"Pourquoi voudrait-on que le gouvernement communiste chinois achète des sociétés aux Etats-Unis ?", s'est interrogé lors d'une conférence Dennis Shea, président de la Commission économique et de sécurité américano-chinoise. La commission, créée en 2000, a rendu son rapport annuel au Congrès mercredi. Elle lui recommande "d'empêcher les entreprises publiques chinoises d'acquérir ou d'augmenter leur contrôle sur les sociétés américaines".
Aux Etats-Unis, les investissements directs à l'étranger (IDE) chinois ont grimpé à 18,4 milliards de dollars pour les six premiers mois de 2016, selon le cabinet d'analyse Rhodium Group. En 2015, les IDE chinois s'élevaient à 15.3 milliards de dollars pour l'année entière. L'augmentation de ces investissements, notamment dans la technologie, se fait "au détriment de la sécurité nationale américaine" d'après la commission. Parmi les IDE de 2015, 84% d'entre eux provenaient des entreprises privées chinoises. Mais la commission fait valoir que le "trait est fin" entre les entreprises publiques et privées en Chine.
Donald Trump critique vis-à-vis de la Chine
Le rapport estime : "A chaque fois qu'une entreprise chinoise acquiert ou gagne le contrôle effectif d'une société américaine, il y a un risque intrinsèquement élevé pour qu'elle utilise la technologie, l'intelligence et le pouvoir de marché qu'elle gagne au service de l'État chinois." Le président de la commission désigne les entreprises publiques comme "le bras de l'Etat chinois", rapporte Reuters.
Si la commission émet seulement un avis consultatif, ce rapport arrive à point nommé une semaine après la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine. Pendant sa campagne, le républicain a assuré vouloir durcir les positions commerciales des Etats-Unis vis-à-vis de la Chine. Il a notamment proposé d'instaurer des droits de douane à 45% sur les produits importés de Chine et veut "forcer Apple à arrêter de fabriquer des iPhone en Chine". Objectif : réindustrialiser le pays.
