« Énergies propres » : les Émirats annoncent 4,5 milliards de dollars d'investissements en Afrique

Annoncés lors d'un sommet sur le climat au Kenya, ces investissements doivent permettre de déployer des projets dans les énergies propres en Afrique. Dans le détail, cet investissement vise à développer « 15 GW (gigawatts) d'énergie propre d'ici 2030 » et à « catalyser au moins 12,5 milliards de dollars (11,6 milliards d'euros, ndlr) supplémentaires provenant de sources multilatérales, publiques et privées ». En 2022, la capacité de production d'énergies renouvelables du continent était de 56 GW, selon l'Agence internationale des énergies renouvelables.
« Nous allons déployer 4,5 milliards de dollars (...) pour lancer un pipeline de projets rentables d'énergie propre sur ce continent très important », a déclaré dans un discours Sultan Al Jaber.
« Nous allons déployer 4,5 milliards de dollars (...) pour lancer un pipeline de projets rentables d'énergie propre sur ce continent très important », a déclaré dans un discours Sultan Al Jaber. (Crédits : Reuters)

Les Émirats arabes unis ont annoncé ce mardi 5 août 4,5 milliards de dollars (4,1 milliards d'euros) d'investissements dans les énergies propres en Afrique. Cette annonce a été faite lors du premier Sommet africain sur le climat qui se tient dans la capitale kényane, Nairobi, visant à promouvoir le potentiel de l'Afrique pour les énergies vertes.

Lire aussiEmbolie climatique : l'Australie connaît l'hiver le plus chaud jamais enregistré

« Nous allons déployer 4,5 milliards de dollars (...) pour lancer un pipeline de projets rentables d'énergie propre sur ce continent très important », a déclaré dans un discours Sultan Al Jaber.

Pour rappel, ce dernier dirige la société gouvernementale d'énergies renouvelables Masdar, le géant pétrolier émirati ADNOC et qui présidera également les négociations de la prochaine COP28 à Dubaï en fin d'année. « Si l'Afrique perd, nous perdons tous », a justifié Sultan Al Jaber, qui est également ministre de l'Industrie et des Technologies des Émirats arabes unis.

Lire aussiFace au changement climatique, « il faut développer la culture du risque » (Jean-Philippe Dogneton, Macif)

Dans le détail, cet investissement vise à développer « 15 GW (gigawatts) d'énergie propre d'ici 2030 » et à « catalyser au moins 12,5 milliards de dollars (11,6 milliards d'euros, ndlr) supplémentaires provenant de sources multilatérales, publiques et privées ». En 2022, la capacité de production d'énergies renouvelables du continent était de 56 gigawatts, selon l'Agence internationale des énergies renouvelables.

2.000 milliards de dollars

Une transition énergétique propre dans les pays en développement est cruciale pour tenter de maintenir l'objectif de l'Accord de Paris. Pour rappel, ce dernier consiste à limiter le réchauffement climatique « bien en-dessous » de deux degrés Celsius depuis l'époque préindustrielle, et de 1,5 °C si possible. Pour y parvenir, l'Agence internationale de l'énergie (AIE) affirme que les investissements devront atteindre 2.000 milliards de dollars (1.852 milliards d'euros) par an d'ici une décennie, soit une multiplication par huit.

Lire aussiRéchauffement climatique: Saudi Aramco épinglée par des experts de l'Onu

En ouverture de ce sommet historique, le président kényan avait estimé que l'Afrique a une « opportunité sans équivalent » de se développer en participant à la lutte contre le réchauffement climatique. « Le sujet majeur (...) est l'opportunité sans équivalent que l'action climatique représente pour l'Afrique », avait ainsi déclaré William Ruto dans son discours inaugural.

« L'Afrique détient la clé pour accélérer la décarbonation de l'économie mondiale. Nous ne sommes pas seulement un continent riche en ressources, nous sommes une puissance au potentiel inexploité, désireuse de s'engager et d'être compétitive équitablement sur les marchés mondiaux », avait-il affirmé.

Une position commune en vue de la COP28 ?

Bien que l'Afrique ne contribue qu'à 2% à 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, elle souffre de manière disproportionnée du changement climatique, accablée par des épisodes de sécheresse et d'inondations de plus en plus extrêmes, selon les chiffres de l'ONU. Les pays africains sont paralysés par le fardeau croissant de leur dette et le manque de financements. Malgré sa richesse en ressources naturelles, seulement 3% des investissements énergétiques dans le monde sont réalisés sur le continent.

Le sommet de Nairobi vise également à établir une vision continentale commune sur le climat en vue des prochaines négociations climatiques internationales qui culmineront avec une bataille annoncée sur la fin des énergies fossiles à la COP28 à Dubaï de fin novembre à début décembre. L'objectif d'une telle position commune s'annonce ambitieux pour un continent abritant 1,4 milliard d'habitants dans 54 pays politiquement et économiquement divers.

L'ONU appelle à faire de l'Afrique une « superpuissance des énergies renouvelables »

Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a appelé ce mardi le monde à faire de l'Afrique « une superpuissance des énergies renouvelables », lors d'un discours au Sommet africain sur le climat dans la capitale kényane Nairobi.

« Les énergies renouvelables pourraient être le miracle africain. (...) Nous devons travailler ensemble pour que l'Afrique devienne une superpuissance des énergies renouvelables », a-t-il ainsi lancé, tout en demandant aux dirigeants du G20, qui se réunissent ce week-end en Inde, « d'assumer (leurs) responsabilités » dans la lutte contre le changement climatique.

 (Avec AFP)

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.