Dans le reste du monde, une dizaine de pays - dont les États-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie - imposent aussi désormais des tests de dépistage aux voyageurs en provenance de Chine.

Une mesure que les pays justifient notamment par le manque de transparence sur les chiffres chinois et par la crainte de voir apparaître de nouveaux variants suite à la décision, fin décembre, de Pékin d'autoriser à nouveau sa population à sortir du pays après plusieurs années de politique « zéro Covid ». Les cas quotidiens de cas de Covid-19 et décès ne sont par exemple plus publiés par la Commission nationale de santé chinoise (NHC), qui a valeur de ministère, mais par le Centre chinois pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC). Et à partir de la semaine prochaine, il ne le fera qu'une fois par mois. Et si quelques autorités locales publient des chiffres, c'est de façon dispersée ce qui empêche de dresser une image complète de la situation en Chine.

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La semaine dernière, le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), l'une des agences sanitaires de l'UE, avait jugé « injustifié » un dépistage systématique des voyageurs, au vu du niveau d'immunité collective en Europe et de la présence sur ce continent des mêmes variants qu'en Chine. L'organisme a indiqué hier « avoir accru ses activités de surveillance », tout en estimant à nouveau que « les variants circulant en Chine (...) ne constituent pas en eux-mêmes une menace pour la réponse immunitaire » des Européens.

Menaces de « contre-mesures » par la Chine

Reste que la Chine a condamnée hier cette mesure à l'encontre des voyageurs chinois, voyant d'un mauvais œil ces restrictions. « Cela est dénué de base scientifique et certaines pratiques sont inacceptables », a fustigé une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning.

Elle a par ailleurs averti que Pékin pourra « prendre des contre-mesures, selon le principe de réciprocité ». D'autant que le pays n'imposera plus, lui, de quarantaine aux personnes arrivant de l'étranger à partir de ce dimanche. Il continue toutefois de demander un test PCR négatif aux voyageurs et ne délivre plus de visas de tourisme depuis bientôt trois ans.

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(Avec AFP)

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