Etats-Unis : un vote au Congrès évite de nouveau une paralysie budgétaire de l'Etat (shutdown)

Une paralysie budgétaire de l'Etat fédéral, le « shutdown », est à nouveau repoussée : le Congrès américain a adopté jeudi un texte malgré l'opposition d'élus trumpistes, mais ce répit ne sera que d'une semaine. La première économie du monde fonctionne donc à présent par une série de mini-lois.
C'est la quatrième fois depuis le mois d'octobre que l'échéance d'un « shutdown » est repoussée par le Congrès.
C'est la quatrième fois depuis le mois d'octobre que l'échéance d'un « shutdown » est repoussée par le Congrès. (Crédits : Reuters)

Un feuilleton sans fin. Une paralysie budgétaire de l'Etat fédéral, le « shutdown », a été de nouveau écartée, le Congrès américain a adopté jeudi un texte en ce sens malgré l'opposition d'élus trumpistes.

Ce texte voté par la Chambre américaine des représentants, puis par le Sénat dans la soirée, repousse d'une semaine, jusqu'au 8 mars, cette menace en pleine campagne électorale. Il évite ainsi une paralysie qui aurait conduit à une fermeture temporaire de nombreuses administrations et services publics. Le texte doit encore être promulgué par le président démocrate Joe Biden, une formalité.

La quatrième fois depuis le mois d'octobre que l'échéance est repoussée

Dès qu'un de ces mini-budgets est sur le point d'expirer, comme ce devait être le cas pour l'un d'entre eux vendredi, revient le risque que l'administration fédérale ne soit mise partiellement à l'arrêt. La liste des conséquences potentielles est longue : des contrôleurs aériens non payés, des administrations à l'arrêt, certaines aides alimentaires gelées, des parcs nationaux non entretenus...  C'est la quatrième fois depuis le mois d'octobre que l'échéance est repoussée.

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C'est lors de son passage à la Chambre des représentants que le texte a posé problème. Les élus de la frange la plus à droite des républicains, proches de Donald Trump, ont jusqu'à présent empêché d'y adopter le budget de l'Etat fédéral de 2024, dont l'exercice fiscal a pourtant débuté le 1er octobre. La première économie du monde fonctionne donc à présent par une série de mini-lois, adoptées à chaque fois in extremis, pour prolonger le budget de quelques jours, semaines ou mois.

« C'est une solution de court terme, pas de long terme », a déclaré Joe Biden dans un communiqué jeudi soir, saluant néanmoins l'approbation du texte. « Le Congrès doit faire son travail et adopter les lois budgétaires annuelles qui sont utiles au peuple américain », a-t-il martelé.

Ces désaccords profonds, qui contraignent le Congrès à fonctionner à court terme, illustrent les dysfonctionnements au sein de l'appareil institutionnel américain. Ce sont ces querelles partisanes à la Chambre des représentants qui avaient même conduit à la destitution d'un chef républicain à l'automne. Kevin McCarthy a été victime début octobre des divisions entre modérés et trumpistes du Parti républicain. Les conservateurs ne parviennent depuis pas à s'entendre sur son successeur.

Des désaccords autour des législations sur l'immigration, l'aide pour l'Ukraine toujours bloquée

Joe Biden a reçu mardi à la Maison Blanche les responsables républicains et démocrates des deux chambres du Congrès, pour tenter d'éviter cette paralysie de l'Etat fédéral, mais aussi convaincre les républicains d'adopter une autre mesure majeure toujours bloquée : une aide supplémentaire de 60 milliards de dollars pour l'Ukraine.

Outre l'aide à l'Ukraine, Donald Trump, en pleine campagne électorale pour l'élection présidentielle de novembre, réclame au préalable un durcissement de la législation sur l'immigration.

Le débat sur ce thème brûlant pour la campagne s'est d'ailleurs déplacé jeudi sur le terrain, au Texas, à la frontière avec le Mexique, où se sont rendus le même jour l'ancien président et l'actuel. Donald Trump accuse Joe Biden d'avoir transformé la frontière sud des Etats-Unis en passoire. Il assure que la politique de droit d'asile du dirigeant démocrate a provoqué une crise migratoire sans précédent. Lors d'un discours, l'ancien président a peint un tableau extrêmement sombre d'Américains « kidnappés », « violés », « assassinés » par des migrants, comparant la situation actuelle à une « guerre ».

Joe Biden ne nie pas que les Etats-Unis sont confrontés à des arrivées record de migrants. Quelque 302.000 arrestations ont eu lieu en décembre, selon des statistiques officielles. Mais le président démocrate rétorque que ce sont les républicains, emmenés par Donald Trump, qui refusent de coopérer pour déboucher sur une solution. Car une loi sur l'immigration, négociée durant des mois par des membres des deux partis, a finalement été rejetée par les républicains au Congrès, à la demande de l'ancien président. « Voici ce que je dirais à Trump », a indiqué le président. « Plutôt que de dire aux parlementaires de bloquer cette loi, joignez-vous à moi pour dire au Congrès d'adopter ce projet de loi, soutenu par les deux partis. » Et d'ajouter : « Nous pouvons le faire ensemble. »

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 01/03/2024 à 13:12
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Tout le monde sait depuis longtemps que le "shutdown" n'est plus qu'une affaire de clown. Toujours aussi risible🤣lorsqu'on dispose du privilège exorbitant (hégémonie) d'une monnaie de réserve mondiale.

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