Fuite de la navette Souyouz : la Russie va envoyer un vaisseau de secours vers l'ISS

La Russie a annoncé qu'elle allait envoyer un vaisseau de secours vers la Station spatiale internationale (ISS) pour ramener trois membres d'équipage dont l'appareil a été endommagé le mois dernier. Le décollage de l'appareil rempli de matériel, mais vide de passagers est prévu pour le 20 février.
Le vaisseau Soyouz MS-22 a subi mi-décembre une spectaculaire fuite de liquide de refroidissement, les images montrant un jet de particules s'échappant dans l'espace depuis l'arrière du véhicule russe.
Le vaisseau Soyouz MS-22 a subi mi-décembre une spectaculaire fuite de liquide de refroidissement, les images montrant un jet de particules s'échappant dans l'espace depuis l'arrière du véhicule russe. (Crédits : NASA NASA)

Le 14 décembre dernier, le vaisseau russe Soyouz MS-22, actuellement arrimé à l'ISS, a subi une spectaculaire fuite de liquide de refroidissement. Après avoir examiné l'état de l'appareil, l'agence spatiale russe (Roscosmos) a annoncé ce mercredi 11 janvier qu'elle jugeait préférable d'envoyer un autre vaisseau pour ramener ses occupants, à savoir les deux cosmonautes russes Sergueï Prokopiev et Dmitri Peteline et l'astronaute américain Frank Rubio.

« Il a été décidé d'envoyer le vaisseau spatial Soyouz MS-23 le 20 février 2023 sans passager » mais avec du matériel, a indiqué Roscosmos dans un communiqué. Le décollage de cet appareil était initialement prévu le 16 mars et il devait acheminer trois autres passagers vers l'ISS.

« Nous ne l'appelons pas un Soyouz de secours », a indiqué Joel Montalbano, responsable du programme ISS au Johnson Space Center de la NASA à Houston. « J'appelle cela un Soyouz de remplacement », a-t-il poursuivi, précisant que « à l'heure actuelle, l'équipage est en sécurité à bord de la station ».

La date du retour des deux Russes et de l'Américain, initialement prévu le 28 mars, n'a pas été annoncée. Mais leur mission sera prolongée « de plusieurs mois », a fait savoir lors d'une conférence de presse le directeur des vols habités chez Roscosmos, Sergueï Krikaliov. Le vaisseau endommagé rentrera lui sur Terre à vide, probablement « mi- ou fin mars ».

Lire aussiVol spatial habité européen : si proche et si loin à la fois

Scénarios d'urgence au cas où

En attendant l'arrivée du vaisseau de remplacement, les agences spatiales russes et américaines étudient plusieurs scénarios en cas d'urgence provoquant la nécessité d'évacuer l'ISS. Elles ont toutefois souligné que cette éventualité restait très improbable.

Le premier scénario serait de faire malgré tout rentrer les trois membres d'équipage à bord du Soyouz endommagé, en dépit des inquiétudes concernant la température pouvant être atteinte à l'intérieur du vaisseau au moment de l'atterrissage.

Le second serait de diminuer « la charge thermique » à bord du Soyouz en « réduisant la taille de l'équipage » : un des trois passagers serait alors ramené par un vaisseau Dragon de SpaceX, également arrimé à l'ISS actuellement. En effet, en plus des trois membres d'équipage venus à bord du Soyouz, l'ISS compte actuellement quatre autres passagers, arrivés via cette capsule qui doit aussi les ramener. L'idée serait alors de sécuriser une cinquième personne à son bord, « dans la zone où se trouve normalement les cargaisons », a expliqué Joel Montalbano, responsable du programme de l'ISS à la Nasa.

Lire aussiSatellites européens lancés par SpaceX : la terrible défaite de l'Europe spatiale

Une micrométéorite à l'origine des dommages

La fuite avait été détectée le 14 décembre sur le Soyouz alors que les deux cosmonautes russes s'apprêtaient à effectuer une sortie spatiale. Une évaluation initiale des causes de la fuite de liquide de refroidissement évoquait la possibilité d'un impact de micrométéorites d'origine naturelle, de débris artificiels en orbite ou une défaillance matérielle.

Ce mercredi, Roscomos a affirmé que la version d'un impact de micrométéorite « avait été expérimentalement prouvée ». Selon l'agence russe, celui-ci a ouvert un trou de « moins d'un millimètre de diamètre » dans un tuyau de refroidissement. Compte tenu de la vitesse à laquelle les experts pensent que l'objet a frappé l'ISS, il ne peut s'agir que d'une « météorite venue d'une direction aléatoire », et non un débris qui n'aurait « pas pu rester sur cette orbite » à cette vitesse, a expliqué Sergueï Krikaliov. L'agence russe a écarté toute défaillance mécanique. Plusieurs problèmes techniques, en plus de scandales de corruption, ont terni ces dernières années la réputation du secteur spatial russe, qui rivalisait avec celui des États-Unis au temps de la course à l'espace.

La déconvenue du Soyouz MS-22 illustre en tout cas les risques qui continuent d'exister, malgré les avancées technologiques qui permettent de calculer et d'anticiper la trajectoire des objets cosmiques, sauf s'ils sont trop petits.

Lire aussiFace aux autres puissances spatiales, l'Europe doit se doter de ses propres satellites de télécoms

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 12/01/2023 à 14:23
Signaler
Le problème quand on raconte autant de mensonges, c'est qu'il est difficile de croire quand on dit la vérité. C'est un concept que Roscosmos et le gouvernement russe ne semblent pas comprendre. L'industrie spatiale russe vit de l'héritage soviétiq...

le 12/01/2023 à 16:49
Signaler
"quand on rac0nte autant de mens0nges" Vous v0ulez certainement parler des armes de destructi0n massive ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.