Les marchés chinois au plus bas depuis septembre, plombés par l'incertitude

Les principales places boursières chinoises n'ont pas poursuivi le rebond entamé en fin de semaine dernière. Les investisseurs s'interrogent sur la capacité des autorités de Pékin a soutenir son économie, après une nouvelle initiative de la Banque centrale pour relever le yuan.
Les statistiques officiels des taux de croissance du PIB au quatrième trimestre et sur l'ensemble de l'année 2015 sont attendus le 19 janvier.

| Article publié à 7h45, mis à jour à 8h55.

Début de semaine dans le rouge pour les marchés chinois. L'indice CSI300 des principales valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen et le composite de Shanghai, qui avaient tous deux ouvert en recul de 1,7%, ont nettement creusé leurs pertes en cours de séance. Le raffermissement du yuan n'a pas suffi à rassurer les investisseurs, qui s'inquiètent des derniers chiffres de l'inflation et des signaux contradictoires envoyés par les autorités monétaires chinoises.

L'indice CSI300 des principales valeurs cotées à Shanghai et Shenzhen a terminé en recul de 5,03% à 3.192,45 points, au plus bas depuis septembre. Le composite de Shanghai a lui perdu 5,29% à 3.018 points. A Hong Kong, l'indice Hang Seng cédait 2,45% à 19.952,53 points à 7h19 GMT.

 La  semaine dernière, les marchés s'étaient effondrés de plus de 10% avant de rebondir vendredi, au lendemain de l'annonce par les autorités boursières de la suspension des coupe-circuits entrés en vigueur quelques jours plus tôt.

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Confusion après une nouvelle action de la Banque centrale chinoises

Le yuan se raffermissait pourtant légèrement dans le même temps, la Banque populaire de Chine ayant, pour la seconde séance consécutive, relevé le cours pivot de la monnaie chinoise en le portant avant l'ouverture des marchés à 6,5626 pour un dollar contre 6,5636 précédemment et 6,5938 en clôture vendredi. Le yuan "onshore" a ouvert à 6,5950 et s'échangeait à 6,5833 à 05h50 GMT, tandis que le yuan "offshore" se traitait à 6,6650.

Mais si ces initiatives de la banque centrale chinoise ont apaisé, pour l'instant au moins, les craintes d'une guerre des monnaies, elles ont semé la confusion chez les investisseurs qui s'interrogent sur ses objectifs à long terme de sa politique.

"Les différents signaux de politique de change ont pris les intervenants sur les marchés à contre-pied et nous sommes prudents sur le fait que le calme va bientôt revenir", écrit Paul Mackel, responsable de recherche devises des marchés émergents chez HSBC, dans une note.

| Analyse Pourquoi la Chine affole les investisseurs

La croissance sous les 7% jusqu'en 2020

L'inquiétude des investisseurs persiste par ailleurs quant à la capacité des autorités de Pékin à soutenir son économie. Celle-ci aura le plus grand mal à dépasser 6,5% de croissance de 2016 à 2020 en raison du ralentissement de la demande mondiale et de la hausse du coût du travail, écrit ainsi le China Securities Journal lundi en citant un haut conseiller du gouvernement.

"Pendant les 30 dernières années de réformes et d'ouverture, le produit intérieur brut a maintenu une croissance d'environ 10%. En comparaison, un taux de 6,5% n'est pas élevé mais il sera déjà très difficile d'atteindre ce rythme", a déclaré au journal Li Wei, président du Centre de recherche sur le développement du Conseil des Affaires d'État.

Les statistiques officiels des taux de croissance du PIB au quatrième trimestre et sur l'ensemble de l'année 2015 sont attendus le 19 janvier. Nombreux sont les économistes à s'attendre une croissance autour de 7%, du jamais vu depuis au moins 25 ans.

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(avec Reuters et AFP)

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