L'accalmie aura été de courte durée. Le taux souverain britannique à 30 ans caracole à nouveau à plus de 5% (5,1% à 12h45 heure de Paris). La Banque d'Angleterre vient de confirmer qu'elle mettrait fin à son programme de rachat de titres du Trésor vendredi 14 octobre. « Comme la banque (centrale) l'a clairement indiqué dès le départ, ses achats temporaires et ciblés de bons du Trésor prendront fin le 14 octobre », précise l'institution dans un communiqué.
Le taux a 30 ans revient à son niveau de rendement de 5%, déjà atteint après l'annonce le 23 septembre d'un plan contre l'inflation et d'une relance fiscale le 23 septembre par le ministre des Finances Kwasi Kwarteng. En l'absence de chiffrage budgétaire précis alors que le plan d'urgence devrait coûter plusieurs dizaines de milliards de livres, les marchés financiers s'étaient inquiétés de la soutenabilité de la dette britannique, déclenchant une tempête sur ses taux passés de 4 à 5% en une journée.
La politique budgétaire de Liz Truss dans le viseur des marchés
Face à cette flambée, la Banque d'Angleterre avait dû racheter le 28 septembre de la dette pour secourir ses taux et éviter les faillites de fonds de pension détenteurs d'obligations britanniques. Cette intervention inédite a provoqué une relative accalmie sur les taux. Le taux à 10 ans est retombé en-dessous de 4% la semaine suivante. La BoE (Bank of England) cessera donc de jouer les pompiers de service ce vendredi, ce qui ravive les inquiétudes des investisseurs.
La politique économique de la Première ministre Liz Truss est toujours l'objet de vives préoccupations, jusque dans son propre camp. En ayant refusé de soumettre son plan de relance et de protection du pouvoir d'achat au gendarme des finances publiques britanniques, l'Office for Budget Responsibility, Downing Street avait suscité l'incompréhension. Le coût budgétaire précis de ces mesure n'est toujours pas connu, et pourtant il a été remis au gouvernement qui ne compte pas le dévoiler avant fin novembre. En attendant, la pression monte sur la dette britannique.
(Avec AFP)