Pendant que les yeux sont rivés sur l'Ukraine, la Corée du Nord reprend ses tirs de missiles

a Corée du Nord a tiré dimanche un missile balistique, le huitième cette année, après un mois d'accalmie pendant les Jeux olympiques de Pékin et au moment où l'attention internationale est focalisée sur l'Ukraine.
(Crédits : Reuters)

Alors que les yeux sont rivés sur l'Ukraine, Kim Jong-un, le président nord-coréen continue sa démonstration de force. Dimanche, l'armée sud-coréenne a indiqué dans un communiqué que la Corée du Nord avait tiré la veille un missile balistique depuis Sunan, dans les environs de Pyongyang, en direction de la mer du Japon. Le tout sur environ 300 km à une altitude maximale de 620 km. Après un mois d'accalmie pendant les Jeux olympiques de Pékin, il s'agit du huitième tir de l'année.

En janvier, tir du missile le plus puissant depuis 2017

En janvier, la Corée du Nord avait effectué sept tirs, un nombre record en un mois, dont celui de son plus puissant missile depuis 2017, le missile balistique sol-sol à portée intermédiaire et longue Hwasong-12. Ceci alors que les négociations avec les Etats-Unis sont au point mort depuis l'échec, en 2019, de la rencontre entre Kim Jong-un et le président américain Donald Trump, alors président des États-Unis. Depuis l'investiture du président américain Joe Biden en janvier 2021, Pyongyang a rejeté les différentes propositions de dialogue faites par Washington. L'année 2021 a d'ailleurs été marquée par des avancées majeures en matière d'armement pour la Corée du Nord. Et pour cause, Pyongyang a affirmé avoir testé avec succès un nouveau type de missile balistique lancé par un sous-marin, un missile de croisière à longue portée et une arme lancée par un train et qu'elle a déclaré être une ogive hypersonique. Par ailleurs, en décembre, Kim Jong Un a réaffirmé que sa priorité était de moderniser l'arsenal du pays.

Aujourd'hui, certains experts craignent que la Corée du Nord cherche à profiter de l'invasion russe en Ukraine pour tester, à nouveau, des missiles à longue portée. Le 20 janvier, Pyongyang avait menacé de reprendre ses essais nucléaires ou de missiles, s'y disant contrainte par la politique "hostile" des Etats-Unis à son égard.

"Ils relancent la machine", a déclaré à l'AFP Shin Beom-chul, chercheur au Research Institute for Economy and Society.

"Ils se sont retenus de toute provocation pendant les Jeux de Pékin pour ménager leurs relations avec la Chine. Mais alors que l'intérêt des Etats-Unis s'est tourné vers l'Europe avec la crise en Ukraine et que le Conseil de sécurité s'avère incapable de fonctionner, Pyongyang a saisi l'occasion", a expliqué cet analyste.

Samedi, la Corée du Nord a jugé les Etats-Unis responsables de la guerre en Ukraine, dans sa première réaction officielle après l'invasion russe. "La cause profonde de la crise ukrainienne réside (...) dans l'autoritarisme et l'arbitraire des Etats-Unis", a affirmé un message publié sur le site du ministère nord-coréen des Affaires étrangères. "La Corée du Nord n'allait pas faire plaisir à quiconque en restant tranquille pendant que le reste du monde s'occupe de l'agression de la Russie contre l'Ukraine", a estimé pour sa part Leif-Eric Easley, professeur à l'Université Ewha de Séoul.

Développement de l'arsenal nucléaire

Selon un rapport confidentiel de l'ONU auquel l'AFP a eu accès en février, la Corée du Nord a continué depuis un an à développer son arsenal nucléaire et ses capacités de missiles en dépit des sanctions internationales imposées à Pyongyang,

"Les cyberattaques, en particulier sur les actifs de crypto-monnaie, restent une source de revenus importante pour le gouvernement de la Corée du Nord", notait ce document annuel qui venait d'être remis aux 15 membres du Conseil de sécurité de l'ONU.

"La quantité d'importations illicites de pétrole raffiné a fortement augmenté" depuis un an "mais à un niveau bien inférieur à celui des années précédentes", indiquait par ailleurs le rapport réalisé par les experts de l'ONU chargés de contrôler l'embargo sur les armes et les sanctions économiques internationales infligées à la Corée du Nord.

