Crise en Argentine : rencontre entre Milei et la directrice du FMI

Le président ultralibéral élu, qui doit prendre ses fonctions le 10 décembre, et Kristalina Georgieva, ont discuté des « défis importants de l'économie argentine ». La troisième économie d'Amérique latine peine à rembourser au FMI un prêt de 44 milliards de dollars.
L'Argentine est en outre frappée depuis une douzaine d'années par une inflation à deux chiffres, qui a dérapé cette année à 143% sur douze mois, un record depuis 32 ans.
L'Argentine est en outre frappée depuis une douzaine d'années par une inflation à deux chiffres, qui a dérapé cette année à 143% sur douze mois, un record depuis 32 ans. (Crédits : Esteban Osorio / Alamy)

C'était une première rencontre. Le président argentin élu, Javier Milei, s'est entretenu vendredi en ligne avec la directrice générale du Fond monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. L'objet des discussions: la situation économique argentine.

L'ultralibéral Javier Milei l'a annoncé sur X (ex-Twitter):

« Aujourd'hui, j'ai eu une excellente conversation » avec Kristalina Georgieva, a-t-il déclaré. « Nous avons parlé du grand défi économique auquel notre pays est confronté », a-t-il précisé.

« Je lui ai parlé des différents aspects de notre plan d'ajustement budgétaire et de notre programme monétaire. Le Fonds s'est montré coopératif pour trouver les solutions structurelles dont l'Argentine a besoin », a-t-il ajouté.

Des devises étrangères au plus bas

Sur le même réseau social, la directrice du FMI a pour sa part indiqué que cet échange leur avait permis d'aborder « les défis importants de l'économie argentine et les actions politiques décisives nécessaires ».

« Le FMI s'est engagé à soutenir les efforts visant à réduire durablement l'inflation, à améliorer les finances publiques et à favoriser une croissance stimulée par le secteur privé », a encore rapporté Kristalina Georgieva.

La troisième économie d'Amérique latine peine à rembourser un prêt de 44 milliards de dollars contracté en 2018 auprès du FMI, en raison de réserves de devises étrangères au plus bas. L'administration sortante du péroniste Alberto Fernández a renégocié le prêt contracté avec le FMI, mais la récession qui a accompagné la pandémie de Covid-19 et une grave sécheresse cette année (qui a limité les exportations de soja, maïs ou blé, desquelles dépend une partie de l'économie argentine) rendent difficile la réalisation des objectifs fixés avec l'institution.

Une inflation à trois chiffres

L'Argentine est en outre frappée depuis une douzaine d'années par une inflation à deux chiffres, qui a dérapé cette année à 143% sur douze mois, un record depuis 32 ans. Cette inflation crée d'énormes distorsions sur les marchés et pour les consommateurs, les prix changeant chaque semaine. Et selon un sondage réalisé par la banque centrale, elle devrait atteindre 185% d'ici la fin de l'année. La banque centrale argentine a porté son taux directeur à 133% pour ramener l'inflation à sa cible, encourageant l'épargne en pesos mais nuisant à l'accès au crédit et à la croissance économique.

La promesse d'une dollarisation de l'économie

La devise nationale, le peso, est en outre en dépréciation constante, et selon les prévisions des analystes la troisième économie d'Amérique latine devrait se replier de 2% cette année. 40% de la population vit déjà sous le seuil de pauvreté en raison de l'érosion des salaires et de l'épargne.

Lors de sa campagne, le président élu d'extrême droite a promis un ajustement fiscal drastique, jusqu'à l'équivalent de 15% du PIB argentin, dans le cadre d'un programme qui comprend la fermeture de la Banque centrale et la dollarisation de l'économie du pays. Il prendra ses fonctions le 10 décembre.

Le Fmi doit encore verser 3,3 milliards de dollars à l'Argentine avant la fin de l'année dans le cadre du plan d'aide.

Commentaires 3
à écrit le 26/11/2023 à 8:35
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Les souris votent pour les chats.

à écrit le 26/11/2023 à 2:24
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Alors que le type vient d'arriver au pouvoir et n'a encore, évidemment, produit aucun résultat, la campagne médiatique de haine commence !

à écrit le 25/11/2023 à 16:51
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"Il y a deux manières d'asservir une nation, l'une par le glaive et l'autre par la dette" dixit John Adams, deuxième président des États-Unis. Que les dettes soient illégitimes (odieuses) ou non, les organismes nationaux (gouvernements élus - États d...

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