Emirats : après Dubaï, Abou Dhabi réduit les coûts d'installation des entreprises

Longtemps considérés comme des paradis fiscaux, les Emirats d'Abou Dhabi et de Dubaï ont adoubé la nouvelle taxe mondiale de 15% sur les bénéfices des multinationales. Dans le même temps, les deux métropoles cassent les prix en matière de frais de gestion pour les entreprises qui y iront élu domicile.
(Crédits : Ahmed Jadallah)

Abou Dhabi, la capitale des émirats arabes unis veut rester à tout prix compétitive. Après avoir adoubé l'accord trouvé par les pays du G20 en juin sur le nouveau taux d'imposition mondial sur les sociétés d'"au moins 15%", la métropole du Golfe a ainsi annoncé une réduction de "plus de 90%" des frais d'installation des entreprises dès mardi pour "accroître la compétitivité régionale et internationale" de la cité qui accueille les sièges régionaux de nombreuses multinationales.

De fait, à Abou Dhabi ou dans la voisine Dubaï (également membre des émirats arabes unis), la fiscalité des entreprises est quasi inexistante. Or, selon l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui réunit les pays les plus développés, un paradis fiscal se caractérise par des "impôts inexistants ou insignifiants". C'est donc le cas des Emirats mais aussi de Jersey, des Bahamas, des îles Caïman ou de Bahreïn.

Soucieux d'abandonner cette image de paradis fiscal, le pays a, dans le même temps, - et après l'avoir signé - encore "salué" lundi la déclaration du G20 signée par 132 sur les 139 membres du groupe de travail de l'OCDE.

"Les Emirats sont favorables à un consensus mondial pour lutter contre l'évasion fiscale et le transfert de bénéfices", a déclaré Saïd Rached al-Yatim, responsable au sein du ministère des Finances émirati.

Le gouvernement fédéral a aussi réitéré son soutien aux efforts du G20 pour lutter contre "l'évasion fiscale et le transfert de bénéfices", c'est-à-dire les diverses stratégies d'optimisation permettant aux grandes entreprises d'échapper en grande partie à l'impôt.

De même, l'Etat du Golfe "s'engage pleinement" à travailler en collaboration avec l'OCDE et le G20 pour aboutir à "un résultat équitable et durable", a-t-il ajouté dans un communiqué publié par l'agence officielle WAM.

L'Etat, qui mise sur son image de marque internationale, cherchera certainement à "être considéré comme faisant partie du système mondial plutôt que comme un paradis fiscal", a commenté Scott Livermore, économiste en chef d'Oxford Economics Middle East, basé à Dubaï.

Un choix différent de celui fait par l'autre capitale des services financiers, la City de Londres, qui fait pression pour ne pas être contrainte d'appliquer ce nouvel impôt.

Abou Dhabi et Dubaï cassent les prix

En réalité, Abou Dhabi emboîte le pas à sa voisine Dubaï. En juin, la cité voisine annonçait une série de directives "visant à réduire le coût des affaires et à stimuler la croissance économique".

Ces mesures, qui seront mises en place "au cours des trois prochains mois", sont destinées à "consolider le statut de Dubaï en tant que destination mondiale pour les investissements et les affaires", ont souligné les dirigeants de l'émirat sans plus de précisions.

De même, "les frais d'installation d'une entreprise dans l'émirat d'Abou Dhabi ont été réduits à 1.000 dirhams (environ 230 euros), soit une réduction de plus de 90%", a annoncé dimanche soir le bureau de la communication du gouvernement local.

La baisse, qui implique la suppression de certains frais -en majorité des frais d'enregistrement auprès des autorités, d'inscription auprès de la chambre de commerce et des taxes municipales-, sera appliquée dès mardi, a-t-il précisé dans un communiqué.

"Notre objectif (...) est de créer un environnement commercial florissant qui encourage la croissance et l'innovation", a déclaré Mohamed Ali al-Chorafa, président du département du développement économique d'Abou Dhabi.

Aussi, depuis le 1er juin, les étrangers peuvent créer une entreprise et en détenir la totalité du capital (contre 49% maximum auparavant), ce qui n'était jadis possible que dans certaines zones franches.

A noter qu'Abou Dhabi a un nouveau concurrent de taille dans le Golfe, avec la volonté affichée de l'Arabie saoudite, première économie du monde arabe, de sortir de sa dépendance au pétrole.

Lire aussi 2 mnL'émirat de Dubaï va renflouer Emirates pour passer la crise du coronavirus

Commentaires 2
à écrit le 27/07/2021 à 13:31
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Il fait aujourd'hui 45° à AUH et c'est pareil à Dubai . Bon courage aux européens qui veulent s'y installer .

à écrit le 27/07/2021 à 9:15
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S'ils veulent tenir ces émirats qui nous ont exposé récemment qu'elles étaient incapables même d'avoir des services de renseignements dignes de ce nom, ils ont intérêt à obéir aux américains.

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