L'immigration dans les pays riches a atteint des niveaux record en 2022, selon l'OCDE

6,1 millions de personnes sont entrées de manière permanente dans les pays les plus riches du monde. Soit une augmentation de 26% entre 2021 et 2022. Le taux d'emploi de ces populations d'immigrés est par ailleurs élevé, selon le rapport de l'organisation internationale.
L'an dernier, plus d'un pays sur trois a enregistré des flux « inédits depuis au moins 15 ans », dont la France (301.000 personnes).
L'an dernier, plus d'un pays sur trois a enregistré des flux « inédits depuis au moins 15 ans », dont la France (301.000 personnes). (Crédits : YARA NARDI)

Qu'ils soient travailleurs, étudiants étrangers ou demandeurs d'asile, les immigrés allant vers les pays de l'OCDE, qui englobe 30 pays parmi les plus riches du monde, n'ont jamais été aussi nombreux. C'est la conclusion d'un rapport publié ce lundi par l'Organisation de coopération et de développement économiques. Selon celui-ci, 6,1 millions de personnes sont entrées dans ces territoires, soit une augmentation de 26% entre 2021 et 2022. Des chiffres auxquels il faut ajouter les 4,7 millions de déplacés ukrainiens recensés en juin 2023 dans les 38 pays membres de l'OCDE.

Malgré ces flux records, « la majorité de l'immigration est régulée, maîtrisée », à commencer par celle des travailleurs, souligne pour l'AFP Jean-Christophe Dumont, qui dirige la division migrations de l'OCDE. « L'immigration est un phénomène socio-économique comme les autres, qu'il faut gérer », poursuit l'économiste, prenant l'exemple de la France où l'immigration de travail a représenté 54.000 personnes en 2022, « un niveau jamais vu depuis les années 1960 ».

Des flux inédits depuis au moins 15 ans

L'an dernier, plus d'un pays sur trois a enregistré des flux « inédits depuis au moins 15 ans », dont la France (301.000 personnes), l'Espagne (471.000) ou la Belgique (122.000), tandis que plusieurs autres comme le Royaume-Uni (521.000) et le Canada (437.000) ont battu des records absolus, selon les données compilées dans le document.

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Dans le détail, la demande d'asile a explosé, à deux millions de nouvelles demandes déposées en 2022, « soit le nombre le plus élevé jamais enregistré à ce jour ». C'est deux fois plus que l'année précédente, et largement supérieur aux années 2015-2016, lorsque le conflit en Syrie avait généré une vague d'exil vers l'Europe.

Un pic en grande partie lié à la situation aux Etats-Unis, qui ont enregistré 730.000 demandes, contre 190.000 en 2021. Ce seul pays a accueilli l'an dernier 1,05 million de nouveaux immigrés permanents. Le nombre d'admissions d'étudiants internationaux a également atteint un niveau record, en frôlant les deux millions de personnes, soit près du double de l'année précédente.

Faire face à la pénurie de main-d'œuvre

Cette dynamique globale est « liée au fait que de nombreux pays de l'OCDE connaissent des pénuries de main-d'œuvre », explique l'organisation dans son rapport. D'autant que ces flux s'accompagnent « par une amélioration des conditions d'insertion sur le marché du travail », reprend Jean-Christophe Dumont. Ainsi, le taux d'emploi des immigrés « a atteint le plus haut niveau jamais observé dans l'ensemble des pays de l'OCDE », où la France fait toutefois partie des mauvais élèves avec un taux de 61% (contre 72% en moyenne), peut-on lire dans ce rapport.

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 L'« immigration régulée de travailleurs étrangers », souligne le document, s'élève à 21% du total des flux et représente désormais la même proportion que les personnes immigrant pour des raisons humanitaires. Une part d'autant plus prépondérante que la progression de l'immigration familiale, qui reste la principale catégorie avec quatre entrées sur dix, est surtout « due aux familles accompagnant les travailleurs immigrés », observe l'OCDE.

Selon l'organisation, l'an dernier près de 80% des immigrés étaient « actifs », dont 70% en emploi et moins de 8% au chômage. Toutes ces données ne prennent pas en compte les travailleurs temporaires, comme les saisonniers. Une catégorie qui a également connu « une forte hausse ». Sur l'ensemble des indicateurs, anticipe l'OCDE, les données préliminaires pour 2023 laissent déjà entrevoir « une nouvelle hausse ».

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 24/10/2023 à 7:43
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LOL ! En même temps que les partis d'extrême droite ! Encore une fois une analyse en plein milieu de la cible, pros et antis sont les deux faces d'une même pièce.

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