La Russie aura terminé la réorientation de son économie « dès 2024 » selon son Premier ministre

Bien qu'affectée par une pluie de sanctions internationales dans de nombreux secteurs, la Russie aura terminé la réorientation de son économie « dès 2024 », selon le Premier ministre. Mikhaïl Michoustine estime que le pays « s'engagera sur la voie d'un développement progressif à long terme », grâce à la coopération avec ses « pays amis ». Cette déclaration intervient au surlendemain d'un sommet entre Vladimir Poutine et son homologue chinois. Le retour de la croissance est même anticipé dès cette année par le FMI.
Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié fin janvier, la Russie est certes tombée en récession l'an dernier, mais la baisse de PIB est relativement modeste (-2,2%).
Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié fin janvier, la Russie est certes tombée en récession l'an dernier, mais la baisse de PIB est relativement modeste (-2,2%). (Crédits : ANDREW KELLY)

Le gouvernement russe a dressé le bilan de son année 2022, marquée par l'offensive russe en Ukraine, les sanctions occidentales qui en ont découlé, et le départ de nombreuses entreprises internationales et d'employés russes qualifiés à l'étranger.

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Dans un discours prononcé à la Douma, la chambre basse du Parlement russe, ce jeudi, le Premier ministre a souligné que le pays a été visé par des sanctions « d'une puissance sans égale », avec « le peuple russe » comme « cible ». « Mais nous avons survécu » à cette « période d'adaptation difficile », a affirmé Mikhaïl Michoustine.

« Soyons réalistes : la pression extérieure sur la Russie ne va pas faiblir. Néanmoins, nous nous attendons à ce que la période d'adaptation se termine dès 2024 », a indiqué Mikhaïl Michoustine face aux députés.

« L'économie est revenue sur la trajectoire de la croissance » et, dès l'an prochain, « la Russie s'engagera sur la voie d'un développement progressif à long terme », a-t-il fait valoir.

Retour de la croissance dès 2024, voire avant

Il est vrai que l'économie russe ne s'est pas effondrée en 2022, malgré les sanctions occidentales. Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI), publié fin janvier, la Russie est certes tombée en récession l'an dernier, mais la baisse du PIB est relativement modeste (-2,2%), loin des prévisions du FMI réalisées au printemps 2022. L'institution anticipait alors une chute de 8,5% du PIB russe sur l'année. Un chiffre quasi-similaire à celui de l'agence des statistiques Rosstat (-2,1%).

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Surtout, l'économie russe ne devrait pas tomber plus bas. Elle devrait même repartir à la hausse avec une petite progression de 0,3% en 2023 d'après le FMI, soit légèrement en dessous des perspectives de croissance pour la zone euro (+0,7%). La Banque centrale russe parie, elle, sur une fourchette comprise « entre -1% et +1% » de croissance.

Pour 2024, l'institution monétaire internationale anticipe une augmentation de 2,3%. Une croissance qui serait alors meilleure que celle de la zone euro qui remontera seulement de 1,6%.

Une économie maintenue grâce aux « pays amis »

Mikhaïl Michoustine a expliqué comment l'économie russe est malgré tout restée debout. « Nous avons continué à renforcer la coopération avec les « pays amis », avec ceux qui partagent nos points de vue et nos valeurs », a-t-il appuyé, au surlendemain d'un sommet entre Vladimir Poutine et son homologue chinois, Xi Jinping, qui a scellé leur alliance face aux Occidentaux.

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 Le président chinois a passé trois jours à Moscou, ce qui n'était pas arrivé depuis près de quatre ans. En jeu, au terme du séjour, la signature d'accords visant à renforcer la coopération russo-chinoise, en particulier dans la sphère économique. La coopération sino-russe est en plein essor. L'an passé, les échanges commerciaux bilatéraux ont ainsi atteint un montant record de 190 milliards de dollars (177 milliards d'euros), selon les douanes chinoises.

Le salaire minimum et les pensions augmentés

Outre la situation économique du pays, le Premier ministre russe a fait des annonces qui concernent directement les ménages. Il a ainsi indiqué que le salaire minimum russe - aujourd'hui fixé à 16.242 roubles par mois (environ 200 euros au taux actuel) -, serait réindexé à hauteur de 18,5%, soit « au-dessus de l'inflation », à partir du 1er janvier 2024. D'après la Banque centrale russe, « l'inflation annuelle se situera entre 5 et 7% en 2023, pour revenir à 4% en 2024 ».

Enfin, les pensions sociales augmenteront, elles, dès le 1er avril prochain, soit une hausse « de plus de 13,5% sur un an ». Une mesure qui concernera « environ quatre millions » de Russes, a précisé Mikhaïl Michoustine face aux députés.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 27/09/2023 à 23:22
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Ceux qui voulaient mettre l'économie Russe à genoux, ont plutôt mis leur propre économie en danger.. Nnos stratèges Européens ont beaucoup à apprendre encore.

à écrit le 26/03/2023 à 18:04
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La Russie vassal de la Chine ? Et la France, vassal de quoi ? Franchement, avant de regarder la paille dans l'œil russe... Sérieusement, la France n'a vraiment pas de quoi fanfaronner! Occupez-vous de l'économie française... avant de vous occuper de ...

à écrit le 23/03/2023 à 18:11
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la russie s'appréte à devenir le vassal de la chine ; quand à sa croissance supposée permettez moi d'avoir des doutes

le 05/08/2023 à 14:31
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Le temps des comptes va arriver pour les occidentaux donc rigole bien car on verra qui rira le dernier. Vous ne vous êtes même pas aperçus que c'était vous qui étiez isolés.

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