Législatives au Royaume-Uni : pour le travailliste Keir Starmer, « le temps du changement est venu »

La bataille est lancée pour les élections législatives du 4 juillet au Royaume-Uni, bien parties pour porter les travaillistes au pouvoir après 14 ans de règne conservateur même si Rishi Sunak, le chef conservateur du gouvernement, a promis de « se battre pour chaque vote ».
Keir Starmer, le chef du parti travailliste, pourrait succèder à Rishi Sunak à la suite de la bataille des législatives.
Keir Starmer, le chef du parti travailliste, pourrait succèder à Rishi Sunak à la suite de la bataille des législatives. (Crédits : UK PARLIAMENT/JESSICA TAYLOR)

La surprise du chef. Le Premier ministre britannique Rishi Sunak, également président du parti conservateur, s'est exprimé hier, en début de soirée, sur le perron du 10, Downing Street pour annoncer avoir demandé à Charles III la dissolution du Parlement.

Il a assuré qu'il comptait « se battre pour chaque vote » mais la tâche s'annonce titanesque pour le dirigeant conservateur de 44 ans, qui n'a jamais réussi à redresser la barre depuis son accession au pouvoir en octobre 2022 après les scandales de l'ère Boris Johnson et la quasi-crise financière qui a marqué les 49 jours au pouvoir de Liz Truss.

Cela semble ouvrir un boulevard vers le poste de Premier ministre au chef du Labour Keir Starmer, ancien avocat et directeur du parquet de 61 ans, qui a reconstruit son parti après la défaite historique de 2019 en le ramenant vers le centre-gauche.

« Le temps du changement est venu ! », a lancé Keir Starmer dans un discours après l'annonce des élections, présentant le vote Labour comme un vote « pour la stabilité, économique et politique ». « Nous pouvons mettre fin au chaos, nous pouvons tourner la page, nous pouvons commencer à reconstruire le Royaume-Uni et changer notre pays », a insisté le chef du principal parti d'opposition, pressenti pour s'installer à Downing Street début juillet.

Selon un sondage YouGov publié mercredi, le Labour est considéré comme mieux placé que les Tories pour gérer, à l'exception de la défense, tous les sujets, y compris la fiscalité, l'immigration et la sécurité qui sont traditionnellement les domaines de prédilection des conservateurs. Les sondages donnent le Labour autour de 45% des intentions de vote contre moins de 25% pour les Tories.

Formellement, la campagne dans les 650 circonscriptions des députés de la Chambre des Communes ne commencera qu'après la dissolution du Parlement le 30 mai prochain et les résultats seront connus le 5 juillet. En réalité, les partis s'y préparent depuis longtemps tant la tenue d'élections faisait l'objet de spéculations ces derniers mois.

« J'espère que mon travail depuis que je suis devenu Premier ministre montre que nous avons un plan, et que nous sommes prêts à prendre les mesures audacieuses nécessaires à l'épanouissement de notre pays », a déclaré l'actuel Premier ministre. « Je suis resté fidèle à ce plan et j'ai toujours été honnête avec vous sur ce qui est nécessaire... parce que je suis guidé par ce qui est bon pour notre pays, pas par ce qui est facile. »

 Les opposants se déchaînent

Le chef du parti Libéral-démocrate (centriste), Ed Davey, ne l'a pas épargné. « Pendant des années, le parti conservateur a pris les électeurs pour acquis, et est allé de crise en crise tandis que les problèmes s'aggravaient », a déclaré le chef du parti Libéral-démocrate (centriste), crédité d'environ 10% d'intentions de vote. « Le NHS (service de santé public du Royaume-Uni) a été mis à genoux, les taux des crédits immobiliers et les loyers ont grimpé de plusieurs centaines de livres par mois, et les compagnies des eaux sont parvenues à déverser sans conséquences des eaux usées dans nos rivières et sur nos plages » a-t-il dénoncé.

De son côté, John Swinney, Premier ministre écossais et dirigeant du parti indépendantiste SNP, a « hâte de mener la campagnec'est le moment de renverser le gouvernement conservateur et de donner la priorité à l'Écosse ».

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Nigel Farage, président honoraire du parti anti-immigration Reform UK, a quant à lui moqué la déclaration du Premier ministre faite sous la pluie. « Rishi Sunak et les notes de son discours sont tous les deux trempés devant le numéro 10 (Downing Street) », a raillé le champion du Brexit. « Il s'agit du lancement d'élections législatives le plus farfelu de l'histoire ». Nigel Farage n'a pas encore confirmé sa candidature pour être élu au Parlement, mais pourrait faire son retour en politique dans les prochaines semaines.

Richard Tice, dirigeant du parti nationaliste Reform, a quant à lui renvoyé les partis de gouvernement dos à dos. « Les gens savent que les conservateurs ont brisé la Grande-Bretagne. Les travaillistes feront ce qu'ils font toujours : mettre la Grande-Bretagne en faillite. Seules les politiques sensées de Reform UK peuvent désormais sauver la Grande-Bretagne. »

La pression était de plus en plus forte sur les épaules de Rishi Sunak

La pression était de plus en plus forte pour que Rishi Sunak convoque les électeurs tant les sondages étaient mauvais, rendant le gouvernement de moins en moins audible et alimentant les querelles intestines dans la majorité. Une série de bonnes nouvelles économiques - retour de la croissance et coup de frein à l'inflation - ont fini par le convaincre de se lancer, dans l'espoir d'une accalmie dans la défiance créée par la crise du pouvoir subie ces dernières années par les électeurs.

Après 14 ans de pouvoir conservateur marqués par le référendum du Brexit et cinq Premiers ministres, les Britanniques semblent pourtant décidés à tourner la page, épuisés par la baisse du pouvoir d'achat des deux dernières années, le déclin des services publics - surtout du système de santé, à bout de souffle -, la hausse des taux d'intérêt ou encore la crise du logement.

Commentaire 1
à écrit le 23/05/2024 à 9:41
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Oui oui bien sûr comem depuis des siècles et des siècles et toujours rien, le changement c'est jamais, surtout pas ! Nous attendons le temps des politiciens qui se taisent.

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