La crise sanitaire et l'inflation ont fait tomber 165 millions de personnes dans la pauvreté (ONU)

Les récentes crises, celle du Covid et l'envolée du coût de la vie, ont entrainé 165 millions de personnes dans la pauvreté depuis 2020, selon l'ONU, qui appelle à une « pause » des remboursements des dettes des pays en développement afin d'inverser la tendance.
52 pays, soit près de 40% du monde en développement, « ont d'importants problèmes de dette », a noté Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, qui réclame sans cesse une réforme des institutions financières internationales.
52 pays, soit près de 40% du monde en développement, « ont d'importants problèmes de dette », a noté Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, qui réclame sans cesse une réforme des institutions financières internationales. (Crédits : JONATHAN ERNST)

Entre 2020 et fin 2023, selon les projections du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), 90 millions de personnes seront tombées sous la ligne de pauvreté de 3,65 dollars par jour et 75 millions de personnes dans l'extrême pauvreté (moins de 2,15 dollars par jour). Soit 165 millions de personnes qui sont victimes de la crise sanitaire et de l'envolée des prix.

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« Les pays qui ont pu investir dans des mesures de protection ces trois dernières années ont empêché un certain nombre de personnes de tomber dans la pauvreté », a commenté le patron du PNUD Achim Steiner dans un communiqué. Mais « dans les pays très endettés, il y a une corrélation entre haut niveau de dette, dépenses sociales insuffisantes et une hausse alarmante des taux de pauvreté », a-t-il insisté.

La moitié de l'humanité vit dans des pays étranglés par leur dette

Selon un autre rapport de l'ONU publié mercredi, quelque 3,3 milliards de personnes, soit près de la moitié de l'humanité, vivent dans des pays qui dépensent plus en paiement des intérêts de la dette que pour l'éducation ou la santé.

Et les pays en développement, malgré un niveau de dette plus faible - mais qui grossit plus rapidement -  paient davantage d'intérêts, en raison notamment de taux plus élevés Ainsi 52 pays, soit près de 40% du monde en développement, « ont d'importants problèmes de dette », a noté Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, qui réclame sans cesse une réforme des institutions financières internationales.

Rediriger le remboursement des dettes vers le financement de mesures sociales

Dans ces conditions, le PNUD appelle à une « pause » pour rediriger le remboursement des dettes vers le financement de mesures sociales destinées à contrer les effets des chocs économiques, estimant que la « solution n'est pas hors de portée pour le système multilatéral ». Ainsi, selon les calculs du rapport, pour sortir ces 165 millions de nouveaux pauvres de la pauvreté, cela coûterait par an environ 14 milliards de dollars, soit environ 0,009% du PIB mondial en 2022 et moins de 4% du service de la dette des pays en développement.

Si on ajoute les pertes de revenus des personnes déjà sous le seuil de pauvreté avant les récents chocs, le coût d'atténuation atteindrait 107 milliards (0,065% du PIB, environ un quart du service de la dette).

« Il y a un coût humain de l'inaction concernant la restructuration de la dette souveraine des pays en développement », a insisté Achim Steiner. « Nous avons besoin de nouveaux mécanismes pour anticiper et absorber les chocs et pour que l'architecture financière fonctionne pour les plus vulnérables ».

Ainsi, les pays créanciers de la Zambie se sont mis d'accord fin juin pour restructurer une partie de sa dette, une annonce symbolique car ce pays avait été le premier en Afrique à faire défaut après l'éclatement de la pandémie et comptait la Chine parmi ses principaux créanciers. Cet État du sud de l'Afrique, peuplé de près de 20 millions d'habitants, avait fait défaut sur sa dette en 2020. Et les négociations achoppaient jusqu'ici sur des divergences entre les créanciers occidentaux et chinois.

« La communauté internationale doit s'unir pour soutenir les pays actuellement en crise » (Washington)

Lors du sommet de Paris sur la finance mondiale, qui s'est tenu le jeudi 22 juin à Paris, Washington a fait pression pour que les créanciers des pays pauvres et en développement participent aux négociations pour restructurer leurs dettes. « La viabilité de la dette est un pilier essentiel de la stabilité économique », soulignait Janet Yellen, la ministre américaine des Finances et « la communauté internationale doit s'unir pour soutenir les pays actuellement en crise ».  Elle avait déjà estimé que les institutions économiques internationales, comme le FMI ou la Banque mondiale, « servent de contrepoids » aux prêts accordés notamment par la Chine. La restructuration de la dette extérieure du Sri Lanka, par exemple, avait été retardée, car le géant asiatique était initialement réticent à l'accepter et proposait d'autres prêts pour rembourser d'anciennes dettes.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 17/07/2023 à 14:39
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Je faisais parti de ces "rares" personnes qui étaient contre toute forme de confinement et même de vaccin ARNm. J'avais pour argument principal que ce virus ne touchait que rarement les jeunes. Bref pour rassurer les personnes âgées qui sont réelleme...

à écrit le 17/07/2023 à 13:54
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la gauche explique qu'on fait de l'inflation sans aucune consequence, donc circulez, y a rien a voir, faut arreter de retourner sa veste d'incompetence quand on decouvre la realite de ce qu'on est cense avoir appris en cours......quant aux pays pauv...

à écrit le 17/07/2023 à 8:44
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Le but n'était pas celui-ci ? Pourquoi donc avoir dépensé autant d'argent public ? Pour permettre une suite... avec la dette ? ;-)

à écrit le 17/07/2023 à 8:43
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Pourquoi est-ce que Antonio Guterres est toujours à côté de la plaque, quand il communique ? On le sait, que des pays sont étranglés par la dette, et bien, ils n'avaient qu'à pas s'endetter. L'ONU ne sert à rien

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