G20 : la fracture entre les pays du Nord et ceux du Sud se creuse, alerte la Banque mondiale

Le président de la Banque mondiale s'est alarmé lors de la réunion du G20 d'une dangereuse division de l'économie mondiale entre les pays riches du Nord et les pays pauvres du Sud. Une déclaration qui intervient au lendemain de l'annonce de la Russie de ne pas renouveler l'accord permettant les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, crucial pour l'approvisionnement alimentaire mondial.
« La frustration des pays du Sud est compréhensible. À bien des égards, ils paient le prix de notre prospérité », a déclaré Ajay Banga, le président de la Banque mondiale.
« La frustration des pays du Sud est compréhensible. À bien des égards, ils paient le prix de notre prospérité », a déclaré Ajay Banga, le président de la Banque mondiale. (Crédits : JONATHAN ERNST)

Entre la pandémie de Covid-19 et les conséquences de la guerre en Ukraine, plusieurs économies sont aujourd'hui en difficulté. À cela s'ajoute le changement climatique, particulièrement pour les pays les plus pauvres et les moins à même de surmonter la situation. Une réalité qui nourri les discussions du G20, le groupe des vingt grandes économies de la planète, réuni à Gandhinagar dans l'État indien du Gujarat (dans l'ouest du pays).

Ce mardi, les échanges ont notamment évoqué le refus russe d'étendre l'accord autorisant les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire. Les Nations unies, qui s'en sont indignées, ont prévenu que ce sont des millions de personnes parmi les plus pauvres du monde qui en « paieraient le prix ».

« Nous vivons des temps compliqués. Je dois faire allusion au fait que la Russie s'est retirée hier (lundi) de l'initiative de la mer Noire et de l'Ukraine - et nous sommes ici pour discuter de la manière d'aider les pays vulnérables », a déclaré à l'AFP le président de la Banque centrale allemande, Joachim Nagel.

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Méfiance entre le Nord et le Sud

De son côté, le président de la Banque mondiale s'est alarmé d'une dangereuse division de l'économie mondiale, en l'absence de progrès dans la lutte contre la pauvreté. « Ce qui me tient éveillé la nuit, c'est la méfiance qui, en silence, divise le Nord et le Sud de la planète à un moment où nous avons besoin de nous unir », a déclaré Ajay Banga aux ministres pendant leurs discussions sur les structures financières internationales.

« La frustration des pays du Sud est compréhensible. À bien des égards, ils paient le prix de notre prospérité », a déclaré le président de la Banque mondiale. Et d'ajouter : « Alors qu'ils devraient être en pleine ascension, ils craignent que les ressources promises soient détournées au profit de la reconstruction de l'Ukraine ».

Selon Ajay Banga, « ils ont le sentiment que les règles en matière d'énergie ne sont pas appliquées de manière uniforme, ce qui limite les ambitions, et ils craignent que le règne de la pauvreté ne brise une nouvelle génération ».

Des avis qui divergent

La Banque mondiale s'efforce d'accroître sa capacité de prêt, notamment en levant des capitaux hybrides auprès des actionnaires. Plus de la moitié des pays à faible revenu sont proches du surendettement ou en situation de surendettement, soit deux fois plus qu'en 2015, a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen.

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Selon les États-Unis, les efforts déployés pour réformer les bailleurs de fonds multilatéraux, tels que la Banque mondiale et les institutions régionales, pourraient débloquer 200 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.

Les accords de restructuration de la dette pour les pays à faible revenu ont été l'une des priorités du groupe des vingt grandes économies, mais les discussions ont peu progressé, selon des responsables. La Chine, deuxième économie mondiale et principal bailleur de fonds de plusieurs pays d'Asie et d'Afrique en difficulté et à faible revenu, s'est jusqu'à présent opposée à un accord multilatéral commun sur la question.

Les ministres des Finances de l'Inde et la Chine, voisins et rivaux, se sont réunis tôt mardi et ont discuté de « leurs économies, de l'inflation, du commerce et ont reconnu l'importance d'un bon environnement commercial », selon le ministère indien des Finances.

Les discussions du G20 ont également porté sur la réforme des banques multilatérales de développement, sur la réglementation des crypto-monnaies et la facilitation de l'accès au financement pour atténuer l'impact du changement climatique et s'y adapter. La semaine dernière, 138 pays se sont mis d'accord sur une première étape visant à répartir plus équitablement les recettes fiscales provenant des multinationales.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 18/07/2023 à 15:08
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La plupart des pays du sud ont pris le parti de la Russie, si ils ne peuvent plus se nourrir ils n'auront qu'à demander de l'aide à Vladimir👍

le 18/07/2023 à 20:00
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Rassurez vous, ils auront leur navire de blé en provenance. mais pas l'Europe.

à écrit le 18/07/2023 à 14:20
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Bonjour, Les pays du sud ons malheureusement peux écouter les recommandations des pays du nord... Ils ons décidé pas eux même de leur avenir...( bien , ils assument ) Sur nataliter , régime dictatorial, système corrompus, echec du développeme...

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