La Chine « encercle » quotidiennement une île de Taïwan selon les garde-côtes

Depuis l'incident maritime mortel entre un bateau chinois et les garde-côtes de Taïwan mi-février, les tensions entre les deux pays sont au plus haut. Selon le chef des garde-côtes taïwanais, entre six et onze navires chinois « encerclent » chaque jour l'île taïwanaise de Kinmen, notamment pour de la surveillance.
Cette recrudescence d'activité a déjà été dénoncée la semaine dernière par le ministère taïwanais de la Défense (photo d'illustration).
Cette recrudescence d'activité a déjà été dénoncée la semaine dernière par le ministère taïwanais de la Défense (photo d'illustration). (Crédits : U.S. NAVY)

Depuis bientôt trois semaines, l'activité maritime ne faiblit pas autour de l'île de Kinmen, territoire administré par Taïwan situé à seulement cinq kilomètres de la ville chinoise de Xiamen, à l'est du pays. Ces eaux ont été le théâtre d'un incident mortel mi-février : une vedette chinoise transportant quatre pêcheurs a chaviré lors d'une prise en chasse par les garde-côtes taïwanais, entraînant la mort de deux d'entre eux. Un drame qui a aggravé les tensions déjà vives entre Taipei et Pékin.

« Depuis l'incident du 14 février, ils (ndlr : la Chine) ont délibérément six à sept navires en moyenne par jour et jusqu'à 11 navires pendant la journée », a déclaré Chou Mei-wu, chef des garde-côtes taïwanais, devant une commission parlementaire ce lundi 4 mars.

Et de préciser :

« Il ne s'agit pas seulement de bateaux des garde-côtes, mais aussi de navires de surveillance maritime et d'autres navires des autorités (chinoises). Leur intention est d'encercler Kinmen », a-t-il poursuivi.

Chou Mei-wu a ajouté que les garde-côtes taïwanais ont « expulsé » les navires intrus, sans donner plus de précisions.

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Navires mais aussi avions et ballon chinois

Cette recrudescence d'activité a déjà été dénoncée la semaine dernière par le ministère taïwanais de la Défense. Car onze navires de guerre chinois ont été détectés autour de Taïwan sur un laps de temps de vingt-quatre heures. Ce qui a constitué un record depuis le début de l'année 2024, les navires étant généralement entre quatre et six sur une telle fenêtre. En plus de ces bateaux, le ministère taïwanais a affirmé avoir dénombré 15 avions militaires et un ballon.

De quoi exacerber les tensions déjà fortes entre les deux pays, d'autant plus que les circonstances de l'incident mortel sont encore floues à l'heure actuelle. Un des deux rescapés a assuré à un média d'État chinois que le bateau a été percuté par le navire des garde-côtes taïwanais. Ce qu'ont confirmé ces derniers en rejetant la faute sur le hors-bord chinois. « Pendant la poursuite, qui a duré environ une minute ou plus (...), le bateau chinois a zigzagué pour s'éloigner de notre patrouilleur. [Il] a tourné brusquement vers la droite, ce qui a amené sa poupe à heurter l'avant droit de notre patrouilleur... [Il] a perdu l'équilibre et a chaviré », a déclaré aux journalistes Chen Chien-wen, responsable des garde-côtes de Taïwan.

L'enquête se poursuit et est menée par le système judiciaire taïwanais, comme l'a précédemment expliqué le porte-parole du Conseil des affaires continentales de Taïwan, Jan Jyh-horng.

Des navires chinois aussi dans les eaux philippines

Il n'y a pas que dans les eaux taïwanaises que la Chine envoie des navires, mais aussi dans celles des Philippines. À l'image du récent passage de navires de guerre près de l'atoll de Scarborough. Des manœuvres que le ministre philippin des Affaires étrangères, Enrique Manalo, dénonce publiquement, et notamment encore ce lundi en marge du sommet du 50e anniversaire des relations entre l'Association des Nations d'Asie du Sud-Est (Asean) et l'Australie.

Les deux pays entretiennent une longue histoire de différends maritimes en mer de Chine méridionale, par laquelle transitent chaque année des milliards de dollars de marchandises. Pékin revendique la quasi-totalité de cette étendue marine, y compris des eaux et des îles proches des côtes de plusieurs pays voisins, et a ignoré la décision d'un tribunal international en 2016 rejetant cette affirmation sans fondement juridique. Les Philippines, Brunei, la Malaisie, Taïwan et le Vietnam revendiquent également plusieurs récifs et îlots dans cette mer, dont certaines zones pourraient receler de riches réserves de pétrole.

(Avec AFP)

Commentaires 7
à écrit le 06/03/2024 à 11:16
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@lachose Je ne suis pas sûr de ce que vous essayez de dire. La situation à Taiwan est différente de celle du Vietnam ou de l’Afghanistan. Dans ces deux derniers États, il n’existait aucune tradition démocratique. Le système de valeurs occidental n’...

à écrit le 05/03/2024 à 9:09
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Taiwan se trouve dans une position délicate. Militairement, ce n’est pas à la hauteur de la Chine. La guerre en Ukraine et la guerre à Gaza mettent à rude épreuve l’alliance occidentale. Les États-Unis sont divisés sur le plan intérieur. La « guerre ...

le 05/03/2024 à 15:14
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"Quiconque en Europe pense que Taiwan est loin et que le conflit qui s’y déroule ne nous regarde pas se trompe. Le monde est devenu plus petit." La guerre du Vietnam ,n'a pas empêché de vivre tranquillou nos boomers jusqu'à aujourd'hui.

à écrit le 04/03/2024 à 21:25
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C'est de fait un siège de Taïwan... à quand la reddition du Kuomintang face au PCC?

à écrit le 04/03/2024 à 19:48
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Tiens, ce n'est pas la Chine qui a récemment fait vœux d'un adoucissement des tensions commerciales avec les États-Unis en souhaitant la réciprocité? 🤡 C'est plutôt mal barré pour les grands Timoniers!

à écrit le 04/03/2024 à 12:11
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Ah... ? ^^

le 04/03/2024 à 16:09
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C'est pas la nouvelle flotte pour faire de la pêche industrielle au canon ?

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