Gaza : un premier bateau a déchargé 200 tonnes de nourritures

C'est une goutte d'eau devant la terrible situation que vit la population gazaouie depuis le début du conflit entre Israël et le Hamas. Un premier bateau chargé d'aide a commencé à décharger 200 tonnes de vivres dans la bande de Gaza pour tenter d'éviter une famine qui prend forme. Ce bateau est le premier à avoir emprunté le couloir maritime ouvert depuis Chypre.
Cette cargaison de près de 200 tonnes de nourriture, selon l'ONG, a été transportée depuis Chypre sur une barge remorquée par le bateau de l'ONG espagnole, Open Arms, parti mardi du port chypriote de Larnaca
Cette cargaison de près de 200 tonnes de nourriture, selon l'ONG, a été transportée depuis Chypre sur une barge remorquée par le bateau de l'ONG espagnole, Open Arms, parti mardi du port chypriote de Larnaca (Crédits : Yiannis Kourtoglou)

La cargaison du premier bateau d'aide humanitaire arrivé vendredi dans la bande de Gaza depuis Chypre a été déchargée et va pouvoir être distribuée à la population menacée de famine après plus de cinq mois de guerre, a indiqué samedi l'ONG en charge de l'opération. « Toute la cargaison a été déchargée et est en train d'être préparée en vue de sa distribution à Gaza », a indiqué samedi World Central Kitchen dans un communiqué transmis à l'AFP. World Central Kitchen, dont les Émirats Arabes Unis sont le partenaire, est actuellement en train de charger un deuxième bateau à Larnaca, dont la date de départ pour Gaza n'a pas été communiquée.

200 tonnes de nourriture

Cette cargaison de près de 200 tonnes de nourriture, selon l'ONG, a été transportée depuis Chypre sur une barge remorquée par le bateau de l'ONG espagnole, Open Arms, parti mardi du port chypriote de Larnaca. Elle a été ensuite connectée à une jetée temporaire et chargée sur douze camions. Elle doit servir à préparer des repas pour les habitants du nord de la bande de Gaza, où la situation humanitaire est particulièrement catastrophique. L'armée israélienne avait indiqué vendredi avoir soumis le bateau à « un contrôle de sécurité complet » et avoir déployé des troupes « pour sécuriser la zone » où la cargaison a été déchargée sur la côte au sud-ouest de Gaza-Ville. Fin février, l'armée israélienne a tiré sur la foule palestinienne lors d'une distribution d'aide.

Ce bateau a été le premier à emprunter un couloir maritime ouvert depuis Chypre, le pays de l'UE le plus proche de la bande de Gaza, face à l'urgence humanitaire et l'insuffisance d'aide arrivant par voie terrestre. La communauté internationale et les ONG soulignent toutefois que ce couloir maritime et les parachutages d'aide ne peuvent se substituer aux routes terrestres.

Israël se prépare à raser Rafah

Et en même temps, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a approuvé les plans de l'armée en vue d'une offensive à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, ont annoncé vendredi ses services. Tsahal en est au stade des préparatifs opérationnels et d'évacuation de la population civile, ont-ils précisé. Plus d'un million de civils ont trouvé refuge à Rafah depuis le début de le guerre entre le Hamas et Israël, le 7 octobre dernier. Selon le ministère de la Santé du Hamas, l'opération militaire israélienne lancée en représailles à l'attaque du 7 octobre a fait jusqu'ici près de 31.500 morts (soit l'équivalent de la population d'Épinal dans les Vosges). Au total, 123 personnes sont mortes depuis vendredi soir dans l'ensemble du territoire, selon la même source. Parmi ces morts, 36 personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été tuées dans une frappe sur une maison où s'entassaient des déplacés à Nusseirat. En outre, les prisons israéliennes comptent un nombre record de Palestiniens, soumis à des « abus systématiques  et parfois à la torture », dénoncent des ONG israéliennes, appelant la communauté internationale à agir.

Et le fossé entre le président américain et le Premier ministre israélien se creuse chaque jour. Ainsi, la Maison Blanche « souhaiterait avoir la possibilité de voir » le plan de l'armée israélienne pour une offensive à Rafah. « Nous ne soutiendrons pas un plan qui ne prenne pas en compte le million et demi de Palestiniens » réfugiés dans cette zone du sud de la bande de Gaza, a mis en garde, une nouvelle fois, John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. Washington est opposé à toute offensive à Rafah mettant en péril les civils qui y sont réfugiés.

Espoirs d'une trêve ?

Par ailleurs, les espoirs d'une trêve dans la bande de Gaza semblent ravivés après que le Hamas a assoupli ses exigences, relançant de nouveau les négociations. Le mouvement islamiste palestinien, qui exigeait jusqu'ici d'Israël un cessez-le-feu définitif avant tout accord sur une libération des otages retenus à Gaza, s'est dit prêt à une trêve de six semaines, pendant laquelle 42 otages (femmes, enfants, personnes âgées et malades) pourraient être libérés en échange de 20 à 50 prisonniers palestiniens contre chaque otage libéré. Dans cette optique, le Hamas exige le « retrait de l'armée de toutes les villes et zones peuplées », le « retour des déplacés sans restrictions » et l'entrée d'au moins 500 camions d'aide humanitaire par jour à Gaza, a indiqué un de ses cadres à l'AFP.

Le bureau du Premier ministre israélien a, lui, annoncé qu'une délégation israélienne allait se rendre au Qatar dans le cadre des négociations autour de cet échange, sans préciser quand. Et la Maison Blanche s'est dit « prudemment optimiste » pour les négociations sur une trêve. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a déclaré que les pays médiateurs, qui ne sont pas parvenus à arracher un accord de trêve comme ils l'espéraient avant le début du ramadan lundi, travaillaient « d'arrache-pied pour combler le fossé restant » en vue d'un accord sur les otages et une trêve.

Commentaire 1
à écrit le 16/03/2024 à 11:43
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Pourquoi demander à Israël l'autorisation de livrer de la nourriture aux Palestiniens? La bande de Gaza est un camp de concentration dont les clés dont détenues par des geôliers qui ne valent pas mieux leurs homologues allemands des années 40. Le si...

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