Etats-Unis  : la croissance est confirmée à 2,1% au 2e trimestre, mais reste menacée par un shutdown

La croissance du produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis au deuxième trimestre s'est établie à 2,1% en rythme annualisé, inchangée par rapport à la deuxième estimation. Reste la menace d'un shutdown. La paralysie de l'administration fédérale pourrait coûter chaque semaine 0,2 point de croissance au PIB des États-Unis au quatrième trimestre.
La croissance du PIB américain avait surpris par sa vigueur au deuxième trimestre, s'accélérant par rapport aux 2,0% du premier trimestre, quand les analystes la voyaient ralentir ou, au mieux, rester stable.
La croissance du PIB américain avait surpris par sa vigueur au deuxième trimestre, s'accélérant par rapport aux 2,0% du premier trimestre, quand les analystes la voyaient ralentir ou, au mieux, rester stable. (Crédits : ELIZABETH FRANTZ)

Un bon deuxième trimestre pour le PIB américain. La croissance, comme prévu par le département du Commerce, s'est établie à 2,1% en rythme annualisé. Elle n'est toutefois plus que de 0,5% si on la compare au trimestre précédent, comme le font d'autres économies avancées.

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La croissance avait surpris par sa vigueur au deuxième trimestre, s'accélérant par rapport aux 2,0% du premier trimestre, quand les analystes la voyaient ralentir ou, au mieux, rester stable. En 2022, la progression de l'activité économique américaine avait ralenti à 2,1%, après avoir connu en 2021 la plus forte croissance depuis 1984 (5,9%), et en 2020 le plus fort recul du PIB depuis 1946 (-3,5%) et deux mois de récession à cause du Covid-19.

Le shutdown, une menace certaine pour le PIB

Reste que la croissance attendue pour l'année en cours est menacée par le shutdown, une véritable épée de Damoclès. Si l'impasse persiste, à deux jours de la date butoir, tous les financements des services fédéraux seront soudainement coupés. Ministères mais aussi parcs nationaux, trafic aérien, certains musées et une multitude d'organismes seraient affectés, forçant des centaines de milliers de fonctionnaires au chômage technique.

Chaque semaine de shutdown pourrait coûter 0,2 point de croissance au PIB des États-Unis au 4e trimestre, selon une note des économistes de Goldman Sachs, publiée mercredi. Par ricochet, il faudra escompter un impact identique au 1er trimestre 2024. Le pays a connu quatre shutdown majeurs depuis 1976. Le dernier, le plus long, avait duré plus d'un mois fin 2018 et début 2019, amputant de 3 milliards de dollars le PIB des Etats-Unis, selon les services du budget du Congrès (CBO).

Autre conséquence de l'absence des fonctionnaires : les données économiques ne seront pas publiées. Chiffres du PIB, de l'inflation, du chômage, entre autres, resteront inconnus, jusqu'à la fin du shutdown. Ce dernier pourrait notamment compliquer le travail de la banque centrale américaine, la Fed. En effet, pour déterminer la suite de la politique monétaire, elle doit pouvoir se fonder sur ces données.

Le Sénat américain a rédigé mardi une proposition de budget à court terme de dernière minute, même s'il y a peu de chances qu'elle soit approuvée par la Chambre des représentants, pendant que le décompte est lancé pour éviter une paralysie des services de l'Etat fédéral à la fin de la semaine.

A quelques jours de la date limite du 30 septembre, le chef de la majorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, et le chef de la minorité républicaine, Mitch McConnell, ont tous deux approuvé ce projet, qui permettrait au gouvernement de continuer à fonctionner jusqu'au 17 novembre. Mais rien n'indique pour l'instant que les factions rivales des républicains de la Chambre des représentants, qui ont déclenché l'épreuve de force, approuveront à leur tour ce texte s'il est adopté par le Sénat.

Cette menace de paralysie survient quatre mois seulement après le feuilleton précédent, celui du plafond de la dette, dont les conséquences auraient été encore plus importantes, avec un possible défaut de paiement des Etats-Unis.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 28/09/2023 à 21:02
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On va "rigoler" aux prochaines réévaluations du PIB US (comme les dernières du reste). La déconsommation est actée aux États-Unis par l’affaiblissement des consommateurs en raison de la diminution de l’épargne au milieu de plus de deux années de fort...

à écrit le 28/09/2023 à 17:54
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Avec une dette de 30 000 milliards peut on parler de croissance à crédit..

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