Daech revendique l’attentat terroriste en Iran

Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken entame ce jeudi une nouvelle tournée au Moyen-Orient dans l'espoir d'éviter une expansion de la guerre à Gaza après l'élimination au Liban du numéro deux du Hamas et d'un attentat en Iran qui a fait 84 victimes.
L'Iran a promis une réponse sévère
L'Iran a promis une réponse sévère (Crédits : MOHAMED AZAKIR)

[Article publié le jeudi 04 janvier 2024 à 07h43 et mis à jour à 10h24, puis à 17h15] Éviter de voir la guerre entre Israël et le Hamas embraser tout le Moyen-Orient. C'est l'objectif de la nouvelle tournée entamée dans la région par le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, après l'élimination dans la banlieue sud de Beyrouth au Liban de Saleh al-Arouri, numéro deux du Hamas (et l'un des fondateurs de la branche armée du mouvement islamiste palestinien), et d'une double explosion en Iran qui a fait 84 morts mercredi près de la tombe du général Qassem Soleimani, l'architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient, lors de la célébration du quatrième anniversaire de sa mort. Un attentat revendiqué ce jeudi par le groupe Etat islamique (EI) via la messagerie Telegram.

L'Iran promet une « réponse sévère »

Cette revendication intervient alors chacun se renvoyait la balle. A Téhéran, des responsables ont ainsi accusé Israël d'être à l'origine de « l'assassinat » du haut responsable du Hamas et de « l'attentat » en Iran. Le Hezbollah avait également accusé Israël.

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« La responsabilité de ce crime incombe aux régimes américain et sioniste, et le terrorisme n'est qu'un outil », a affirmé  mercredi soir Mohammad Jamshidi, un conseiller politique du président iranien, Ebrahim Raïssi. Accusant les « ennemis diaboliques et criminels » de l'Iran, le guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, avait promis « une réponse sévère » à ce « désastre ».

Le Hamas a de son côté fustigé un « acte terroriste (...) qui cherche à déstabiliser la sécurité de la République islamique au service de l'agenda de l'entité sioniste (Israël) ». Israël n'a pas commenté ces allégations. A Washington, un responsable a indiqué que la frappe contre Saleh al-Arouri au Liban était « israélienne », tandis que le département d'Etat a jugé « absurde » l'idée que les Etats-Unis ou Israël soient liés aux explosions en Iran.

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Selon un autre haut responsable américain, sous couvert d'anonymat, avait lui estimé que cette attaque terroriste était le « genre de chose que l'Etat islamique a fait dans le passé ». Selon l'agence iranienne Tasnim, qui cite des sources bien informées, les explosions ont été provoquées par des « bombes dissimulées dans deux sacs ».

« Les auteurs des faits ont apparemment activé les bombes via une télécommande », selon la même source.

Pour rappel, l'Iran a déjà été le théâtre d'attaques et d'attentats à la bombe qui ont fait des dizaines de morts. Plusieurs ont été revendiqués par des groupes qualifiés de « terroristes » par Téhéran. En 2019, un attentat suicide contre un bus des Gardiens de la révolution, revendiqué par le groupe jihadiste Jaish al-Adl, avait tué 27 soldats dans le sud-est du pays.

Multiplications des tensions

Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, les tensions se multiplient aussi à la frontière israélo-libanaise, en Syrie et en Irak, où des bases américaines sont prises pour cible, et en mer Rouge, où les rebelles Houthis du Yémen, soutenus par l'Iran, mènent des attaques, freinant le trafic maritime. D'ailleurs, dix-huit compagnies de transport maritime contournent désormais le continent africain pour éviter la mer Rouge, a indiqué à l'ONU le chef de l'Organisation maritime internationale (OMI). Une coalition menée par les Etats-Unis a exhorté mercredi les Houthis à cesser « immédiatement leurs attaques illégales » faute de quoi ils en assumeront les « conséquences ».

