Affaire McKinsey : des perquisitions ont été menées chez des dirigeants actuels et anciens du cabinet de conseil

Ces quatre perquisitions ont été menées dans le cadre des deux informations judiciaires ouvertes en octobre par le parquet national financier (PNF) l'une pour tenue non conforme de comptes de campagne visant celles d'Emmanuel Macron, et l'autre pour favoritisme et recel de favoritisme. Et ce, suite au rapport de la Commission d'enquête du Sénat publié en mars 2022 qui avait notamment révélé que les contrats conclus par l'État avec les cabinets de consultants, notamment McKinsey, avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus de 1 milliard d'euros en 2021.
Quatre perquisitions ont été menées le 31 janvier par les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Paris dans le cadre d'investigations sur des soupçons de financement illégal des campagnes électorales d'Emmanuel Macron. Certains salariés de McKinsey sont soupçonnés d'avoir travaillé sans être déclarés pour les campagnes d'Emmanuel Macron en échange de l’attribution de contrats publics.
Quatre perquisitions ont été menées le 31 janvier par les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Paris dans le cadre d'investigations sur des soupçons de financement illégal des campagnes électorales d'Emmanuel Macron. Certains salariés de McKinsey sont soupçonnés d'avoir travaillé sans être déclarés pour les campagnes d'Emmanuel Macron en échange de l’attribution de contrats publics. (Crédits : Reuters)

L'affaire McKinsey continue. Quatre perquisitions ont été menées fin janvier en France au domicile de dirigeants actuels et d'anciens dirigeants du cabinet de conseil, a-t-on appris ce vendredi de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.

Elles ont été menées le 31 janvier par les gendarmes de la Section de recherches (SR) de Paris dans le cadre d'investigations sur des soupçons de financement illégal des campagnes électorales d'Emmanuel Macron. Interrogé par l'AFP, le Parquet national financier (PNF) n'a toutefois pas souhaité les confirmer.

Lire aussiAffaire McKinsey, Marine Le Pen : peur sur la macronie

Dans le détail, deux informations judiciaires ont été ouvertes en octobre par le PNF pour tenue non conforme de comptes de campagne et une autre pour favoritisme et recel de favoritisme. Ces deux informations judiciaires faisaient elles-mêmes suite à l'enquête préliminaire ouverte le 31 mars 2022 par le parquet du chef de « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravée » contre le cabinet conseil McKinsey.

Les révélations de la Commission d'enquête du Sénat

En décembre 2022, c'est le siège français de la société de conseil McKinsey et ceux du parti d'Emmanuel Macron, Renaissance, et de l'association de financement de Renaissance qui avaient été perquisitionnés par les enquêteurs. Et ce, à cause d'un rapport de la commission d'enquête du Sénat sur l'influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques publié le 16 mars 2022 et qui avait suscité de vives polémiques sur l'utilisation des fonds publics au profit de ces cabinets. L'opposition avait alors réclamé une enquête sur l'éventuel favoritisme dont McKinsey aurait bénéficié de la part de la majorité macroniste.

Le Sénat avait notamment révélé, dans le cadre d'une commission d'enquête initiée par le petit groupe CRCE (communiste, républicain, citoyen et écologiste) à majorité communiste, que les contrats conclus par l'État avec les cabinets de consultants comme McKinsey avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus de 1 milliard d'euros en 2021.

McKinsey en particulier est intervenu dans la plupart des grandes réformes du premier quinquennat d'Emmanuel Macron (2017-2022), jouant un rôle prépondérant auprès de son entourage, toujours selon le rapport sénatorial de 385 pages.

Ni « dérive » ni « abus », selon Olivier Véran

Interrogé en novembre sur ces soupçons, le chef de l'Etat avait assuré: « Je ne crains rien et (...) je crois que le cœur de l'enquête n'est pas votre serviteur ».

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, lui, avait admis « bien volontiers, [que] nous sommes allés trop loin, depuis des années, c'est ce gouvernement, les gouvernements précédents, des majorités précédentes... On avait pris sans doute trop l'habitude de dire "l'administration n'est pas capable de faire ce travail, on va externaliser et demander à des cabinets de conseil" ».

Mettant en avant la circulaire de la Première ministre Élisabeth Borne demandant au gouvernement de réduire de 15% le recours aux cabinets de conseil, il avait ajouté :

« Je pense qu'il y a eu effectivement une dérive, que cette dérive a été corrigée. »

Selon lui, Bercy a réduit de 34% le recours à ces sociétés entre le 1er semestre 2021 et le 1er semestre 2022.

Contredisant le ministre de l'Économie, Olivier Véran, le porte-parole du gouvernement et ancien ministre de la Santé entre février 2020 et mai 2022, Oassurait, lui, fin novembre, qu'il n'y a eu ni « dérive » ni « abus ».

« Je ne sais pas ce que c'est qu'une dérive ou un abus, je sais que, quand j'ai eu besoin de rattraper l'Allemagne dans la campagne vaccinale [contre le Covid-19, Ndlr], j'ai fait appel à une entreprise qui venait de conseiller l'Allemagne dans l'élaboration des centres de vaccination », avait-il déclaré.

Lire aussiMcKinsey : Véran contredit Le Maire, il n'y a eu ni « dérive » ni « abus » dans le recours aux cabinets de conseil

Le rapport au vitriol de la Commission d'enquête du Sénat pointait également un possible montage fiscal des entités françaises de McKinsey.

Les deux sénateurs Eliane Assassi (communiste) et Arnaud Bazin (Les Républicains) y épinglent en particulier McKinsey, accusé d'optimisation fiscale: ce cabinet n'aurait versé aucun impôt sur les sociétés en France entre 2011 et 2020. McKinsey assure respecter les règles fiscales françaises.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 17/02/2023 à 18:25
Signaler
Il faut se calmer avec mckinsey, la France est en déclin dans pratiquement tous les secteurs avec, alors sans ?

à écrit le 17/02/2023 à 18:13
Signaler
Veran ferait mieux de retourner a l'hopital qui a besoin de soignant plutot que de nous raconter n'importe quoi quand a la Macronie c'est du joli beau monde et dire qu"ils veulent donner des leçons chapeau l'artiste pas etonnant si Macron a une tet...

à écrit le 17/02/2023 à 16:29
Signaler
"Ni « dérive » ni « abus », selon Olivier Véran", ceci est un avis totalement subjectif, je préfère les faits objectifs. Je suis cependant curieux de savoir ce qu'il aurait considéré comme une dérive ou un abus

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.