Moscou prolonge la réduction de sa production de pétrole en réponse aux sanctions occidentales

Ce mardi, la Russie a annoncé le prolongement de la réduction de sa production de pétrole brut, décidée le 10 février dernier en réaction aux sanctions occidentales contre Moscou. Une décision qui intervient alors que la président chinois est en visite de deux jours dans le pays. L'occasion pour les deux dirigeants de réaffirmer leur volonté de renforcer leurs relations notamment sur le front de l'énergie.
La Russie a décidé de prolonger la baisse de sa production de pétrole en représailles aux sanctions occidentales.
La Russie a décidé de prolonger la baisse de sa production de pétrole en représailles aux sanctions occidentales. (Crédits : SPUTNIK)

La Russie persiste et signe. Ce mardi, le vice-Président russe en charge de l'Energie, Alexandre Novak, a annoncé que le pays prolongeait la réduction de sa production de brut de 500.000 barils par jour jusqu'à fin juin. « Conformément à la situation actuelle du marché, la décision de réduire volontairement la production d'un montant de 500.000 barils par jour sera valable jusqu'en juin 2023 inclus », a-t-il déclaré, cité par les agences de presse russes. Il a précisé que la Russie était « sur le point d'atteindre le niveau cible de réduction » annoncé le 10 février dernier. « Il sera atteint dans les prochains jours », a-t-il poursuivi.

C'est le 10 février, en effet, que le vice-Premier ministre avait annoncé l'instauration de cette réduction de la production équivalente à une baisse d'environ 5% des extractions russes quotidiennes qui totalisent plus de 9,5 millions de barils. Au moment de la décision initiale de Moscou, des observateurs du marché de l'or noir y avaient vu une volonté de doper les prix du marché pour endiguer la chute de ses revenus, estimée à 42% pour le mois de janvier selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

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C'était également pour la Russie une réplique à la mise en place par l'Union européenne début février d'un second embargo sur les produits pétroliers russes ajouté à un plafonnement des prix. Il concerne les produits pétroliers raffinés, faisant suite à l'embargo portant sur le brut entré en vigueur début décembre.

Moscou et Pékin veulent « renforcer leur coopération et coordination »

Cette annonce intervient alors que le président chinois Xi Jinping effectue une visite de deux jours en Russie. L'occasion pour les deux dirigeants d'afficher leurs étroites relations. Xi Jinping a ainsi déclaré ce mardi vouloir « renforcer la coopération et la coordination » entre les deux pays, tous deux membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, selon la traduction officielle en russe de ses propos. « Je suis prêt à élaborer avec vous un plan pour le renforcement des relations bilatérales », a-t-il ajouté. De même, Vladimir Poutine a salué les relations « spéciales » entre Pékin et Moscou, qui affichent leur unité face aux Occidentaux. « Les deux déclarations que nous avons signées reflètent pleinement la nature spéciale des relations russo-chinoises, qui sont un modèle de véritable partenariat et d'interaction stratégique », s'est-il félicité, ajoutant que « la coopération commerciale et économique est une priorité dans les relations entre la Russie et la Chine ».

Un nouveau gazoduc entre la Russie et la Chine

Des relations qui portent en particulier sur le secteur énergétique. Depuis le déclenchement du conflit en Ukraine et la multiplication des sanctions occidentales à l'égard de la Russie, la Chine a abondamment acheté l'or noir de Moscou. Pékin a notamment profité de rabais à l'achat pour son économie particulièrement énergivore.

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En outre, Vladimir Poutine a assuré à son homologue chinois que « les entreprises russes sont en mesure de répondre à la demande croissante de la Chine en énergie ». Selon lui, l'objectif est de livrer à la Chine au moins 98 milliards de mètres cubes de gaz russe et 100 millions de tonnes de GNL russe d'ici 2030.

Et ce grâce à l'accord « conclu » entre la Chine et la Russie sur le gigantesque projet de gazoduc Force de Sibérie 2, qui reliera la Sibérie au nord-ouest de la Chine, comme l'a annoncé Vladimir Poutine, ce mardi. Il viendra donc en complément de celui baptisé Power of Siberia (Force de Sibérie) inauguré en 2019 avec une capacité de 61 milliards de m3 par an. « Tous les accords ont été conclus », s'est félicité le président russe depuis le Kremlin, précisant qu'« à la mise en service, 50 milliards de mètres cubes de gaz » transiteront via ce gazoduc, soit une capacité quasiment équivalente à celle de Nord Stream 1 entre la Russie et l'Europe.

Début janvier, le directeur général de Gazprom, Alexaï Miller, expliquait que « les perspectives d'une hausse de la consommation de gaz dans le monde sont liées principalement à l'Asie, et, en premier lieu, à la Chine », affirmant qu'en 2022 les livraisons à Pékin avaient dépassé, « à la demande de la Chine », les quantités prévues dans les contrats. Avec le renforcement du gazoduc Force de Sibérie 1, grâce à la future infrastructure Force de Sibérie 2, Moscou devrait pouvoir « livrer environ 100 milliards de m3 » de gaz russe à la Chine, assurait encore Alexaï Miller.

(Avec AFP)

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