L'inflation en Chine repasse au-dessus de la barre des 2%

L'inflation en Chine a légèrement accéléré en janvier et est repassée au-dessus de la barre des 2%, tout en restant très modeste comparée à celle des pays développés. Comme en témoignent les ventes de voiture ou de smartphones qui sont en chute libre, l'activité économique peine, après la levée des restrictions, à redémarrer.
La légère hausse des prix en Chine est notamment due aux célébrations du Nouvel an lunaire (22 janvier) et « aux ajustements de la politique de prévention contre l'épidémie ».
La légère hausse des prix en Chine est notamment due aux célébrations du Nouvel an lunaire (22 janvier) et « aux ajustements de la politique de prévention contre l'épidémie ». (Crédits : Kim Hong-Ji)

C'est un chiffre qui peut faire rêver toutes les économies occidentales. L'inflation en Chine a légèrement accéléré en janvier et est repassée au-dessus de la barre des 2%, contre 1,8% un mois plus tôt. A titre de comparaison, l'inflation était en janvier de +8,5% dans la zone euro et de +6% en France. En décembre, l'indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis était de +6,5%. De leur côté, les prix à la sortie des usines ont poursuivi leur chute, signe d'une faible demande et de marges réduites pour les entreprises.

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Cette hausse est notamment due aux célébrations du Nouvel an lunaire (22 janvier) et « aux ajustements de la politique de prévention contre l'épidémie », a indiqué Dong Lijuan, statisticienne au Bureau national des statistiques (BNS).

A l'image de Noël en Occident, les fêtes ont été propices à une hausse des prix. La levée en décembre par la Chine de ses restrictions anti-Covid a également entraîné une reprise de la consommation et donc de l'inflation. En raison du « facteur saisonnier » constitué par le Nouvel an lunaire, les prix des produits alimentaires ont augmenté de 2,8%, a souligné le BNS. Les légumes frais s'affichaient ainsi en janvier en hausse de 19,6% par rapport au mois précédent.

Malgré la flambée des cours mondiaux des matières premières et de l'alimentaire, la Chine est relativement épargnée par ces hausses et par les conséquences de l'invasion russe de l'Ukraine.

L'indice des prix à la production (PPI) a encore décéléré en janvier (-0,8%)

De son côté, l'indice des prix à la production (PPI) a encore décéléré en janvier (-0,8%), pour le quatrième mois consécutif. Il mesure le coût des marchandises sorties d'usines et donne un aperçu de la santé de l'économie. « Sous l'effet de plusieurs facteurs, notamment la fluctuation des prix internationaux du pétrole brut et la baisse des prix du charbon en Chine, les prix des produits de l'industrie ont continué à baisser », note le BNS.

L'économie chinoise a été mise à mal en 2022 par la stricte politique sanitaire « zéro Covid », qui a été durant l'essentiel de l'année un frein à l'activité et à la consommation. Malgré la fin des restrictions, l'activité économique peine depuis à totalement redémarrer.

Les ventes automobiles ont plongé de près de 40%

Ainsi, les ventes automobiles ont plongé de près de 40% sur un an en janvier en Chine, comme attendu après l'arrêt d'incitations à l'achat, notamment pour les véhicules électriques et hybrides. Au total, 1.29 million de véhicules ont été vendus le mois dernier, soit une chute de 37,9% sur un an. Ajoutons, aussi, que les ventes de smartphones en Chine ont reculé de 13% en 2022. Avec 286 millions d'appareils vendus, il s'agit de leur plus faible niveau en une décennie.

Zoom - De riche familles chinoise émigrent à Singapour

Les représailles récentes des autorités contre des milliardaires de la tech, des stars qui avaient négligé de payer leurs impôts, et trois ans de politique « zéro-Covid », ont poussé de riches chinois à chercher refuge ailleurs. Jack Ma, ex-patron du géant chinois du e-commerce Alibaba, a par exemple encaissé une perte de revenus estimée à 25 milliards de dollars quand les autorités ont brutalement annulé l'entrée en Bourse de son groupe en 2020. Un nombre croissant d'entre eux a donc élu domicile à Singapour. Le centre financier asiatique coche en effet toutes les cases pour les entrepreneurs exilés.

Dans cette île dirigée par le même parti depuis six décennies, les grèves et les manifestations sont interdites. Les impôts sont relativement bas et la population en majorité d'origine chinoise.

L'arrivée récente de Chinois très riches n'est pas passée inaperçue. Certains se sont installés dans des demeures luxueuses avec vue sur la mer dans l'île de Sentosa. « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point ils dépensent. C'est fou », dit Pearce Cheng, Pdg de la société AIMS qui offre des services de déménagement et d'immigration.

Il a vu lors d'une fête chez l'un de ses clients, servir un whisky rare, « Yamazaki 55 », qui peut valoir jusqu'à 800.000 dollars la bouteille. Les nouveaux venus aiment se déplacer en Rolls Royces ou Bentleys et fréquentent des clubs de golf très sélects, comme le Sentosa Golf Club, dont l'abonnement annuel pour les étrangers atteint 670.000 dollars.

 (Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 10/02/2023 à 19:54
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Les chiffres Chinois, c'est comme une vérité énoncée par Poutine.🤣

à écrit le 10/02/2023 à 18:14
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Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

à écrit le 10/02/2023 à 11:50
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Pour mieux connaître la Chine, lisez les trois récits de Jean Tuan : "Un siècle chinois" (chez CLC Éditions) évoque le parcours de son père chinois arrivé en France en 1929, leur voyage en Chine en 1967 lors de la Révolution culturelle et les incroya...

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