McKinsey va supprimer quelque 2.000 postes pour se concentrer sur son cœur de métier

McKinsey prévoit de réduire ses effectifs à hauteur de 2.000 postes, soit l'un de plans sociaux les plus conséquents de son histoire.Le cabinet de conseil américain, qui a subi des déboires aux Etats-Unis et en France, emploie actuellement 45.000 personnes, contre 28.000 il y a cinq ans.
Le cabinet de conseil, qui a beaucoup recruté ces dernières années, veut centraliser les tâches de soutien aux consultants et faire ainsi des économies.
Le cabinet de conseil, qui a beaucoup recruté ces dernières années, veut centraliser les tâches de soutien aux consultants et faire ainsi des économies. (Crédits : Charles Platiau)

McKinsey va tailler dans ses effectifs en supprimant 2.000 postes, soit le plan social le plus important de son histoire. Le cabinet de conseil américain a beaucoup recruté ces dernières années, il emploie actuellement 45.000 personnes, contre 28.000 il y a cinq ans.

Lire aussiMcKinsey : Véran contredit Le Maire, il n'y a eu ni « dérive » ni « abus » dans le recours aux cabinets de conseil

Selon des sources anonymes citées par l'agence Bloomberg, qui a révélé l'information, le nombre de salariés affectés pourrait encore évoluer. Ce plan social devrait viser en priorité le personnel administratif, McKinsey veut ainsi centraliser les tâches de soutien aux consultants et réaliser des économies après avoir beaucoup recruté ces dernières années.

Fondé en 1926 à Chicago, et présent dans plus de 130 pays, le cabinet a réalisé un chiffre d'affaires record de 15 milliards de dollars en 2021, et dépassé ce chiffre en 2022, d'après l'une des sources de Bloomberg.

Une amende de 573 millions de dollars aux Etats-Unis

Ces licenciements arrivent deux ans après que les quelque 650 associés de McKinsey aient choisi Bob Sternfels pour remplacer Kevin Sneader à la tête de l'entreprise, dont le court mandat avait été particulièrement marqué par des poursuites judiciaires aux Etats-Unis. Le cabinet a été accusé d'avoir contribué à la crise des opiacés via ses conseils aux groupes pharmaceutiques comme Purdue Pharma, le fabricant de l'anti-douleur OxyContin. McKinsey avait accepté en février 2021 de payer 573 millions de dollars pour solder ces poursuites.

En France, l'affaire McKinsey n'est pas close

En France, McKinsey est toujours dans la tourmente. Quatre perquisitions ont été menées fin janvier en France au domicile de dirigeants actuels et d'anciens dirigeants du cabinet de conseil.

En décembre 2022, c'est le siège français de la société et ceux du parti d'Emmanuel Macron, Renaissance, et de l'association de financement de Renaissance qui avaient été perquisitionnés par les enquêteurs.

Et ce, à cause d'un rapport de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques publié le 16 mars 2022 et qui avait suscité de vives polémiques sur l'utilisation des fonds publics au profit de ces cabinets. L'opposition avait alors réclamé une enquête sur l'éventuel favoritisme dont McKinsey aurait bénéficié de la part de la majorité macroniste.

Le Sénat avait notamment révélé, dans le cadre d'une commission d'enquête initiée par le petit groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) à majorité communiste, que les contrats conclus par l'État avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus de 1 milliard d'euros en 2021.

McKinsey en particulier est intervenu dans la plupart des grandes réformes du premier quinquennat d'Emmanuel Macron (2017-2022), jouant un rôle prépondérant auprès de son entourage, toujours selon le rapport sénatorial de 385 pages.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lui, avait admis « bien volontiers, [que] nous sommes allés trop loin... On avait pris sans doute trop l'habitude de dire « l'administration n'est pas capable de faire ce travail, on va externaliser et demander à des cabinets de conseil ».

Le 29 juillet, le gouvernement a publié des règles qui encadrent désormais les prestations confiées au secteur privé par les ministères. Les missions seront pour la plupart plafonnées à 2 millions d'euros et le nombre de prestations réalisées consécutivement par un même prestataire est limité.

 (Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 22/02/2023 à 12:52
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Bonjour, La bonne question est de savoir combien cela a coûté a la France... Quel ons était les conseils de se cabinet.. prix de l'intervention, justesse des consultations... Réponse réaliste et concluantes...

à écrit le 22/02/2023 à 8:54
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Doit on parler de purge en catimini ? Les langues vont se délier ! Les vautours entrent en volière ? ;-)

à écrit le 22/02/2023 à 8:53
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Doit on parler de purge en catimini ? Les langues vont se délier ! Les vautours rentre en volière ? ;-)

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