Sur le plan des armements nord-coréens que la communauté internationale tente de limiter, Pyongyang "a continué de maintenir et de développer ses programmes nucléaires et de missiles balistiques en violation des résolutions du Conseil de sécurité", soulignent les experts.

"Bien qu'aucun essai nucléaire ou lancement de missile intercontinental n'ait été signalé, la Corée du Nord  a continué de développer sa capacité de production de matières fissiles nucléaires", ajoutaient-ils.

Depuis un an, Pyongyang "a démontré des capacités accrues de déploiement rapide, une grande mobilité (y compris en mer) et une résilience améliorée de ses forces dotées de missiles", relève aussi le rapport.

"L'entretien et le développement de l'infrastructure nucléaire et de missiles balistiques de la Corée du Nord se sont poursuivis", et ce pays "a continué de rechercher du matériel, de la technologie et du savoir-faire pour ces programmes à l'étranger, notamment par des moyens informatiques et des recherches scientifiques conjointes", assurait-il.

Les experts déclaraient avoir aussi constaté un arrêt d'importation par les dirigeants nord-coréens de produits de luxe, notamment des voitures de haut de gamme, comme cela avait été dénoncé les années précédentes. La Corée du Nord est soumise à des sanctions internationales depuis 2006, qui ont été considérablement accrues à trois reprises en 2017 sous la présidence américaine de Donald Trump.

Les mesures prises cette année-là à l'unanimité du Conseil de sécurité pour contraindre Pyongyang à interrompre ses programmes d'armements nucléaire et balistique affectent notamment les importations de pétrole de la Corée du Nord et ses exportations de charbon, de fer, de textile et de pêche. Depuis 2017, le Conseil de sécurité n'a jamais retrouvé de consensus sur le dossier nord-coréen comme l'a encore prouvé une réunion à huis clos vendredi du Conseil de sécurité demandée par Washington pour condamner les derniers essais de missiles nord-coréens. Pour sortir de l'impasse, la Chine et la Russie avaient proposé un allégement des sanctions à des fins humanitaires, refusé par les Occidentaux.

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Pékin souligne l'importance d'une coopération avec Pyongyang

Le président chinois Xi Jinping a souligné l'importance de la coopération entre Pékin et Pyongyang à la lumière d'une "nouvelle situation" de nature indéterminée, a rapporté samedi l'agence d'Etat nord-coréenne KCNA. Dans un message au dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, Xi Jinping a déclaré que Pékin était prêt à "développer les relations d'amitié et de coopération entre la Chine" et la Corée du Nord au vu d'une "nouvelle situation" dont la teneur n'est pas précisée, a rapporté KCNA. Pékin est l'allié économique le plus important de Pyongyang depuis la guerre de Corée dans les années 1950. La Chine représente plus de 90% des échanges bilatéraux de la Corée du Nord, asphyxiée économiquement par des sanctions internationales et qui a fermé ses frontières en 2020 pour se protéger du coronavirus.

Commentaires 8
à écrit le 01/03/2022 à 12:11
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C'est dingue que tous les matins la moitié de l'humanité se lève pour aller em.... der l'autre moitié de l'humanité!

à écrit le 01/03/2022 à 6:05
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Poutina va bientot leur demander l'asile politique.

à écrit le 28/02/2022 à 19:44
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Je trouve ça drôle moi. Faut stresser ses encroûtés d'occidentaux ! On l'attendait pas et paf le v'la qui s'rappelle à nous.. l'poto à Trump.

à écrit le 28/02/2022 à 19:01
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OU peut-on se mettre a l'abri en cas de conflit nucléaire mondial ?

le 28/02/2022 à 19:24
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Il n'y a pas d'abris anti-atomiques publics, il n'y a que les très riches qui en ont un individuel.

à écrit le 28/02/2022 à 17:48
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Un petit exercice de l'OTAN près des îles Senkaku devrait calmer le grand frère chinois...

à écrit le 28/02/2022 à 17:40
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Il doit avoir de l'argent en Suisse où il a fait ses études, ce me semble. Ses esclaves seront heureux d'apprendre qu'il continue à jouer avec ses fusées. Il est vrai que le blé russe devrait être moins cher puisqu'il n'aura plus de preneurs, étant d...

à écrit le 28/02/2022 à 17:09
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Poisson lune a encore sortie son gros suppositoire pour effrayer la ménagère américaine ! C'est pathétique et pitoyable...Que retiendra l'histoire de ce clown???

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