Après la Russie, la Chine. Ce vendredi, la police finlandaise a annoncé qu'un navire chinois était au cœur de son enquête sur le gazoduc entre la Finlande et l'Estonie récemment endommagé par une intervention extérieure. « Les mouvements du navire Newnew Polar Bear battant pavillon de Hongkong coïncident avec l'heure et le lieu où le gazoduc a été endommagé », a indiqué le Bureau national d'enquête dans un communiqué.
La Finlande enquête sur la fuite du gazoduc Balticconnector ayant entraîné sa fermeture le 8 octobre, les autorités ayant annoncé qu'elle avait été provoquée par une intervention extérieure, laissant craindre un possible sabotage. La police finlandaise a annoncé jeudi avoir achevé la phase d'investigations sur le site du gazoduc. « Les échantillons collectés ont été remis en vue d'une expertise », a indiqué le Bureau national d'enquêtes (NBI) dans un communiqué. Une collecte d'échantillons a nécessité plusieurs plongées à des dizaines de mètres de profondeur.
Mais une plongée supplémentaire va sans doute devoir être nécessaire. La police a confirmé que le dommage avait été causé par « une force mécanique extérieure » et qu'elle avait repéré « un objet lourd » à proximité du gazoduc. « Un énorme amas de terre récemment formé et contenant probablement un objet extrêmement lourd a été découvert dans le fond marin », a ajouté Risto Lohi, un responsable de la police. Les forces de l'ordre vont devoir tenter de récupérer l'objet pour voir s'il existe un lien avec le gazoduc endommagé.
Des soupçons à l'égard de la Russie
Sur fonds de tension avec la Russie, des soupçons avaient été émis à l'encontre de Moscou. « C'est n'importe quoi. Franchement, je ne savais même pas que ce gazoduc existait », avait dès los déclaré le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, à l'occasion d'une conférence de presse au Kirghizstan. Le président russe avait alors estimé que les accusations à l'encontre de la Russie ont pour objectif de « dissimuler l'acte terroriste commis par l'Occident à l'encontre de Nord Stream. A détourner l'attention ».
De son côté, l'Otan a annoncé jeudi qu'elle intensifiait ses patrouilles en mer Baltique à la suite de dommages causés à des infrastructures sous-marines de membres de l'Alliance. Il y a plus d'un an, le 26 septembre 2022, quatre énormes fuites de gaz précédées d'explosions sous-marines se sont produites sur Nord Stream 1 et 2, conduites qui acheminaient l'essentiel du gaz russe vers l'Europe. Son origine reste toujours une énigme. « Nous continuons à suivre la situation de près et nous restons en contact étroit avec nos alliés, l'Estonie et la Finlande, ainsi qu'avec notre partenaire, la Suède », a déclaré le porte-parole par intérim de l'Otan, Dylan White.
Selon le gestionnaire du gazoduc finlandais, les travaux de réparation prendront « au moins cinq mois », obligeant la Finlande à s'approvisionner via son terminal de gaz naturel liquéfié flottant à Inkoo (sud). Le gaz naturel représente environ 5% de la consommation énergétique de la Finlande, essentiellement pour l'industrie et la production électrique ainsi que pour le chauffage.
(Avec AFP)