Au Liban, le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a mis en garde Israël contre une nouvelle escalade : « Pour le moment, nous combattons sur le front de façon calculée (...) mais si l'ennemi pense lancer une guerre contre le Liban, nous combattrons sans limites ». Ce a quoi le porte-parole de l'armée israélienne Daniel Hagari a répété mercredi soir que l'armée israélienne était « prête sur tous les fronts ».

Pour l'analyste Maha Yahya, directrice du Carnegie Middle East Center basé à Beyrouth, « le risque d'escalade est important, mais le Hezbollah s'efforce d'éviter d'être entraîné dans un conflit », a-t-elle dit à l'AFP. Aucun pays n'a « intérêt à une escalade », a, de son côté, déclaré Matthew Miller, le porte-parole de la diplomatie américaine critiquée au Moyen-Orient pour son soutien sans faille à Israël depuis le début des frappes sur Gaza en représailles à l'attaque du Hamas le 7 octobre dernier, qui a fait environ 1.140 morts en Israël, pour la plupart des civils.

En représailles, l'Etat hébreu a juré de « détruire » et la guerre qui dure à Gaza depuis cette attaque a coûté la vie à 22.313 personnes, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, selon le dernier bilan du Hamas, mouvement classé organisation terroriste par les Etats-Unis, Israël et l'Union européenne.

« L'idéologie du Hamas ne sera pas éliminée »

Dans la bande de Gaza elle-même, l'armée israélienne a poursuivi ses opérations et ses bombardements mercredi, notamment à Khan Younès et Deir al-Balah (centre), où le ministère de la Santé du Hamas a fait état de « nombreux » morts. De nouveaux bombardements de l'armée israélienne sur la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi ont fait des dizaines de morts, selon le Hamas.

Les 2,4 millions d'habitants du territoire sont surtout confrontés à de graves pénuries de nourriture, d'eau, de carburant et de médicaments. Malgré une résolution de l'ONU, l'aide humanitaire entre au compte-gouttes. Selon John Kirby, un porte-parole de la Maison Blanche, le Hamas dispose toujours d' « importantes capacités » à Gaza.

« Nous pensons que réduire et défaire les capacités du Hamas à mener des attaques à l'intérieur d'Israël est un objectif absolument réalisable pour les forces militaires israéliennes », a-t-il dit.

« Cela peut être fait, militairement », a-t-il ajouté, affirmant que l'armée israélienne pouvait « éliminer la menace que le Hamas représente pour le peuple israélien ». Mais son « idéologie va-t-elle être éliminée ? Non. Et le groupe est-il susceptible d'être annihilé ? Probablement pas », a-t-il encore dit.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 05/01/2024 à 6:46
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Bonjour, DAECH a revendiquer l'attentat... par bien... Apres tous une revendication ne coûte pas chete pour s'est gens la ... L'iran est assez contrôler et pas si simple que cela de trouvé les explosifs et les apporter sur place... Le terrorisme...

à écrit le 04/01/2024 à 22:56
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L’ Iran s est ridiculisé en accusant les Usa- Israël .. un peu facile comme explication ce que ne dit pas le pouvoir Mafieux Iranien actuel c est qu ´au sein de sa population il y a des minorités religieuses ou peuples différents persécutés par le r...

à écrit le 04/01/2024 à 19:24
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Bah s'ils se font ça entre eux... ^^ Non comme toujours ce sont les innocents qui meurent au sein de leurs guerres des clans.

à écrit le 04/01/2024 à 18:35
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Il y avait longtemps que l'on avait pas entendue parler de l'interface US pour les mauvaises actions ! ;-)

à écrit le 04/01/2024 à 18:19
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Faut bien un motif pour mobiliser les forces armées des uns et des autres. La paix est un mot inconnu pour beaucoup de dirigeants. Ils préfèrent que leurs peuples soient détruits plutôt que vivre normalement..... Pourvu que ça dure !

à écrit le 04/01/2024 à 10:05
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Il n'y aura pas d'embrasement mais une pression sans fin sur Israël. Pas bon pour le moral des Israéliens, ni pour leur economie.

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