La Grande-Bretagne envisage d'augmenter sa taxe sur les énergéticiens

La Grande-Bretagne pourrait décider d'augmenter fortement une taxe exceptionnelle sur les entreprises pétrolières et gazières et de l'étendre aux producteurs d'électricité. L'idée est « à l'étude » a déclaré une source gouvernementale britannique, alors que le gouvernement britannique doit présenter le 17 novembre des arbitrages budgétaires.
Le chancelier de l'Echiquier, Jeremy Hunt, et le Premier ministre, Rishi Sunak ont prévenu qu'ils devraient prendre des décisions difficiles en matière de hausses d'impôts et de réduction des dépenses.
Le chancelier de l'Echiquier, Jeremy Hunt, et le Premier ministre, Rishi Sunak ont prévenu qu'ils devraient prendre des décisions difficiles en matière de hausses d'impôts et de réduction des dépenses. (Crédits : HENRY NICHOLLS)

Londres étudie de nombreux leviers fiscaux pour équilibrer son budget, qui sera présenté jeudi prochain. Parmi ces pistes, le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, envisagerait d'augmenter fortement une taxe exceptionnelle sur les entreprises pétrolières et gazières et de l'étendre aux producteurs d'électricité. La Grande-Bretagne pourrait emboîter le pas à ces autres pays qui ont déjà mis en place des taxes exceptionnelles sur les entreprises du secteur de l'énergie, qui ont vu leurs bénéfices exploser, avec l'envolée des prix, à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'idée est « à l'étude » a déclaré une source gouvernementale à Reuters.

Selon le plan, évoqué par le quotidien britannique Times, la taxe serait portée à 35%, contre 25% actuellement. Elle s'appliquerait également aux producteurs d'électricité et durerait jusqu'en 2028 au lieu de 2025 comme prévu actuellement. Cette taxe permettrait de lever un total de 45 milliards de livres (53,3 milliards de dollars) au cours des cinq prochaines années, d'après le journal.

Le chancelier de l'Echiquier, Jeremy Hunt, et le Premier ministre, Rishi Sunak ont prévenu qu'ils devraient prendre des décisions difficiles en matière de hausses d'impôts et de réduction des dépenses. Leur défi : restaurer la crédibilité de la politique économique de la Grande-Bretagne après la liquidation du marché obligataire déclenchée en septembre par le plan de baisse d'impôts de l'ex Première ministre Liz Truss, aujourd'hui largement abandonné.

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Prolonger les incitations fiscales à l'investissement

Une source haut placée chez un producteur de la mer du Nord, qui a connaissance des plans du gouvernement, a toutefois déclaré qu'il était vital qu'une incitation fiscale à l'investissement soit également prolongée et que Londres évite d'autres changements fiscaux afin que « les investisseurs puissent avoir confiance et continuer à investir des fonds dans les grands développements de la mer du Nord. » Sans quoi, le président d'Ithaca Energy, un producteur de pétrole et de gaz de la mer du Nord nouvellement coté en bourse, a déclaré mercredi que la suppression des incitations à investir dans le pétrole et le gaz rendrait l'industrie offshore britannique non rentable.

Le groupe pétrolier britannique Shell a d'ores et déjà prévenu qu'il n'avait pas prévu de payer la taxe britannique au cours du trimestre actuel parce que ses investissements la compensent. De quoi soulevé des questions sur le montant des recettes supplémentaires que le gouvernement en tirera réellement.

Hunt doit présenter ses arbitrages budgétaires le 17 novembre

Pour rassurer les marchés, affolés par le plan du précédent et éphémère gouvernement de Liz Truss, Jeremy Hunt doit présenter le 17 novembre des arbitrages budgétaires. Il est déjà revenu sur l'essentiel des mesures de Liz Truss, remettant notamment à l'agenda une hausse prévue de l'impôt sur les sociétés l'an prochain, de 19 à 25%.

Le chancelier de l'Echiquier Jeremy Hunt s'apprêterait aussi à prolonger de deux ans, jusqu'en 2028, un gel en vigueur des seuils de l'impôt sur les successions. Dans un contexte d'inflation, cela propulserait mécaniquement certains ménages dans une tranche supérieure d'imposition et se traduirait par une hausse des recettes fiscales. Il étudierait aussi des hausses d'impôts de quelque 21 milliards de livres et des baisses de dépenses de l'ordre de 33 milliards.

Un porte-parole du gouvernement a répété mardi que des « décisions difficiles » seront prises « pour restaurer la crédibilité budgétaire ». De douloureuses coupes budgétaires sont donc attendues. Mais l'exécutif britannique serait cependant prêt à faire augmenter les retraites et les allocations en ligne avec l'inflation, affirmait mardi le quotidien The Times.

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 (Avec AFP et Reuters)

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