Guerre en Ukraine : le G7 s'inquiète du transfert de matériaux chinois à la Russie

Les pays du G7, réunis à Capri encore ce vendredi, ont exprimé leurs inquiétudes sur l'aide chinoise apportée à la Russie dans le cadre de la guerre. Ils se sont par ailleurs engagés à renforcer les moyens de défense aérienne de l'Ukraine.
Réunis à Capri en Italie pendant trois jours, le G7 comprend les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la France, l'Allemagne, le Canada et l'Italie, qui préside cette année le groupe.
Réunis à Capri en Italie pendant trois jours, le G7 comprend les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la France, l'Allemagne, le Canada et l'Italie, qui préside cette année le groupe. (Crédits : THE WHITE HOUSE)

Washington a fixé une ligne rouge à la Chine : ne pas fournir directement d'armes à la Russie pour sa guerre en Ukraine. Mais elle n'a, à ce jour, pas eu la preuve du contraire. Les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont ainsi exprimé vendredi leur inquiétude sur les transferts de matériaux chinois à la Russie, qui aident sa machine de guerre en Ukraine, selon le communiqué final.

Réunis à Capri en Italie pendant trois jours, le G7 comprend les Etats-Unis, le Japon, le Canada, la France, l'Allemagne, le Canada et l'Italie, qui préside cette année le groupe.

« Nous exprimons notre forte préoccupation quant aux transferts vers la Russie, à partir d'entreprises de la Chine, de matériaux à double usage et de composants d'armes que la Russie utilise pour faire renforcer sa production militaire », ont-ils affirmé dans ce communiqué diffusé à l'issue de leur réunion.

« Cela permet à la Russie de reconstituer et de revitaliser son industrie de défense, posant ainsi une menace à l'Ukraine et à la sécurité et la paix internationales », ont-ils déploré. « La Chine devrait assurer que ce soutien cesse, étant donné qu'il prolongera le conflit et augmentera la menace que la Russie pose à ses voisins ».

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Les États-Unis sur le pont

Les États-Unis disent constater depuis des mois le transfert de matériels de la Chine vers la Russie, dont Moscou se sert pour rebâtir son industrie de défense, et cela se retrouve sur le champ de bataille en Ukraine. Ils dénoncent de plus en plus fortement le soutien de Pékin à la Russie par des voies détournées et établissent à présent un lien direct avec la guerre en Ukraine, sur fond de rapprochement sino-russe.

Lors d'une conférence de presse vendredi, le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a accusé la Chine d'« alimenter » indirectement le conflit en Ukraine : « Si la Chine veut avoir d'un côté des relations amicales avec l'Europe et d'autres pays, elle ne peut pas alimenter d'un autre côté  ce qui est la plus grande menace contre la sécurité européenne depuis la fin de la Guerre froide ».

Il avait fait part de ses inquiétudes à ce sujet au cours d'une session de travail consacrée à l'invasion de l'Ukraine et au soutien à ce pays qui fait face depuis plus de deux ans aux troupes russes, a-t-on souligné de source diplomatique américaine.

Les Américains espèrent en particulier que les Etats européens feront pression sur Pékin pour réduire son soutien militaire à la Russie, au moment où, de l'aveu même de Washington, les forces russes gagnent du terrain sur le sol ukrainien.

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Renforcer les moyens de défense

Néanmoins, alors que la situation devient de plus en plus tendue pour l'Ukraine, dans le conflit qui l'oppose à la Russie, les chefs de la diplomatie des pays du G7 se sont engagés vendredi à « renforcer les moyens de défense aérienne de l'Ukraine » contre les attaques russes.

Le ministre ukrainien des Affaires étrangères Dmytro Kouleba a été reçu à Capri par ses homologues du G7 pour faire un point sur la situation de son pays face à l'invasion russe. Il les appelés à suivre l'exemple de l'Allemagne, qui a annoncé ce week-end l'envoi d'un système de défense antiaérienne Patriot à Kiev.

Par ailleurs, dans leur communiqué final, ils affirment également examiner « toutes les options possibles », pour utiliser les avoirs gelés russes pour aider Kiev, avant le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement du G7 prévu mi-juin dans les Pouilles (sud de l'Italie). Ces derniers temps se multiplient des appels aux Etats-Unis et en Europe pour mettre en place un fonds pour l'Ukraine utilisant des milliards de dollars d'avoirs russes gelés en Occident après l'invasion russe en Ukraine en 2022.

Pour rappel, les intérêts des quelque 200 milliards d'euros d'avoirs gelés dans l'UE représentent par exemple entre 2,5 et 3 milliards d'euros par an, selon le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. La plupart de ces avoirs sont détenus par l'organisation internationale de dépôt Euroclear, basée en Belgique.

Le G7 se prononce sur la situation au Moyen-Orient

Outre l'Ukraine et la Russie, les chefs de diplomatie du G7 ont également exprimé vendredi leur opposition à « une opération militaire d'ampleur à Rafah », tout en dénonçant le « nombre inacceptable de civils » tués à Gaza par l'offensive militaire israélienne. Des propos qui interviennent après que des explosions ont été relevées en Iran dans la nuit de jeudi à vendredi, la pression augmentant encore un peu plus au Moyen-Orient.

« Un intervention israélienne à Rafah aurait « des conséquences catastrophiques sur la population civile », affirment-ils dans le communiqué final. « Nous réitérons notre appel en faveur d'un plan crédible et pratique d'un point de vue logistique pour y protéger la population civile », ajoutent-ils.

Le G7 a aussi déploré vendredi « toutes les pertes de vies civiles et [note] avec grande inquiétude le nombre inacceptable de civils, dont des milliers de femmes, d'enfants et de personnes en situation de vulnérabilité, qui ont été tués à Gaza ».

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dit vouloir poursuivre la guerre jusqu'à la destruction du Hamas qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'UE. Il est de ce fait décidé à lancer une offensive terrestre contre Rafah, présentée comme le dernier grand bastion du Hamas.

La guerre a été déclenchée par l'attaque menée le 7 octobre contre Israël par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, en majorité des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes. Les opérations israéliennes en représailles dans la bande de Gaza ont fait 33.970 morts, essentiellement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 20/04/2024 à 8:49
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Vous connaissez la fable de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le boeuf ? Ben les gens de la télé ne osnt que ça sauf que ce osnt les téléspectateurs qui les gonflent ces baudruches. Oui oui leps oliticiens ne sont que des gens de la té...

à écrit le 20/04/2024 à 4:24
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Bof les jours passent et les mêmes informations tournent en boucle. Les citoyens européens sont lassés de la guerre Russo ukrainienne et se fichent hormis les islamo gauchistes de LFI du conflit de israélo-palestinien.

à écrit le 19/04/2024 à 17:20
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Ils sont fous de prétention , chacun soutien ses alliés Moi je m inquiete de la fourniture d'armes a Israel J en peut plus du 2 poids 2 mesures des atlantistes

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