Le baril de pétrole passe sous les 70 dollars, au plus bas depuis plus de 16 mois

Très sensible aux risques d'une récession mondiale, synonyme d'une baisse de la demande, le cours du baril de pétrole WTI, la référence américaine, est passé sous la barre symbolique des 70 dollars, cotant jusqu'à 69,2 dollars en fin de matinée.
(Crédits : Reuters)

Les cours du pétrole reculaient à nouveau mercredi à cause des craintes de récession mondiale et des interrogations sur la solidité du secteur bancaire américain, le WTI glissant brièvement sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis les coupes de l'Opep+.

Vers 13h00 (heure de Paris), le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, abandonnait 3,4%, à 69,24 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-décembre 2021, peu après avoir glissé sous la barre des 70 dollars, une première depuis fin mars. Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet, perdait 3,14%, à 72,95 dollars.

Une baisse de 14% en un mois

Sur un mois, les deux références de brut ont perdu plus de 14% de leur valeur.

« Les inquiétudes concernant le secteur bancaire américain ont refait surface à la suite de la deuxième plus grande faillite bancaire aux États-Unis depuis la crise de 2008 », explique Stephen Brennock, analyste de PVM Energy.

Les autorités et acteurs du secteur bancaire espéraient que le rachat de First Republic par JPMorgan lundi sonnerait, au moins temporairement, la fin des remous dans le monde de la finance mais les banques régionales restaient sous pression à Wall Street.

« Les actions des banques régionales ont été mises à mal en raison des craintes de contagion », souligne l'analyste, rappelant que « dans le même temps, une nouvelle hausse des taux d'intérêt se profile à l'horizon ».

Une nouvelle hausse des taux prévue par la Fed

En effet, le marché s'attend à ce que la Réserve fédérale américaine (Fed) procède à une hausse d'un quart de point de pourcentage ce mercredi à l'issue de sa réunion de politique monétaire, pour contrer l'inflation. Or, une politique monétaire plus stricte pourrait peser sur la première économie mondiale en renchérissant le coût du crédit pour les ménages et pour les entreprises. De quoi accentuer les risques de récession, et donc de baisse de la demande de pétrole.

« S'il existe un actif mondial dont on peut dire qu'il est particulièrement sensible aux craintes de récession, c'est bien le pétrole », assure Jameel Ahmad, analyste chez CompareBroker.io. Des signaux négatifs sur la croissance économique de la Chine ajoutent aux appréhensions générales sur la conjoncture mondiale, soulignent les analystes d'Energi Danmark. L'indice d'activité des directeurs d'achat (PMI) en Chine, reflet de la santé du monde industriel, s'est en effet contracté en avril, selon des données officielles publiées dimanche.

Les deux références mondiales du brut ont ainsi largement perdu leurs gains liés aux réductions volontaires de production de certains membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés (Opep+). Ces coupes, annoncées début avril, et effectives dès mai jusqu'à la fin de l'année 2023, avaient été interprétées par de nombreux analystes comme une volonté de l'alliance de défendre un baril de Brent au-dessus des 80 dollars.

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