Gaza : le patron de l'ONU appelle « Israël à lever les derniers obstacles à l'aide »

Depuis l'Egypte, Antonio Guterres a aussi insisté sur la nécessité d'un « cessez-le-feu immédiat » dans la bande de Gaza et d'une libération immédiate de « tous les otages » israélien qui y sont encore retenus. Mais les combats continuent, et les négociations patinent.
« D'un côté de la frontière (égyptienne, ndlr), on voit des camions humanitaires à perte de vue, de l'autre une catastrophe humanitaire qui empire chaque jour », a constaté Antonio Guterres.
« D'un côté de la frontière (égyptienne, ndlr), on voit des camions humanitaires à perte de vue, de l'autre une catastrophe humanitaire qui empire chaque jour », a constaté Antonio Guterres. (Crédits : Reuters)

Samedi, en Egypte, à l'occasion d'un déplacement au point de passage avec la ville de Rafah, située dans le sud du territoire palestinien, le patron de l'Onu avait déjà dénoncé la « douleur » des Gazaouis, prisonniers d'« un cauchemar sans fin, . Dimanche, au Caire, lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre égyptien des Affaires étrangères Sameh Choukri, Antonio Guterres, a appelé explicitement « Israël à lever les derniers obstacles à l'aide » pour la bande de Gaza, menacée de famine.

« Le monde entier pense qu'il est plus que temps de faire taire les armes et de mettre en place un cessez-le-feu immédiat », a-t-il ajouté, en demandant en même temps la libération immédiate de « tous les otages » retenus à Gaza.

Depuis le 9 octobre, Israël impose un siège complet à Gaza et contrôle strictement l'aide qui arrive principalement depuis l'Egypte via Rafah. Or, selon l'Onu, ces contrôles réduisent le nombre de camions entrant dans le territoire palestinien.

« D'un côté de la frontière, on voit des camions humanitaires à perte de vue, de l'autre une catastrophe humanitaire qui empire chaque jour », a constaté Antonio Guterres.

84 morts en 24 heures selon le Hamas

Pendant ce temps, toutefois, les bombardements israéliens et les combats continuent dans le territoire palestinien. Selon le ministère de la Santé du Hamas, en 24 heures, les bombardements ont fait 84 morts, notamment dans les villes de Gaza, dans le nord, et de Khan Younès et Rafah, dans le sud.

Depuis le début de la guerre, qui a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien, et qui a engendré les représailles d'Israël, 32.226 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza selon la même source.  Israël déplore de son côté la mort le 7 octobre d'au moins 1.160 personnes, la plupart des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles israéliennes, ainsi que l'enlèvement d'environ 250 personnes dont 130 sont toujours otages à Gaza et 33 seraient mortes.

Dimanche, l'armée israélienne a annoncé poursuivre ses opérations terrestres et aériennes à Khan Younès. Dans la ville de Gaza, l'armée poursuit son opération lancée le 18 mars contre le complexe hospitalier al-Chifa, qui selon Israël abrite des combattants du Hamas.

De « profondes divergences » sur une trêve

Quant aux négociations sur une trêve, portées par les Etats-Unis ainsi que par le Qatar et l'Egypte, elles ne montrent aucun signe de progrès. Après plusieurs jours de nouveaux pourparlers au Qatar, les chefs de la CIA, Bill Burns, et du Mossad, David Barnea, ont quitté samedi Doha, selon une source proche des discussions. Ils vont « informer leurs équipes respectives » de ces négociations, qui se sont « concentrées sur les détails et un ratio pour l'échange d'otages et de prisonniers », selon cette source.

Dans une proposition transmise à la mi-mars aux médiateurs, le Hamas s'était dit prêt à une trêve de six semaines, avec des libérations d'otages en échange de prisonniers palestiniens. Mais samedi, un responsable du mouvement islamiste a fait état de « profondes divergences »:

Israël « refuse d'accepter un cessez-le feu complet, il refuse un retrait complet de ses forces de Gaza » et veut garder la gestion du secours et de l'aide humanitaire « sous son contrôle », a-t-il affirmé à l'AFP.

Alors que les Etats-Unis appellent Israël à renoncer à une invasion de Rafah, où sont massés selon l'ONU près d'un million et demi de Palestiniens, la plupart déplacés par la guerre, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ne cesse de répéter qu'une offensive terrestre est nécessaire afin de parvenir à la « victoire totale » contre le Hamas.  Vendredi, il a déclaré qu'Israël était prêt à mener cette offensive terrestre à Rafah même sans le soutien américain.

Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant est attendu dimanche à Washington. C'est sa première depuis le début de la guerre.

Commentaires 2
à écrit le 24/03/2024 à 19:56
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Israël ne changera jamais de position. C"est la doctrine sioniste.Le Hamas ne changera pas non plus, ne reconnaîtra jamais Israël et 2 pays pour une même terre est une utopie. Donc dans l'immédiat Israël va continuer à pilonner Gaza, la Cisjordanie s...

à écrit le 24/03/2024 à 19:10
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Encore la propagande du Hamas par la biais de son émissaire Guterres...

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