Elections américaines : investis par leur parti, Joe Biden et Donald Trump vont une nouvelle fois s'affronter

Sans grande surprise, Joe Biden (démocrate) et Donald Trump (républicain) seront candidats à l'élection présidentielle américaine qui se déroulera en novembre. Si l'actuel président a repris à son compte la politique protectionniste de son prédécesseur, les deux hommes ont de nombreux points de discorde concernant la transition énergétique ou encore l'immigration.
Joe Biden et son rival Donald Trump ont obtenu dès mardi assez de délégués pour s'assurer l'investiture de leur parti pour l'élection présidentielle de novembre.
Joe Biden et son rival Donald Trump ont obtenu dès mardi assez de délégués pour s'assurer l'investiture de leur parti pour l'élection présidentielle de novembre. (Crédits : Reuters)

C'est désormais chose faite. Joe Biden et son rival Donald Trump ont obtenu dès mardi assez de délégués pour s'assurer l'investiture de leur parti pour l'élection présidentielle de novembre, selon des estimations de médias américains, s'offrant pour les mois à venir un des plus longs face-à-face électoraux de l'histoire américaine.

Les résultats des primaires démocrates et républicaines organisées mardi étaient pratiquement acquis d'avance, Biden et Trump ayant éliminé la concurrence. Dans le détail, le président sortant Joe Biden, 81 ans, a franchi le seuil des 1.968 délégués nécessaires en remportant la primaire démocrate de Géorgie (sud). Il n'a jamais fait face à une opposition sérieuse et la dernière concurrente de Donald Trump, Nikki Haley, a jeté l'éponge le 6 mars.

Du côté de Trump, 77 ans, sa victoire dans l'Etat du Washington (nord-ouest) lui a permis de franchir la barre des 1.215 délégués nécessaires pour décrocher l'investiture du Parti républicain.

Si la réinvestiture précoce d'un président sortant est la norme, la victoire de l'ex-président républicain dans quasiment toutes les primaires républicaines à ce jour lui a permis de s'assurer l'investiture bien plus tôt que la plupart des candidats d'opposition lors des précédentes campagnes.

Alors que les deux hommes s'apprêtent à refaire le même match de 2020, Biden s'en est donc pris à son adversaire dans un communiqué.

« Je suis honoré que la large coalition de votants représentant la riche diversité du Parti démocrate à travers le pays ait placé leur foi en moi une fois encore pour conduire le parti - et le pays -, à un moment où la menace que constitue Trump est plus grande que jamais », a déclaré le démocrate.

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Points de discorde

Donald Trump fait campagne en s'opposant frontalement aux politiques de Joe Biden. Tous les sujets sont bons pour être source de discorde. Biden se dit prêt à soutenir une proposition de loi qui menace TikTok, Trump réagit en se disant défavorable à l'interdiction du réseau social.

Donald Trump évoque lundi des « coupes » dans les prestations sociales, ce à quoi réplique un peu plus tard Biden en campagne dans le New Hampshire (nord) : « Je ne le permettrai jamais ». Trump veut imposer des droits de douane de 10% aux produits importés aux Etats-Unis alors que Biden a mené une politique commerciale davantage ouverte. Et la liste est encore longue.

Mais parmi les principaux points d'achoppement, il y a surtout l'aide à l'Ukraine. En pleine année électorale aux Etats-Unis, la question s'est transformée en bras de fer entre Joe Biden et son prédécesseur. Donald Trump s'oppose à la validation de nouveaux fonds pour Kiev, estimant que les Etats-Unis devaient « arrêter de donner de l'argent sans espérer être remboursés ». Il prétend que s'il était réélu en novembre, il réglerait la guerre entre la Russie et l'Ukraine « en 24 heures » - sans vraiment expliquer comment.

