
Emmanuel Macron a réuni une partie du gouvernement ce matin et les principaux ténors de la majorité dans la soirée, ce mardi. Objectif affiché, préparer la réunion au sommet de mercredi avec les chefs de partis. Pour rappel, le chef de l'Etat devra en effet tenter d'esquisser des compromis sur certains textes, en l'absence de majorité absolue.
La cheffe du gouvernement Elisabeth Borne ainsi que onze de ses ministres, dont Bruno Le Maire (Economie), Gabriel Attal (Education nationale), Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice) et Aurore Bergé (Solidarités), ont été conviés à 10 heures ce mardi, à l'Élysée, a confirmé l'entourage présidentiel.
Dans la soirée, Emmanuel Macron dînera également avec les principaux responsables de la majorité, dont le chef de Renaissance Stéphane Séjourné et le président du Modem François Bayrou, selon des sources proche de l'exécutif. L'ancien Premier ministre, Edouard Philippe, est également convié, selon le journal Le Parisien.
« J'ai confiance dans notre capacité à converger »
L'enjeu est de taille. Cet été, le chef de l'Etat avait promis une « initiative politique d'ampleur ». Annoncée la semaine dernière, elle prendra la forme d'une réunion avec les partis représentés au Parlement, à la maison d'éducation de la Légion d'honneur à Saint-Denis, près de Paris, afin de bâtir « ensemble » des textes législatifs et ouvrir la voie, « le cas échéant », à des référendums, selon le texte de son invitation.
« Vous partagez entre vous de solides accords et de vrais désaccords. Mais quand l'intérêt supérieur du pays est en jeu, j'ai confiance, comme beaucoup de Français, dans notre capacité à converger sans reniement ni renoncement », a écrit Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux chefs de partis, ainsi qu'aux présidents des assemblées.
Les discussions porteront sur « la situation internationale et ses conséquences pour la France », « l'efficacité de l'action publique » y compris de nouvelles pistes de décentralisation et de réformes institutionnelles, et « la cohésion de la Nation », a-t-il ajouté.
L'article 49.3 toujours sur la table
Après avoir voulu écarter le Rassemblement national (RN) et la France insoumise (LFI), l'Elysée s'est ravisé et a finalement convié ces deux formations que la macronie juge pourtant hors de « l'arc républicain ». Les quatre partis de la Nupes (LFI, PS, PCF, EELV) ont d'ores et déjà annoncé mardi qu'ils se rendraient sans « illusion » à l'invitation d'Emmanuel Macron et ne participeraient pas au dîner prévu dans la foulée.
Dans une interview au magazine Le Point jeudi dernier, le chef de l'Etat n'avait pas exclu d'utiliser à nouveau le très controversé article 49.3 de la Constitution, comme sur les retraites, pour imposer sans vote cette loi sur l'immigration. « La situation que nous connaissons n'est pas tenable et nous devons réduire significativement l'immigration, à commencer par l'immigration illégale », a expliqué Emmanuel Macron, tout en assurant que la France n'est pas « submergée » comme l'affirment certains à sa droite.
Maintenue à Matignon lors d'un mini-remaniement ministériel en juillet, la Première ministre Elisabeth Borne se prépare également à un marathon budgétaire à haut risque à l'automne. Elle doit construire une loi de finances qui réponde à la fois à la promesse de ne pas relever les impôts et à l'engagement de désendetter enfin la France. Tout en évitant un vote de censure de son gouvernement qui verrait se liguer toutes les oppositions.
(Avec AFP)