L'usine de Natanz en Iran a-t-elle fait l'objet d'une nouvelle cyberattaque ?

L'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran, où les autorités ont annoncé dimanche une "panne de courant" d'origine suspecte, a été visée par un acte de "terrorisme antinucléaire", selon Téhéran.
La panne de courant dans l'usine de Natanz est très suspect de sabotage ou d'infiltration, a estimé sur Twitter le député Malek Chariati, porte-parole de la Commission parlementaire de l'énergie
La panne de courant dans l'usine de Natanz "est très suspect de sabotage ou d'infiltration", a estimé sur Twitter le député Malek Chariati, porte-parole de la Commission parlementaire de l'énergie (Crédits : Raheb Homavandi)

L'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, dans le centre de l'Iran, où les autorités ont annoncé dimanche une "panne de courant" d'origine suspecte, a été visée par un acte de "terrorisme antinucléaire", selon un communiqué officiel diffusé par la télévision d'État. "La République islamique d'Iran, tout en condamnant cette action futile, souligne la nécessité pour la communauté internationale et l'Agence internationale de l'énergie atomique de faire face à ce terrorisme antinucléaire", affirme ce communiqué du chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali-Akbar Saléhi.

Le communiqué n'accuse nommément aucun groupe ou État pour cette attaque et ne donne aucune indication sur l'état des installations visées. "Cet incident est très suspect de sabotage ou d'infiltration", a estimé sur Twitter le député Malek Chariati, porte-parole de la Commission parlementaire de l'énergie. L'ombre d'Israël plane sur cette panne de courant. "Cette action reflète (...) l'échec des opposants aux négociations (...) pour lever les sanctions cruelles" des Etats-Unis à l'encontre de l'Iran, ajoute Ali-Akbar Saléhi en référence aux négociations en cours à Vienne pour tenter de faire revenir les Etats-Unis dans l'accord international de 2015 sur le nucléaire iranien et lever les sanctions imposées par Washington contre Téhéran depuis 2018.

Des attaques régulières

Cette attaque montre aussi "la défaite des opposants au progrès industriel et politique du pays dans le but d'empêcher un développement éclatant de l'industrie nucléaire", juge le chef de l'OIEA. Ali-Akbar Saléhi promet que son pays "continuera également de poursuivre sérieusement l'expansion de la technologie nucléaire d'une part et ses efforts pour lever les sanctions cruelles d'autre part, afin de contrecarrer les objectifs des commanditaires de cet acte terroriste".

Plus tôt dimanche, le porte-parole de l'OIEA, Behrouz Kamalvandi avait annoncé qu'une "panne de courant" s'était produite dans la matinée dans l'usine d'enrichissement d'uranium de Natanz, l'un des principaux centres du programme nucléaire de la République islamique. Cet accident survient au lendemain du lancement, au complexe Chahid-Ahmadi-Rochan de Natanz, l'un des principaux centres du programme nucléaire de la République islamique, de nouvelles cascades de centrifugeuses. Ces dernières sont interdites par l'accord sur le nucléaire iranien de 2015. En juillet 2020, une usine d'assemblage de centrifugeuses perfectionnées à Natanz avait été aussi gravement endommagée par une mystérieuse explosion. Les autorités ont conclu à un "sabotage" d'origine "terroriste" mais n'ont pas encore fait connaître les résultats de leur enquête.

"Heureusement, nous n'avons eu ni morts, ni blessés, ni pollution. Il n'y a pas de problèmes particuliers. L'accident fait l'objet d'une enquête", a-t-il déclaré à la télévision, ajoutant n'avoir "pas plus d'informations pour le moment", a expliqué le porte-parole de l'OIEA Behrouz Kamalvandi

Commentaire 1
à écrit le 11/04/2021 à 20:59
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Excellent article. Bravo !

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