Alors que la guerre s'enlise, l'Allemagne, dont l'industrie est très dépendante au gaz russe, accélère pour trouver d'autres sources d'approvisionnement. Début mars, elle avait annoncé la construction d'un premier terminal terrestre de gaz méthanier. Problème : ce type de chantier peut durer plusieurs années.
En attendant qu'il émerge de terre, le ministère des Finances allemand a donc débloqué vendredi 15 avril une enveloppe de près de 3 milliards d'euros dans le but de louer trois, voir quatre terminaux flottants d'importation de gaz naturel liquéfié. Ces immenses navires méthaniers joueront le même rôle que le terminal terrestre, en transformant le gaz liquéfié importé par bateau. Sans eux, l'Allemagne doit actuellement recourir aux terminaux terrestre installés dans d'autres pays de l'UE, ce qui limite ses capacités d'importation.
Des navires méthaniers très demandés
"La dépendance vis-à-vis des importations russes d'énergie doit être réduite rapidement et durablement. Les terminaux méthaniers flottants y apportent une contribution importante en faveur de laquelle nous devons débloquer des fonds", a tweeté le ministre des Finances Christian Lindner.
L'Europe, et particulièrement l'Allemagne, compte sur le GNL pour réduire sa dépendance à la Russie. Au total, une vingtaine de pays exportent ce gaz liquéfié qui se transporte par bateau et dont les trois plus gros fournisseurs sont l'Australie, le Qatar et les États-Unis. Liquéfié pour prendre moins de place, le GNL est regazéifié à l'arrivée pour être distribué.
Selon plusieurs médias allemands, les navires méthaniers devraient être positionnés dans des ports de la mer du Nord ou de la Baltique, et une partie de ces installations pourraient être en service dès l'hiver prochain. En revanche, le ministère ne précise pas si la disponibilité de terminaux flottants est garantie alors que ces navires sont très demandés actuellement par tous les pays qui doivent réduire leur dépendance au gaz russe. L'Allemagne importait en moyenne ces dernières années 55% de son gaz depuis la Russie via des pipelines terrestres. Cette part a été réduite à 40% à la fin du première trimestre 2022, au profit d'importations plus importantes des Pays-Bas, de Norvège et de GNL, selon le ministère de l'Économie.