La croissance chinoise dégringole à 3% en 2022 (l'un des plus faibles rythmes depuis 40 ans)

Légèrement au-dessus des attentes, la croissance chinoise n'a pas résisté à la politique zéro Covid, qui a désorganisé son industrie et sa consommation. Pékin veut désormais croire que la levée des restrictions permettra au PIB de rebondir en 2023.
L'industrie chinoise a été totalement désorganisée par les restrictions sanitaires.
L'industrie chinoise a été totalement désorganisée par les restrictions sanitaires. (Crédits : Reuters)

Comme prévu, la croissance chinoise n'a pas résisté aux vents contraires que subit la première économie mondiale. La Chine vient d'annoncer ce mardi que sa croissance en 2022 atteint 3% selon les chiffres officiels du Bureau National des Statistiques (BNS), en raison de la persistance de la pandémie et des restrictions sanitaires mais également de la crise immobilière. Ce chiffre dépasse néanmoins légèrement le consensus des économistes qui tablaient sur 2,7% de croissance annuelle sur l'année écoulée.

En 2021, le PIB de la Chine avait crû de près de 8% et Pékin s'était donné pour cible pour 2022 une croissance de 5,5%. La croissance de la Chine en 2022 était la plus faible depuis la contraction de 1976 (-1,6%) et du ralentissement de 2020, première année de la pandémie (+2,3%).

« Tempêtes et eaux agitées »

En 2022, l'économie « a fait face à des tempêtes et des eaux agitées », a déploré un responsable du BNS, Kang Yi, ajoutant que « les bases de la reprise intérieure ne sont pas solides ».

Les ambitions chinoises pour 2022 ont été mises à mal par la très rigide politique sanitaire du « zéro Covid », synonyme de confinements durs, de quarantaines et de tests permanents pendant l'essentiel de l'année un frein à l'activité et à la consommation. Des quartiers entiers, des entreprises et des usines se sont ainsi retrouvés fermés du jour au lendemain, bouleversant ainsi toute l'organisation logistique du pays et la consommation des ménages.

A la suite de manifestations inédites depuis 1989, la Chine a brusquement renoncé à ces restrictions en décembre mais l'activité peine malgré tout à redémarrer puisque les hôpitaux sont toujours submergés par les malades du Covid.

Déboires de l'immobilier

Les déboires du secteur immobilier, qui pèse plus du quart du PIB du pays avec le BTP et un vivier très important d'emplois, ont également affecté le dynamisme de l'économie chinoise. L'immobilier souffre depuis  que Pékin a durci sa réglementation dès 2022 pour réduire l'endettement des acteurs du secteur, marquant le début des soucis financiers du géant Evergrande, ancien leader chinois désormais au bord du gouffre. Dans son sillage, de nombreux promoteurs sont en difficulté face à la baisse des ventes de biens immobiliers.

Pékin espère désormais relever la tête en 2023. La Banque mondiale dit prévoir une croissance chinoise de 4,3% en 2023. Un groupe d'experts sollicités par l'AFP avance le chiffre de 5%. Désormais, « le pire est derrière » nous, veut croire l'économiste indépendant Larry Yang. « 2023 sera l'année du retour aux certitudes », affirme l'économiste indépendant Larry Yang.

Les retombées positives de la fin des restrictions sanitaires devraient permettre ce rebond selon le FMI. Pour la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, dans le cas où la Chine ne remettait pas en cause son changement de politique vis-à-vis de la pandémie, « une reprise économique à partir du milieu de l'année pourrait être le facteur le plus important de croissance mondiale pour 2023 ». Elle promet que : « s'ils restent sur leur trajectoire, la Chine redeviendra un contributeur positif à la croissance mondiale, même si cela ne sera plus dans les proportions observées jusqu'ici. »

Commentaires 2
à écrit le 17/01/2023 à 10:17
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"Un siècle chinois" de Jean Tuan (C.L.C. Éditions) est une lecture incontournable pour ceux que la Chine intéresse. Il fait découvrir l'évolution de la Chine à travers le parcours du père de l'auteur. Chinois arrivé en France en 1929, il exercera le ...

à écrit le 17/01/2023 à 9:39
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Ah bah oui, être obsédé par le Covid-19, c'est pas très bon pour la santé, ni médicale, ni financière

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