Contrefaçon : Alibaba se retrouve dans le viseur des Etats-Unis

Encore un mauvais coup de pub pour Alibaba, le géant chinois de l'e-commerce. Son site Taobao a rejoint la liste noire américaine des plateformes permettant la vente de produits contrefaits.
Anaïs Cherif
Taobao, le eBay chinois détenu par Alibaba, avait déjà rejoint la liste noire du représentant spécial au Commerce extérieur américain en 2011, avant d'en sortir un an plus tard.

Rebelote. Taobao, l'eBay chinois détenu par Alibaba, a été placé mercredi dans la liste noire du représentant spécial au Commerce extérieur américain (USTR). Il recense annuellement les "marchés notoirement réputés" pour "permettre et faciliter la vente de produits contrefaits". L'objectif : interpeller les entreprises concernées et les gouvernements.

La plateforme chinoise avait déjà rejoint la liste noire de l'agence américaine en 2011, avant d'en sortir un an plus tard. Alibaba avait ensuite déclaré avoir dépensé 160 millions de dollars entre 2013 et 2014 pour traquer la contrefaçon sur ses plateformes, rapporte le Financial Times. Insuffisant pour l'agence américaine. L'USTR dénonce un niveau "élevé inacceptable" de produits contrefaits disponibles sur Taobao, qui propose un milliard d'articles à la vente. En octobre dernier, l'Association américaine du vêtement et de la chaussure - qui représente 1.000 marques dont Calvin Klein et Abercrombie and Fitch - incitait "vivement" l'USTR à réintégrer Taobao dans sa liste noire.

La contrefaçon constitue une "grave menace économique pour les industries créatives et innovantes américaines" et pose "parfois des menaces pour la santé publique", selon l'agence américaine. "Un grand constructeur automobile a déclaré qu'au moins 95% de la marchandise portant le nom de sa marque et de ses marques de commerce sur les plateformes d'Alibaba est suspectée d'être contrefaite", illustre l'USTR.

380 millions de produits retirés de la vente

Si cette liste ne permet pas de sanctionner directement Taobao, elle porte un nouveau coup à la réputation du groupe Alibaba - régulièrement enlisé dans des affaires de contrefaçon. "Nous sommes très déçus par la décision de l'USTR (...) qui ignore le travail réalisé par Alibaba pour lutter contre la contrefaçon", déclare dans un communiqué Michael Evans, président du groupe Alibaba. "Nous nous demandons si l'USTR a agi en fonction des faits réels ou a été influencé par le climat politique actuel", faisant allusion aux réflexions hostiles de Donald Trump envers la Chine.

Le groupe Alibaba avait adressé une lettre à l'agence américaine en octobre dernier, rapporte Bloomberg. Il assurait avoir retiré 380 millions de produits en douze mois. "En 2016 seulement, nous avons éliminé de manière proactive deux fois plus de produits contrefaits qu'en 2015", assure Michael Evans. En 2015, Alibaba a fait face à une plainte du groupe Kering (Gucci, Yves Saint Laurent...) quelques mois après avoir été critiqué en Chine. Lors d'une inspection menée par l'Administration d'Etat pour l'industrie et le commerce (AEIC) chinoise, il est apparu que seuls 37,3% des produits étaient "authentiques" sur Taobao - quand les autres sites ont obtenu en moyenne quelque 58%.

| LIRE AUSSI : Contrefaçon : Jack Ma (Alibaba) vole au secours de Taobao

(Avec Reuters)

Anaïs Cherif

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Commentaire 1
à écrit le 26/12/2016 à 19:54
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Il est assez amusant de voir les USA lutter punir la contrefaçon et tenter de nous imposer le boeuf aux hormones, les OGM en nous empêchant de faire vivre nos AOC.

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