La Fed écarte le scénario d'une baisse des taux dès le mois de mars

La Fed a maintenu mercredi comme attendu ses taux à leurs niveaux, mais a temporisé sur les baisses de taux, martelant qu'elle attend d'avoir une plus grande confiance dans la baisse durable de l'inflation avant d'entamer un assouplissement monétaire.
Jerome Powell, le président de la Fed
Jerome Powell, le président de la Fed (Crédits : KEVIN LAMARQUE)

Pour la quatrième fois consécutive, la Fed a maintenu ce mercredi son principal taux à 5,25%-5,50%. Sans surprise. Car si la banque centrale américaine avait indiqué lors de sa réunion de mi-décembre qu'elle prévoyait plusieurs baisses des taux en 2024, elle a encore besoin de plus de certitudes sur un repli de l'inflation vers la cible des 2% pour procéder à une baisse des taux. Pour autant, pour ce dernier, les taux snt « probablement à (leur) sommet pour ce cycle de resserrement », et  « si l'économie évolue comme prévu, il sera probablement approprié de commencer à (les) réduire (...) cette année ».

Oui mais quand ? Alors que certains analystes parient sur une baisse des taux dès mars, la majorité des acteurs de marché tablent plutôt sur le mois de mai, selon l'évaluation de CME Group. Car les chiffres de l'inflation, publiés la semaine dernière par l'indice des prix PCE, ont amené une touche d'optimisme. L'inflation sous-jacente - qui exclut l'énergie et l'alimentation - est au plus bas depuis près de trois ans, à 2,9% sur un an. Cela signifie que la cible de 2% pourrait donc bientôt être atteinte.

Toutefois, la Fed a balayé une baisse dès le mois de mars. « Il est peu probable que le Comité atteigne, d'ici la réunion de mars, un niveau de confiance qui lui permette de déterminer le mois de mars comme étant le moment idéal » pour commencer à baisser ses taux, a déclaré Jerome Powell.

Lire aussiBCE : la prochaine évolution des taux d'intérêt dans la zone euro sera une baisse, assure Christine Lagarde

Croissance économique

La Fed peut d'autant plus attendre que la lutte contre l'inflation n'a pas empêché les Etats-Unis d'enregistrer une croissance économique plus vigoureuse que prévu en 2023, s'accélérant même par rapport à 2022, à 2,5%. Quant au taux de chômage, il est toujours à ses niveaux les plus bas depuis 50 ans, à 3,7% en décembre, mais se rééquilibre progressivement. Les chiffres de janvier seront dévoilés vendredi.

« L'économie semble se diriger vers un atterrissage en douceur aux États-Unis et dans le monde », a souligné la cheffe économiste d'ADP, Nela Richardson.

C'est-à-dire atteindre le niveau souhaité d'inflation, sans faire flamber le chômage, ni provoquer de récession.

Election présidentielle

Par ailleurs, à neuf mois de l'élection présidentielle, et bien que la Fed soit indépendante du pouvoir politique, le sujet est dans tous les esprits. Le président démocrate Joe Biden, comme son principal concurrent républicain, Donald Trump, ne cessent de vanter leurs réussites économiques respectives. La hausse des taux avait renchéri le coût des emprunts, notamment immobiliers, alors que l'inflation est venue rogner le pouvoir d'achat des ménages, même si les salaires ont dans l'ensemble progressé. Même les consommateurs semblent retrouver leur optimisme : l'indice de confiance du Conference Board a atteint mardi son plus haut niveau depuis décembre 2021.

Commentaires 5
à écrit le 01/02/2024 à 18:59
Signaler
Hier, le 31, comme je l'ai écris [la Fed a supprimé la phrase suivante de la déclaration :"Le système bancaire américain est solide et résilient." Je dis ça je ne dis rien, si ce n'est que si la Fed ne dit plus maintenant que "le système bancaire amé...

à écrit le 01/02/2024 à 7:44
Signaler
"Atterrir en douceur" où un "atterrissage" qui dur depuis 50 ans. En fait que font nos dirigeants politique si ce n'est gérer le déclin économique post 30 glorieuses afin de réorienter notre argent dans les paradis fiscaux des mégas riches afin qu’il...

à écrit le 01/02/2024 à 0:53
Signaler
Que va faire la chouette de bruxelles apres une pareille decision ?

à écrit le 31/01/2024 à 23:47
Signaler
Étonnant (selon les points de vue), en prenant lecture du FOMC, l'on constate que la Fed a supprimé la phrase suivante de la déclaration :"Le système bancaire américain est solide et résilient." Je dis ça je ne dis rien 😉 si ce n'est que si la Fed ne...

à écrit le 31/01/2024 à 23:22
Signaler
Ben alors les loulous, l'environnement économique des États-Unis ne serait-il pas aussi brillant que nous le dépeint la propagande ambiante? 🤡🤣😂

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.