Evidemment, les deux enquêtes ouvertes à l'encontre de la FIFA avec l'arrestation de plusieurs hauts-fonctionnaires n'ont pas du tout plu aux partenaires commerciaux de l'institution. La plupart d'entre eux ont tenu un discours via leur porte-parole afin de réagir aux procédures en cours.

Visa, partenaire historique de la FIFA, a été l'enseigne la plus virulente dans ses propos. « Notre déception à propos des affaires touchant la FIFA est très profonde. Nous espérons que la FIFA prendra immédiatement les dispositions adéquates pour régler les différents problèmes. Cela commence par la reconstruction d'une culture basée sur de hautes valeurs éthiques afin de redorer la réputation de l'institution auprès des fans du monde entier » a ainsi indiqué un porte-parole de la firme. Si Visa n'appelle pas ouvertement au départ de Blatter, elle plaide pour des changements importants à la tête de l'institution.

Les autres partenaires commerciaux de la FIFA sont restés plus mesurés même s'ils ont condamné fermement tout acte de corruption. « Cette affaire a terni les missions et les idéaux véhiculés par la FIFA et nous avons exprimé nos inquiétudes au sujet des allégations touchant l'institution » a ainsi indiqué un porte-parole de Coca-Cola. Du côté de l'équipementier officiel de la FIFA, Adidas s'est contenté de rappeler l'engagement de la firme envers les plus hautes normes d'éthique.

Sponsor de la prochaine Coupe du Monde en Russie, la firme Gazprom a été la moins virulente envers la FIFA dans son communiqué rédigé hier. La compagnie russe s'est contentée d'affirmer que la révélation des différentes affaires ne remet nullement en cause son engagement auprès du Mondial 2018.

Vers une action commune de la part des sponsors de la FIFA ?

Si les différents sponsors n'ont pas manifesté une virulence exacerbée envers la FIFA, ils suivent avec minutie les suites de cette affaire. En cas de confirmation des soupçons de corruption, ils pourraient mener une action commune afin de forcer la FIFA à évoluer en profondeur pour remédier aux pratiques douteuses. En coulisse, certains partenaires commerciaux agiraient auprès des dirigeants de fédérations afin de transformer la gouvernance de l'institution.

L'ouverture des deux procédures judiciaires a un peu plus terni l'image d'une FIFA qui se trouvait déjà en difficulté au cours des derniers mois. La non-publication du rapport Garcia concernant l'attribution des Coupes du Monde 2018 et 2022 ainsi que les conditions de travail des ouvriers sur les chantiers de stades au Qatar avaient déjà largement contribué à la dégradation de l'image véhiculée par l'institution. D'ailleurs, plusieurs partenaires commerciaux de longue date tels que Continental, Sony ou encore Emirates avaient décidé de ne pas renouveler leur collaboration commerciale avec la FIFA.

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