Le texte qui comprend une nouvelle enveloppe de 60 milliards de dollars pour Kiev et également des fonds pour Israël et Taïwan, a été approuvé mi-février par le Sénat. Mais son adoption finale est donc toujours suspendue au bon vouloir des partisans de Donald Trump à la Chambre, qui refusent en l'état d'examiner le texte.

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Immigration dans le viseur

Autre point important de discorde : l'immigration. L'ancien président accuse son successeur d'avoir transformé la frontière sud des Etats-Unis en passoire. Mais c'est aussi à la demande de Trump qu'une loi sur l'immigration, négociée durant des mois par des membres des deux partis, a finalement été rejetée par les républicains au Congrès.

La question est devenue particulièrement sensible dans l'Etat de Géorgie, qui votait mardi pour les primaires, et où le meurtre d'une étudiante américaine par un Vénézuélien en situation irrégulière a été mis en avant par le camp républicain. Donald Trump en a fait le symbole de la politique d'immigration de Joe Biden, qu'il accuse d'être trop laxiste face aux nombreuses arrivées à la frontière avec le Mexique.

Pour rappel, en 2020, la Géorgie, Etat traditionnellement républicain, avait à la surprise générale voté démocrate, contribuant de façon décisive à la victoire de Joe Biden. Donald Trump avait alors fait pression sur des responsables électoraux locaux, leur demandant de « trouver » le nombre de voix nécessaires pour combler son retard. L'ancien président a été inculpé dans ce dossier et a fait de sa photo d'identité judiciaire (le fameux « mugshot »), pris dans la capitale Atlanta, un article de campagne.

La Géorgie risque d'être à nouveau décisive en novembre, l'écart entre Donald Trump et Joe Biden y étant très serré, selon les sondages. La Pennsylvanie, le Michigan, l'Arizona, la Caroline du Nord, le Wisconsin et le Nevada figurent parmi les autres Etats potentiellement décisifs en novembre, ce que les Américains appellent les « swing states ».

Trump demande le report de son procès pénal à New York

Donald Trump a demandé lundi à la justice de New York de repousser son procès pénal prévu à partir du 25 mars dans une affaire de paiements à une actrice de films X, afin d'attendre une décision de la Cour suprême sur son immunité présidentielle.

Visé cette année par quatre instructions pénales et déjà condamné dans deux procès civils, l'ancien président américain pourrait aussi être la cible d'une nouvelle plainte en diffamation par une écrivaine qui l'a déjà fait reconnaître l'an dernier responsable au civil d'agression sexuelle dans les années 1990.

Dans les affaires pénales, les avocats de Donald Trump avancent l'argument de son immunité présidentielle (2017-2021) qui sera débattue par la Cour suprême des Etats-Unis à partir du 25 avril.

Selon un document judiciaire du 7 mars rendu public lundi par un tribunal de Manhattan, ils affirment que la « cour devrait ajourner le procès, dans l'attente de l'examen par la Cour suprême de la portée de la doctrine de l'immunité présidentielle ». Le 6 mars, la plus haute juridiction des Etats-Unis avait fixé au 25 avril les débats des neuf juges sur l'immunité pénale que Trump invoque, après s'être saisie de cette question hautement sensible à huit mois de la présidentielle.

Le candidat républicain de 77 ans cherche, par de multiples recours, à retarder ses procès au plus tard possible, en tout cas après l'élection du 5 novembre. Il doit comparaître le 25 mars au pénal à New York - une première pour un ancien président américain - pour l'affaire de paiements à une ancienne star de films pornographiques, Stormy Daniels. Le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, le poursuit pour 34 fraudes comptables passibles de quatre ans de prison si l'ancien locataire de la Maison Blanche est jugé coupable.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 13/03/2024 à 12:27
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Trump finalement utilise les mêmes ressorts que Poutine dans la manipulation des citoyens en pire sur une population américaine globalement inculte de l'Histoire et des Affaires du Monde. Hélas, en France nous ne sommes pas non plus à l'abri des po...

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