Pétrole : les prix remontent à cause des troubles persistants en mer Rouge

Les prix du pétrole rebondissent ce vendredi à cause des tensions en mer rouge. Les investisseurs craignent des perturbations dans les approvisionnements, alors que le géant pétrolier BP a annoncé dans la semaine suspendre tout transit dans la région. L'annonce de l'Angola de quitter les pays de l'Opep joue également sur les prix du marché.
Les prix du pétrole rebondissent ce vendredi, toujours soutenus par les craintes de perturbation de l'approvisionnement sur la zone de la mer Rouge.
Les prix du pétrole rebondissent ce vendredi, toujours soutenus par les craintes de perturbation de l'approvisionnement sur la zone de la mer Rouge. (Crédits : Reuters)

En mer Rouge, les attaques des Houthis continuent sérieusement d'agiter le marché de l'or noir. Les prix du pétrole rebondissent ce vendredi, toujours soutenus par les craintes de perturbation de l'approvisionnement dans la région. Ils ont cependant chuté ce jeudi dans la foulée de l'annonce de la sortie de l'Angola de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

Vers 10h25 GMT (11h25 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en février, grimpait de 0,58%, à 79,85 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, prenait 0,81%, à 74,49 dollars.

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Les tensions en mer Rouge inquiètent les investisseurs

Les cours restent touchés par la situation en mer Rouge, « où des risques sécuritaires pèsent sur l'approvisionnement », rappelle Han Tan, analyste d'Exinity. La major pétrolière et gazière britannique BP a indiqué ce lundi suspendre tout transit dans la région, alors que les géants du transport maritime comme Maersk, CMA CGM (propriétaire de La Tribune), Hapag-Lloyd et MSC évitent toujours le point d'entrée ou de sortie de la mer Rouge. Une situation qui a de réelles conséquences sur les prix, puisque les navires effectuent des détours plus longs, de deux semaines supplémentaires en moyenne pour les pétroliers.

Zone maritime à haut risque

Les rebelles houthis du Yémen s'en prennent, avec des drones et des missiles, aux navires commerciaux qui passent par le détroit de Bab el-Mandeb, un point de passage stratégique pour le commerce maritime mondial situé juste avant le canal de Suez et proche du Golfe Persique. Ainsi, rien qu'au premier semestre 2023, environ 12% du total du pétrole négocié pour le commerce maritime et près de 8% du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) ont transité par cette zone au premier semestre 2023, d'après les chiffres de l'agence d'information sur l'énergie des États-Unis. Les Houthis, soutenus par l'Iran, réclament notamment qu' « Israël cesse ses crimes et que la nourriture, les médicaments et le carburant parviennent à la population assiégée » de la bande de Gaza, dans le cadre du conflit entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas

Décidés à protéger leurs intérêts économiques, plus de 20 pays ont désormais rejoint la coalition menée par les Etats-Unis visant à défendre le trafic maritime dans la région, a fait savoir jeudi le Pentagone. Washington a en effet mis sur pied en début de semaine une nouvelle force multinationale de protection maritime.

La Grèce a annoncé jeudi faire partie de la coalition, aux côtés des premiers pays partenaires : la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l'Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l'Espagne, et les Seychelles. Cette coalition militaire « doit faire office de gendarme routier, patrouillant en mer Rouge et dans le golfe d'Aden pour répondre aux appels de bateaux commerciaux qui passent par cette voie internationale vitale, et les aider si besoin », a déclaré le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder, demandant encore une fois aux Houthis de cesser leurs attaques.

Sortie de l'Angola

Aux inquiétudes en mer Rouge, s'ajoute également la sortie de l'Angola de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, sur fond de désaccord sur les quotas de production pétrolière. Une annonce qui avait suscité un recul des prix des deux références mondiales du brut. Le pays conteste le quota de 1,11 million de barils/jour établi pour lui par l'Opep, l'Angola visant son propre objectif de 1,18 millions de b/j. Les pays exportateurs de l'organisation se sont entendus pour réduire leur production afin de soutenir les prix du pétrole, ce qu'on appelle « la discipline de l'Opep »

Toutefois, cette sortie n'aura qu'un impact limité, d'après Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote :

« Autrefois premier producteur d'Afrique, la production du pays s'est effondrée de 40% en 8 ans en raison d'un environnement fiscal défavorable et de l'absence de nouveaux investissements ».

Ces faibles quantités de production font que la sortie de l'Angola ne changera pas la dynamique de l'Opep, juge-t-elle. Cependant, ce départ constitue « un rappel supplémentaire que les tensions montent au sein de l'Opep et que le cartel - qui détient désormais la part de marché la plus faible de son histoire - conservera difficilement une position influente sur le prix du pétrole si ces membres ne parviennent pas à faire preuve d'unité ».

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 23/12/2023 à 8:46
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Ah ben quand même ! ^^ LOL !!!

à écrit le 23/12/2023 à 8:15
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Tout ce qui contribue à faire augmenter le prix du pétrole est bon à court terme pour les dividendes distribués par les compagnies pétrolières et à long terme pour la transition énergétique. Seul m'importe le court terme.

à écrit le 22/12/2023 à 22:53
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Bof! Hier il baissait parce que l'Angola quittait l'Opep. Demain, il fait quoi le pétrole? Va monter ou baisser? Au fond depuis toujours on constate, on râle et finalement on s'adapte.

à écrit le 22/12/2023 à 19:41
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Les fins stratèges de la France me rappellent ces musiciens - un soir du 15 avril 1912 - jouant la sérénade sur le pont d'un rafiot insubmersible. À ceci près que les musiciens du Titanic étaient des êtres courageux jusqu'à la dernière heure.

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