Gaza : petit pas pour une trêve entre le Hamas et Israël

Le mouvement islamiste a envoyé hier des représentants négocier au Caire.
Garance Le Caisne
(Crédits : © LTD / REUTERS/Hatem Khaled TPX IMAGES OF THE DAY)

L'arrivée d'une délégation du Hamas au Caire hier a soulevé un mince espoir chez les civils gazaouis et les familles des otages israéliens. Même si, en fin d'après-midi, Israël n'avait pas encore envoyé sa délégation. Depuis des mois, les négociations pour une nouvelle trêve patinent entre le mouvement islamiste palestinien responsable de l'attaque terroriste du 7 octobre et le cabinet de guerre de Benyamin Netanyahou, l'un et l'autre s'accusant de torpiller toute possibilité d'accord.

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Le Hamas a toujours refusé autre chose qu'un cessez-le-feu permanent avec la fin des combats et un retrait complet de l'armée israélienne. Tel-Aviv affirme rester déterminé à éliminer entièrement le mouvement, menaçant d'envahir la ville de Rafah, « dernier bastion » selon lui du groupe militaire. Pour la première fois depuis des semaines, des compromis semblent avoir été faits des deux côtés.

Fin avril, les médiateurs qatariens et égyptiens leur ont soumis de nouvelles propositions. Après plusieurs jours de réflexion, le Hamas a répondu vendredi dans un communiqué, déclarant qu'il enverrait le samedi une délégation en Égypte dans un « esprit positif » « Nous sommes déterminés à faire mûrir cet accord. »

Les propositions prévoiraient un processus en trois étapes, avec un cessez-le-feu immédiat de six semaines et une libération partielle des 130 otages israéliens, vivants ou décédés, toujours retenus. Le Hamas commencerait par relâcher des otages femmes en échange de Palestiniens prisonniers en Israël.

La pression des pays médiateurs s'accentue

Puis des négociations suivraient pour un arrêt total des combats et un retrait des Israéliens, ainsi qu'un plan pour la future gouvernance de Gaza. On en est très loin. Mais si Tel-Aviv renonçait à son opération sur Rafah et que le Hamas acceptait un cessez-le-feu temporaire, ce serait déjà une étape importante pour les civils.

La pression des pays médiateurs s'accentue. L'Égypte, qui accueille ces négociations, s'inquiète d'une attaque sur Rafah, ville collée à sa frontière et où s'entassent 1,4 million de Palestiniens, dont près de 1 million de déplacés, depuis le début des bombardements israéliens meurtriers sur les civils. Le chef de l'OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a affirmé sur X vendredi qu'une « opération militaire à grande échelle à Rafah pourrait conduire à un bain de sang et affaiblir davantage un système de santé déjà à genoux ».

L'administration américaine s'est dite plusieurs fois opposée à cette incursion militaire israélienne. Selon le Washington Post, citant un responsable américain vendredi, le secrétariat d'État aurait aussi demandé au Qatar d'expulser les membres du Hamas installés à Doha si le mouvement n'acceptait pas les dernières propositions pour la signature d'une trêve. Les responsables politiques du Hamas avaient ouvert leur bureau au Qatar en 2012, avec l'accord d'Israël et des États-Unis.

Garance Le Caisne
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