Covid-19 : Pékin dénonce les tests imposés aux voyageurs en provenance de Chine, la France se défend

Une douzaine de pays imposent désormais des tests de dépistages aux voyageurs venant de Chine qui connaît une nouvelle vague de Covid-19 après avoir abandonné sa politique « Zero Covid » depuis le 7 décembre. Des « pratiques inacceptables » pour Pékin. De son côté, la Première ministre, Elisabeth Borne, a assuré que le gouvernement français était « dans son rôle en protégeant les Français et en demandant des tests ».
Une douzaine de pays imposent désormais un test de dépistage au Covid-19  aux voyageurs venant de Chine.
Une douzaine de pays imposent désormais un test de dépistage au Covid-19 aux voyageurs venant de Chine. (Crédits : JENNIFER LORENZINI)

Alors que la Chine a levé ses mesures draconiennes destinées à protéger le pays de nouveaux foyers de contamination au Covid-19, le reste du monde cherche, lui, à se protéger. Une douzaine de pays, dont les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, le Canada et l'Australie imposent, en effet, désormais des tests de dépistage aux voyageurs en provenance de Chine. C'est également le cas de la France. Depuis dimanche, les passagers qui embarquent dans un vol en provenance de Chine à destination de la France « s'engagent à accepter un test à l'arrivée, un test qui fait l'objet aussi, quand il est positif, d'un séquençage », a ainsi rappelé la première ministre, Elisabeth Borne, défendant cette mesure.

« Mon gouvernement est dans son rôle en protégeant les Français et en demandant des tests. (...) On fait ça dans le respect des règles de l'Organisation mondiale de la santé et on continuera à le faire », a-t-elle déclaré ce mardi sur la radio franceinfo. « Ça nous permet d'avoir une donnée sur l'évolution du virus. On veut évidemment s'assurer qu'il n'y a pas des nouveaux variants », a expliqué la cheffe du gouvernement. « Toutes ces décisions, on les a prises après une première réunion entre tous les directeurs généraux de la santé des pays européens. On aura des réunions de concertation », a-t-elle précisé. Et d'ajouter : « Notre objectif, et je pense que tous les scientifiques sont d'accord sur ce point, c'est vraiment de pouvoir surveiller l'évolution de l'épidémie ».

« Cette mesure est une réponse à la vague significative d'infections au Covid-19 en Chine et à la possibilité d'une apparition de variants du virus dans ce pays », avait également justifié le ministre australien de la Santé Mark Butler. D'autres pays comme le Maroc ferment totalement leur territoire aux voyageurs en provenance de Chine à partir de ce mardi. Dans l'Union européenne, les Etats membres doivent décider mercredi s'ils imposent des contrôles communs alors que certains pays comme l'Italie, l'Espagne et la France ont déjà renforcé leurs conditions d'entrée.

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a légitimé ces mesures par la voix de son directeur Tedros Adhanom Ghebreyesus qui les a qualifiées de « compréhensibles » étant donné le manque d'informations fournies par Pékin sur l'ampleur de la crise sanitaire sur son sol.

La Chine menace de prendre des « contre-mesures »

Pékin voit d'un mauvais œil ces restrictions et l'a fait savoir, peu avant. « Certains pays ont mis en place des restrictions à l'entrée visant uniquement les voyageurs en provenance de Chine. Cela est dénué de base scientifique et certaines pratiques sont inacceptables », a fustigé une porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Mao Ning.

La Chine pourra « prendre des contre-mesures, selon le principe de réciprocité », a-t-elle averti. D'autant que le pays n'imposera plus, lui, de quarantaine aux personnes arrivant de l'étranger à partir de ce dimanche. Il continue toutefois de demander un test PCR négatif aux voyageurs et ne délivre plus de visas de tourisme depuis bientôt trois ans.

Flambée des contaminations

Bien que les chiffres affichés par le gouvernement chinois ne font état que d'un petit nombre de décès liés au Covid-19 et de contaminations, le pays subit en réalité une nouvelle vague de cas. En cause, la levée, depuis le 7 décembre, de sa stricte politique de « Zero Covid ». À Shanghai notamment, les deux tiers des habitants pourraient avoir eu le Covid ces dernières semaines, a estimé ce mardi un haut responsable d'un des principaux hôpitaux de la ville. « Actuellement, l'épidémie à Shanghai est très étendue et elle pourrait avoir touché 70% de la population, soit 20 à 30 fois plus » que lors de la flambée précédente au printemps 2022, a ainsi déclaré Chen Erzhen, vice-président de l'hôpital Ruijin, à un blog affilié au Quotidien du peuple. Le variant Omicron se répand, en effet, très rapidement dans cette ville de 25 millions d'habitants qui avait été placée sous confinement strict pendant deux mois à partir d'avril. Une grande partie d'entre eux avaient été emmenés en centre de quarantaine. Dans d'autres grandes villes chinoises comme Pékin, Tianjin (Nord), Chongqing (Sud-Ouest) et Canton (Sud), les autorités sanitaires estiment que le pic est déjà passé.

Au-delà des villes, les contaminations pourraient également se multiplier dans les provinces. « Ce qui nous inquiète le plus, c'est que ces trois dernières années, personne n'est rentré dans sa province pour le Nouvel An lunaire, mais cette année c'est enfin possible », a alerté une responsable de la Commission nationale de santé (NHC) dans un entretien avec la télévision d'Etat CCTV, lundi, admettant que cette flambée attendue dans les campagnes représentait un « énorme défi »« En conséquence, il pourrait y avoir un rebond des voyages de citadins vers les campagnes pour rendre visite à leurs proches, ce qui nous inquiète davantage pour l'épidémie en zones rurales », a ajouté la responsable.

Du côté des urgences, la situation est déjà inquiétante comme le relève le docteur Chen, également membre du conseil d'experts sur le Covid de Shanghai, qui a indiqué que son hôpital reçoit 1.600 admissions en urgence par jour - le double par rapport à la période ayant précédé la levée des restrictions -, 80% concernant des malades du Covid. « Plus de 100 ambulances arrivent à l'hôpital chaque jour », a-t-il précisé et la moitié des patients admis en urgence sont âgés de plus de 65 ans, donc plus vulnérables.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 03/01/2023 à 21:24
Signaler
Avec la crise liée au Covid 19 de nombreuses rumeurs circulent certaines mettant en cause la Chine qui serait responsable après avoir "laissé" s'échapper le virus d'un labo de Wuhan. Sans céder à ces vaines spéculations, il existe des menaces bien ré...

à écrit le 03/01/2023 à 15:25
Signaler
Manque pas d'air les Chinois, ne nous laissons pas intimider par ces individus.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.