Davos : l'OMC alerte sur les risques qui pèsent sur le commerce mondial en 2024

À cause des tensions en mer Rouge, mais aussi des perspectives de croissance faibles dans de nombreux pays, l'Organisation mondiale du commerce s'est dite « moins optimiste » pour le commerce mondial cette année, ce mercredi, à l'occasion du Forum économique mondiale de Davos.
Ngozi Okonjo-Iweala a notamment évoqué « l'aggravation des tensions géopolitiques, les disruptions qu'on voit en mer rouge, sur le canal de Suez, le canal de Panama », comme facteurs de déception potentielle cette année.
Ngozi Okonjo-Iweala a notamment évoqué « l'aggravation des tensions géopolitiques, les disruptions qu'on voit en mer rouge, sur le canal de Suez, le canal de Panama », comme facteurs de déception potentielle cette année. (Crédits : Reuters)

2024 pourrait finalement être plus morose qu'escompté pour l'économie mondiale. À l'occasion d'une réunion au Forum économique mondial de Davos, la secrétaire générale de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) s'est dite « moins optimiste » pour le commerce mondial cette année. Ngozi Okonjo-Iweala a notamment évoqué « l'aggravation des tensions géopolitiques, les disruptions qu'on voit en mer rouge, sur le canal de Suez, le canal de Panama », comme facteurs de déception potentielle cette année.

Parmi les conflits qui inquiètent le monde, celui touchant la mer rouge inquiète, en effet, particulièrement. Et pour cause, environ 12% du commerce mondial transite par cette zone. Mais, depuis la mi-novembre, les attaques Houthis ont contraint de nombreuses compagnies maritimes à éviter la zone, et à emprunter la route la plus longue autour de la pointe de l'Afrique, au prix d'un surcoût du transport et de délais plus longs d'acheminement. Ainsi, chez Tesla comme chez Volvo, la production d'automobiles est perturbée par ces attaques qui ralentissent l'acheminement de pièces détachées asiatiques dans les usines européennes. Tesla a été le premier constructeur à annoncer la semaine dernière, dans la nuit de jeudi à vendredi, que sa production serait suspendue pendant deux semaines dans son usine européenne, entre le 29 janvier et le 11 février.

Lire aussiTesla, Volvo : les fermetures d'usines liées aux attaques en Mer Rouge se multiplient

Une année 2024 qui pourrait décevoir

Avant ces perturbations, découlant directement du début de la guerre entre Israël et le Hamas, l'OMC avait cependant déjà revu en très forte baisse ses prévisions pour 2023, estimant que le volume du commerce mondial de marchandises n'augmenterait que de 0,8%. Mais l'institution s'attendait à un rebond de 3,3% cette année... qui pourrait finalement ne pas avoir lieu.

« Nous nous attendons à une performance plus faible. Nous allons revoir ces estimations pour cette année », a dit Ngozi Okonjo-Iweala devant des journalistes à la réunion annuelle du Forum économique mondial. Les nouvelles prévisions « ne seront pas prêtes avant un mois environ », a-t-elle poursuivi.

Baisse de la croissance mondiale

Outre la géopolitique, la secrétaire générale de l'OMC a évoqué une croissance mondiale qui semble partie pour être plus faible que prévu, des faiblesses « en particulier en Europe », et « le retour de pressions inflationnistes ».

« Cela va aussi avoir un impact sur ce que les banques centrales font avec les taux d'intérêt. Pour la première fois, les banquiers centraux sont très intéressés par ce qui se passe dans le commerce, donc je leur parle un peu », a-t-elle relevé.

Car sur l'année passée, plusieurs puissances ont montré des signes de faiblesse sur leur activité économique. Le 10 janvier, le vice-président de la Banque centrale européenne, Luis de Guindos, a alerté sur le fait que « des indicateurs faibles indiquent une contraction de l'économie (de la zone euro, ndlr) en décembre, confirmant la possibilité d'une récession technique au second semestre 2023 et de faibles perspectives à court terme ». Pour rappel, une récession technique se définit par deux trimestres d'affilée de recul du PIB. Le PIB des 20 pays de la zone euro a déjà reculé de 0,1% de juillet à septembre, selon le haut fonctionnaire. Une contraction de l'activité au quatrième trimestre 2023 est donc probable.

Un pays inquiète aussi plus que les autres : la Chine. Un groupe de 10 experts interrogés par l'AFP table en moyenne sur une hausse de 5,2% sur un an du produit intérieur brut (PIB) de la Chine, sur l'ensemble de l'année 2023. Il s'agirait de son rythme le plus lent depuis trente ans, 1990 ayant vu le taux de croissance chinois atteindre 3,9%. Un constat valable si l'on exclut les années de la pandémie durant lesquelles l'activité en Chine était perturbée.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 18/01/2024 à 8:17
Signaler
C'est un peu plus la place de l'OMC d'y faire des déclarations à Davos plutôt que d'essayer de nous parler de sujets qu'ils ne comprennent pas, qu'ils possèdent certes mais qu'ils sont pathologiquement incapables de comprendre comme l'écologie, la vi...

à écrit le 17/01/2024 à 17:07
Signaler
Est ce que Davos représente encore un intérêt ? quant à l'OMC sa secrétaire générale n'enfonce que des portes ouvertes , son constat le moindre quidam qui suit l'actualité l'a déjà fait depuis plusieurs semaines .Les ruptures d'approvisionnements ne...

à écrit le 17/01/2024 à 16:55
Signaler
"2024 pourrait finalement être plus morose qu'escompté pour l'économie mondiale"🤣Non, sérieux? Quel "scoup"🤡

à écrit le 17/01/2024 à 16:14
Signaler
Commerce mondial = Mondialisation heureuse. Résultat = Des conflits à tous les étages. Conclusion : Un retour à un commerce plus local sera source de plus de stabilité.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.