Les prix du gaz naturel en Europe s'envolent de plus de 50%

L'intervention militaire russe en Ukraine a fait s'envoler les prix du gaz naturel à des niveaux record sur le marché européen, qui dépend du gaz russe pour subvenir à 40% de ses besoins.
Robert Jules
Sur le marché TTF des Pays-Bas, en début d'après-midi, le prix du mégawattheure (MWh) bondissait de plus de 50%, à 134,70 euros, après avoir grimpé à 138 euros plus tôt dans la journée.
Sur le marché TTF des Pays-Bas, en début d'après-midi, le prix du mégawattheure (MWh) bondissait de plus de 50%, à 134,70 euros, après avoir grimpé à 138 euros plus tôt dans la journée. (Crédits : Reuters)

L'intervention militaire russe en Ukraine fait craindre une rupture dans les acheminements vers l'Europe qui dépend à 40% du gaz russe pour ses besoins énergétiques. Cette perspective a enflammé les prix sur les plateformes européennes. Sur le marché TTF des Pays-Bas, en début d'après-midi, le prix du mégawattheure (MWh) bondissait de plus de 50%, à 134,70 euros, après avoir grimpé à 138 euros plus tôt dans la journée. Il reste toutefois encore loin des 186 euros atteint en décembre dernier. Sur l'autre plateforme, au Royaume-Uni, le cours a bondi de plus de 30%, pour atteindre leur meilleur niveau depuis deux mois.

Conséquences pour les économies européennes

Même si le président russe a déclaré en début de semaine qu'il ne couperait pas la fourniture de gaz russe vers l'Europe, la situation de guerre fait peser une menace, d'une part, avec le risque d'une destruction de certaines infrastructures ou d'une mise à l'arrêt pour raison de sécurité et, d'autre part, comme moyen de rétorsion en réponse aux sanctions que les Etats-Unis et l'Union européenne préparent contre la Russie.

"Si cela devait arriver, cela pèserait sur l'activité en Europe. Il est estimé qu'un rationnement de 10% des livraisons de gaz réduirait le PIB de la zone euro de 0,7 point, avec des effets plus marqués dans certaines branches: chimie, métaux, minéraux, agro-alimentaire. A première vue, il faudrait une baisse plus forte et durable pour causer une récession mais le risque est clairement baissier", explique Bruno Cavalier chez Oddo BHF.

Les hostilités en Ukraine, pays par lequel transite, via des gazoducs, une partie des livraisons européennes, menacent de causer des dommages économiques, le gaz naturel étant notamment utilisé pour produire de l'électricité, chauffer les maisons et alimenter les usines.

Les prix du gaz en Europe ont commencé à s'enflammer à l'automne, sur des tensions sur l'offre, se traduisant par des factures de plus en plus élevées pour les ménages et des réductions de production par les entreprises, en particulier les industries qui sont à forte intensité énergétique comme les engrais et l'aluminium.

Une nouvelle appréciation des cours du gaz alimenterait une hausse des prix générale.

"Le principal canal de transmission du choc passe par l'inflation. Le consommateur européen paye déjà sa consommation d'énergie, tous types confondus, 30% de plus qu'il y a un an. Cela contribue pour plus de la moitié à l'inflation totale. Ce choc d'inflation pose un gros problème à la BCE et aux gouvernements", analyse Bruno Cavalier.

Lire aussi 15 mnTaux: la Fed et la BCE face au pouvoir de la Russie sur l'inflation

Depuis plusieurs semaines, les gouvernements américain et européen tentent de renforcer les approvisionnements en gaz naturel liquéfié (GNL) auprès d'autres pays, comme le Qatar et les Etats-Unis, ou en augmentant les volumes acheminés par pipelines en provenance de la Norvège, l'Azerbaïdjan et l'Algérie.

Difficile de trouver des alternatives à l'offre russe

Mais nombre d'analystes soulignent qu'il sera impossible de remplacer l'offre russe du jour au lendemain, pointant le problème des implantations des terminaux méthaniers. Un tiers de la capacité d'importation de GNL en Europe se trouve en Espagne et au Portugal, selon les analystes de S&P Global Platts. 24% supplémentaires se trouvent au Royaume-Uni.

Sans aucune structure dédiée au GNL, l'Allemagne est particulièrement exposée, elle qui comptait sur le gazoduc Nord Stream 2, projet reliant directement la Russie à l'Allemagne en contournant l'Ukraine. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a suspendu l'homologation du projet, en rétorsion à l'invasion russe.

Lire aussi 6 mnUkraine: impossible de se passer (rapidement) du gaz russe, selon Pouyanné, Pdg de TotalEnergies

Robert Jules

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Commentaires 8
à écrit le 25/02/2022 à 18:11
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FORT REBOND DES BOURSES MONDIALES Comme anticipé par Poutine, la montagne des «sanctions» occidentales accouche d'une souris pas de sanctions sur le pétrole et le gaz russes pas d'exclusion de la Russie du réseau Swift OTAN et UE se déconsidèren...

à écrit le 25/02/2022 à 11:57
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Ahah et les allemands qui ne voulaient plus de nucléaire, et bien pédalez maintenant que le gaz a pris 50%. Cette Europe, la belle endormie qui croit aux comptes de fées. Les infrastructures, c'est stratégique, c'est ce qu'on apprend quand on fait la...

le 25/02/2022 à 17:41
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S'ils ne se chauffent pas à l'électricité comme nous (il fallait consommer le courant produit par les dizaines de réacteurs construits (et rouler eu diesel pour consommer le fuel) mais à force on a des pics de consommation en hiver quand tout le mond...

à écrit le 25/02/2022 à 10:36
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C'est aussi fait pour ça.

à écrit le 25/02/2022 à 8:23
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Merci au réchauffement de la planète et à cet hiver printanier .

à écrit le 24/02/2022 à 21:05
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Quelle honte ! quand on constate le prix auquel on nous revend les Watt heures au détail...

à écrit le 24/02/2022 à 20:14
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Vous racontez n'importe quoi c'est des âneries. Je vous rappelle que Christine Lagarde, le gouvernement, tous les expertologues possibles et inimaginables, les médias nous ont assurés les yeux dans le marc de café et tarin dans les entrailles de poul...

à écrit le 24/02/2022 à 18:50
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Le pire pour l'UE alors que de l'autre côté de l'Atlantique , on regarde à 7500 km les européens qui vont bientôt acheter du gaz venant de l'Amérique .

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