Le FMI salue l'action de la Banque d'Angleterre pour calmer l'envolée de la dette souveraine

La Banque d'Angleterre (BoE) a réagi « rapidement et de manière très appropriée » à l'envolée de la dette souveraine provoquée par l'inquiétude des investisseurs suite à l'annonce du plan budgétaire du gouvernement britannique le 23 septembre. C'est ce qu'a estimé la directrice générale du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, mardi. Le Fonds n'avait pas manqué de critiquer ce « mini budget » appelant à réduire les dépenses et à ne pas accroître les inégalités, en pleine crise du coût de la vie. En cause, la mesure de baisses d'impôts aux plus riches, mais qui a finalement été abandonnée.
La Banque d'Angleterre (BoE) a réagi « rapidement et de manière très appropriée », a estimé mardi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva.
La Banque d'Angleterre (BoE) a réagi « rapidement et de manière très appropriée », a estimé mardi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. (Crédits : Reuters)

La Banque d'Angleterre (BoE) a réagi « rapidement et de manière très appropriée », a estimé mardi la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva. « Nous avons vu au Royaume-Uni les conséquences de la contradiction qu'il peut y avoir entre les politiques monétaires et les politiques fiscales », a-t-elle expliqué sur la chaîne saoudienne Al Arabiya. « Mais il s'agit d'un pays mature avec des institutions fortes » et capables de réagir, a-t-elle ajouté.

Le FMI s'était pourtant montré moins élogieux à la présentation, le 23 septembre dernier, du plan budgétaire présenté par le gouvernement de Liz Truss. Un « mini budget » qui comprenait de nombreuses dépenses dont des ristournes sur les factures énergétiques pendant deux ans, la lutte contre le chômage et une politique accommodante pour les personnes les plus aisées à coups de baisse d'impôts pour un montant total de 150 milliards de livres (172 milliards d'euros) sur deux ans. Le fonds international avait ainsi lancé un cinglant appel à réduire les dépenses et à ne pas accroître les inégalités, en pleine crise du coût de la vie, par des baisses d'impôts favorisant les plus riches. De son côté, l'agence de notation S&P avait annoncé placer la notation britannique en « perspective négative », signe d'une potentielle baisse à venir.

Envolée du prix de la dette et chute de la livre

L'annonce du plan, mais surtout, l'absence de chiffrage sur le montant du méga paquet budgétaire, de projections sur l'impact de ce plan de dépenses massif, sans réduction de dépenses envisagées et avec un financement par emprunt à l'heure où l'inflation flambe et les taux grimpent, a provoqué une forte réaction des investisseurs, faisant grimper les taux à 10 ans de la dette britannique.

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Afin de calmer l'envolée de la dette souveraine, la BoE est donc intervenue en procédant à des achats sur le marché obligataire, ce qui a immédiatement fait plonger la livre sterling face au dollar et dans une moindre mesure face à l'euro. Le 26 septembre, elle a atteint son plus bas historique, à 1,0350 dollar. En effet, si le rachat d'obligations gouvernementales par la BoE a permis de faire reculer le taux d'emprunt à long terme, cela a, dans le même temps, dévalorisé la devise britannique, parce que, explique Fawad Razaqzada, analyste chez City Index, « acheter des obligations augmente la quantité de livres sur le marché ». Mais la Banque centrale britannique a justifié cette décision spectaculaire en déclarant qu'elle ne pouvait pas permettre que le dysfonctionnement se poursuive, au risque de voir la stabilité financière du Royaume-Uni menacée.

Revirement

De son côté, le gouvernement est revenu sur les baisses d'impôt aux Britanniques les plus aisés. Le 3 octobre, le ministre des Finances, Kwasi Kwarteng, a finalement annoncé que le gouvernement n'allait « pas poursuivre » cette mesure. « Il est clair que la suppression du taux d'imposition à 45% a éclipsé notre mission de nous attaquer aux difficultés dans notre pays. Par conséquent, j'annonce que nous n'allons pas la poursuivre », a-t-il déclaré sur Twitter, assurant : « nous comprenons, nous avons écouté ». Une formule reprise par la Première ministre sur Twitter. La suppression de cette tranche « était devenue une distraction », a-t-elle écrit, rappelant sa priorité de « construire une économie à croissance élevée, qui finance des services publics de premier plan, augmente les salaires et crée des opportunités dans tout le pays ». Ce revirement a donc rassuré le FMI. « Il y a des changements concernant le mini-budget et, chose très importante, le Bureau pour la responsabilité budgétaire est mobilisé afin d'apporter un regard indépendant », a ainsi salué sa directrice générale.

(Avec AFP)

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