L'OCDE s'alarme d'une croissance "atone" et de la "morosité" du contexte mondial

Pour l'organisation basée à Paris, l'atonie de la demande globale combinée à la faiblesse de la dynamique de l'offre, avec notamment des investissements en berne, expliquent cette situation.
"La croissance est atone dans les économies avancées et a ralenti dans nombre d'économies émergentes qui ont joué le rôle de locomotives mondiales depuis la crise", a déclaré le Secrétaire général de l'OCDE Angel Gurría, cité dans le communiqué.

L'OCDE appelle les gouvernements à agir vite pour sortir l'économie mondiale du piège de la "croissance molle", en constatant que l'activité globale devrait progresser pour la deuxième année consécutive à son rythme le plus lent depuis la crise financière. Dans ses perspectives économiques de printemps publiées mercredi, l'Organisation de coopération et de développement économiques a confirmé sa prévision de l'hiver d'une croissance mondiale limitée à 3% cette année, tout comme en 2015. La croissance pour la zone euro est annoncée à 1,6% en 2016 et 1,7% en 2017.

"La croissance est atone dans les économies avancées et a ralenti dans nombre d'économies émergentes qui ont joué le rôle de locomotives mondiales depuis la crise", a déclaré le Secrétaire général de l'OCDE Angel Gurría, cité dans le communiqué.

"Il y a urgence", a assuré la chef économiste de l'OCDE Catherine Mann, qui constate que l'économie mondiale n'est toujours pas sortie de la crise huit ans après.

Des investissements en berne

Pour l'organisation basée à Paris, l'atonie de la demande globale combinée à la faiblesse de la dynamique de l'offre, avec notamment des investissements en berne, expliquent cette situation.

Si une croissance aussi faible se prolonge, le risque est que les perspectives d'emploi soient moindres pour les jeunes et que les engagements pris envers les personnes âgées en matière de santé et de retraite ne puissent être tenus, estime Catherine Mann.

Avec une croissance inférieure en moyenne de moitié à son potentiel dans les pays de l'OCDE, il faudra 70 ans à leurs populations pour doubler de niveau de vie, deux fois plus qu'il y a vingt ans.

Les politiques monétaires accommodantes ne doivent pas être le seul levier

Dans ce contexte, l'organisation pousse les gouvernements à agir en actionnant les leviers structurels mais aussi budgétaires, et à ne pas se reposer sur les politiques monétaires ultra-accommodantes des banques centrales, "levier depuis trop longtemps exclusif de l'action publique".

"S'attacher uniquement à redynamiser la croissance économique sans s'appuyer parallèlement sur des politiques budgétaires ou structurelles compromet l'équilibre qui existe entre les avantages et les risques" de cette politique monétaire, estime-t-elle.

Les politiques ne doivent donc pas hésiter à investir, en profitant des taux bas, dans des infrastructures matérielles (numérique, énergie, transport) ou immatérielles (éducation préscolaire, innovation), qui produisent de "puissants effets multiplicateurs" pour la croissance.

"L'environnement de taux faibles créé par les banques centrales ouvre une marge budgétaire pour les gouvernements et nous leur disons de l'utiliser", souligne Catherine Mann.

 (avec AFP et Reutrers)

Commentaires 2
à écrit le 01/06/2016 à 17:12
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Quand on a saigné le malade comme l'ont fait nos deux derniers présidents, bien sûr que les classes moyennes qui étaient le dernier moteur de la croissance n'ont plus la capacité de soutenir l'économie via leurs achats. Les pauvres restent pauvres. L...

à écrit le 01/06/2016 à 14:41
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A bon ? La libre concurrence et la dérégulation financière aurai tué l'économie mondiale ? On nous aurai menti ??? :)

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