La rencontre "historique" entre Hollande et Castro à Cuba ne convainc pas la presse

Une partie des journaux français ironisent sur l'entrevue entre le président français et l'ancien chef de l'Etat cubain. Quelques autres apprécient néanmoins le pragmatisme de François Hollande.
"Que lui a-t-il pris d'aller fumer le cigare de la paix chez le dictateur à la retraite Fidel Castro?", s'interroge Matthieu Verrier de La Voix du Nord au sujet de Hollande.

La rencontre entre François Hollande et Fidel Castro, qui a eu lieu lundi 13 mai à La Havane, a-t-elle vraiment été un "moment historique"? La presse française en doute et porte un regard sceptique tant sur l'opportunité de l'entrevue que sur les termes employés par l'Elysée pour la qualifier.

A commencer par Libération qui, ironiquement, titre en Une  "Avec François Hollande, Cuba vibre" puis, en pages intérieures, "Hollande, toute une histoire avec Fidel à Cuba". Le journal de gauche souligne:

"Pendant les trente heures de son voyage officiel sur l'île caraïbe, l'entourage du président de la République n'a pas cessé de survendre un 'moment historique' ".

"Ego maximo"

Le Monde teint également de sarcasme son titre : "A Cuba, Hollande tente la synthèse entre castrisme et business"Alors que L'Opinion ironise à son tour en titrant "Hollande, ego maximo", pour ensuite poursuivre sur un ton plus grave:

"Le président de la République convoque la postérité et parle de sa rencontre avec le vieux Castro comme d'un 'moment d'histoire'. Rien de moins!", s'étrangle presque Nicolas Beytout.

"Enfin de qui parle-t-on?", lance pour sa part Paul-Henri du Limbert dans Le Figaro. Et l'éditorialiste de rappeler que "cet homme (qui) s'est emparé du pouvoir en 1959, a fusillé, emprisonné, transformé son île en goulag tropical, pourchassé les homosexuels et, en 56 ans, n'a trouvé ni le temps ni l'envie d'organiser des élections libres".

"Que lui a-t-il pris d'aller fumer le cigare de la paix chez le dictateur à la retraite Fidel Castro?", s'interroge encore Matthieu Verrier de La Voix du Nord.

"L'entrevue avec Fidel n'a aucune portée politique", assure-t-il.

"En politique, rien n'est impossible"

Quelques voix soulignent néanmoins  l'intérêt de l'exercice. Ainsi, selon Dominique Jung des Dernières Nouvelles d'Alsace, cette rencontre "confirme qu'en politique rien n'est impossible". Denis Daumin, de La Nouvelle République du Centre-Ouest, y voit même un : "coup de génie".

"La droite a beau tiquer et Mélenchon mégoter sur l'enfumeur de la Havane, c'était bien joué", estime-t-il.

Et Jean-Pierre Lacan, du Midi Libre, d'insister:

"Force est de reconnaître que sa doctrine diplomatique hyperpragmatique, François Hollande l'assume. Le Président a poussé la porte entre-baillée par Obama et Raul Castro".

"Ce pragmatisme assumé réussit à notre Président sur la scène internationale. Il lui reste à trouver la bonne recette pour réussir en France", conclut-il.

Pour sa part François Hollande, premier président français à se rendre en visite officielle à Cuba depuis plus d'un siècle, s'est défendu mardi depuis Port-au-Prince en soulignant:

"Le sens de ce voyage n'était pas de donner un blanc-seing à qui que ce soit".

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 13/05/2015 à 17:51
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Voilà notre bon socialiste François Hollande: d'un seul coup il se paie les cheiks qatari, Fidel Castro, Piotr Poroshenko et son premier ministre Arseni Iatseniouk!! dans l'espace de 15 jours il va du féodalisme médiéval arabe au national-socialisme ...

à écrit le 13/05/2015 à 16:43
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Une honte. Il est de bon ton désormais de flatter les plus grands criminels au nom de la "liberté".

à écrit le 13/05/2015 à 13:36
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Et quand on pense que cette "rencontre historique" a passé quasiment inaperçue par la presse cubaine…

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