Jeux Olympiques : Alibaba veut se faire une image de marque

Le géant chinois de l'e-commerce a signé un accord avec le Comité International Olympique pour un partenariat jusqu'en 2028.
Anaïs Cherif
Le géant chinois de l'e-commerce, Alibaba, va notamment créer une plateforme pour vendre les produits dérivés des Jeux Olympiques.

Alibaba rejoint le club très fermé des sponsors des Jeux Olympiques, aux côtés de douze entreprises comme Coca-Cola, McDonald's ou encore Omega. Le géant chinois de l'e-commerce s'engage pour six compétitions, et devient ainsi "la première entreprise à conclure un partenariat à long terme avec le CIO jusqu'en 2028", précise le communiqué. L'accord a été annoncé conjointement à Davos jeudi par Jack Ma, fondateur d'Alibaba, et le Comité International Olympique (CIO). Si les montants financiers de l'accord n'ont pas été dévoilés, Bloomberg évoque un montant de 800 millions de dollars. Les autres sponsors paieraient environ 100 millions de dollars par cycle de quatre ans, ce qui comprend un round en été et un en hiver, selon des sources anonymes du CIO citées par Reuters.

Dès les Jeux d'hiver en Corée du Sud en 2018, Alibaba va fournir ses services de cloud. Alors qu'il se revendique comme le plus grand fournisseur de services de cloud public en Chine, il se classe 5e mondial. Un tel partenariat va donc lui permettre de gagner en exposition sur la scène internationale. "Il s'agit d'un accord perspicace de Jack Ma, en ce sens qu'il rend Alibaba instantanément crédible au même titre qu'une entreprise comme Coca Cola, Visa ou McDonald's", déclare à Bloomberg Rick Burton, professeur de gestion du sport à l'Université de Syracuse et ancien chef du marketing du Comité olympique américain. "Pour les entreprises aux États-Unis comme Amazon ou Google ou Facebook, [l'accord] a symboliquement lancé Alibaba en tant qu'acteur international sur lequel il va falloir compter."

Création d'un site pour les produits dérivés des JO

Alibaba va également créer une plateforme mondiale de commerce en ligne pour la vente des produits dérivés officiels. C'est un défi de taille pour le géant chinois et l'occasion de se refaire une réputation. Alibaba est régulièrement critiqué pour permettre la vente de contrefaçons sur ses sites de ventes en ligne. Fin décembre, son site Taobao a été placé dans la liste noire du représentant spécial au Commerce extérieur américain (USTR), qui recense annuellement les "marchés notoirement réputés" pour "permettre et faciliter la vente de produits contrefaits". Cette semaine, Alibaba a annoncé un accord avec 20 grandes marques pour tenter de réguler la contrefaçon. Interrogé sur la vente de faux produits dérivés des JO sur ses sites, Jack Ma a reconnu à Davos la difficulté de nettoyer les contrefaçons "en une nuit", alors que plus de 12 millions d'entreprises vendent près d'un milliard d'articles.

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La Chine veut s'affirmer comme "une grande nation de sports"

Enfin, le groupe de Jack Ma va devoir adapter la chaîne olympique pour le public chinois. Cet accord intervient alors que l'Asie se prépare à accueillir les JO d'hiver en PyeongChang (2018), à Tokyo (2020) et à Pékin (2022). Alibaba est d'ailleurs le premier groupe chinois à s'être positionné pour les Jeux qui se dérouleront dans la capitale.

Depuis deux ans, les groupes chinois multiplient les investissements dans le sport, notamment le football européen. L'année dernière, le groupe Wanda, contrôlé par l'homme le plus riche de Chine, Wang Jianlin, a signé un accord de parrainage avec la Fifa pour les quatre prochaines Coupes du Monde, rappelle le Financial Times... Conformément aux vœux de Xi Jinping, de faire de la Chine "une grande nation de sports". De passage à Davos, le président chinois a rencontré le CIO - une première.

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Anaïs Cherif
Commentaire 1
à écrit le 20/01/2017 à 18:52
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Tout à fait normal qu'une entreprise fasse du marketing. Totalement anormal que des politiques, à savoir Hildalgo, veuillent se faire une image aux frais du contribuable :-)

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