Double explosion en Iran : l'ayatollah Khamenei promet une « réponse sévère »

L'attentat survenu ce mercredi a causé la mort de 103 personnes et fait plus de 180 blessés. La double explosion est survenue près de la mosquée Saheb al-Zaman à Kerman dans le sud de l'Iran, où se trouve la tombe de Qassem Soleimani, dont le pays commémore le quatrième anniversaire de la mort. Le président iranien a assuré « que les auteurs de cet acte lâche seront bientôt identifiés et punis pour leur acte odieux ».
L'ayatollah Khamenei a promis une « réponse sévère » en Iran.
L'ayatollah Khamenei a promis une « réponse sévère » en Iran. (Crédits : SalamPix/ABACA via Reuters Connect)

Au moins 103 personnes ont été tuées et plus de 180 blessées dans cet attentat survenu mercredi près de la tombe de Qassem Soleimani. « Le nombre de personnes tuées est passé à 103 après que des personnes ont succombé à leurs blessures », a ainsi indiqué l'agence de presse officielle iranienne Irna. La télévision d'Etat a fait état de 181 personnes blessées, dont certaines dans un « état critique ».

Une double explosion a, en effet, eu lieu près de la mosquée Saheb al-Zaman à Kerman dans le sud de l'Iran, où se trouve la tombe de cet architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient et dont le pays commémore le quatrième anniversaire de la mort. Une foule compacte composée de représentants du régime et d'anonymes y était rassemblée pour une cérémonie.

Des « bombes dissimulées dans deux sacs »

L'agence Isna, qui cite le maire de Kerman, Said Tabrizi, explique que les explosions se sont produites à dix minutes d'intervalle et, selon l'agence iranienne Tasnim, qui cite des sources bien informées, les explosions ont été provoquées par des « bombes dissimulées dans deux sacs ». « Les auteurs des faits ont apparemment activé les bombes via une télécommande », selon la même source. « Nous marchions vers le cimetière lorsqu'une voiture s'est soudainement arrêtée derrière nous et qu'une poubelle contenant une bombe a explosé », a indiqué un témoin cité par l'agence de presse ISNA.

Parmi les personnes tuées figurent trois secouristes qui se sont précipités dans la zone après la première explosion, selon le Croissant-Rouge iranien. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des participants tentant désespérément de quitter le site alors que le personnel de sécurité bouclait la zone. Sur d'autres vidéos, on peut voir des personnes courant, paniquées et désorientées. Peu après les explosions, des secouristes étaient à pied d'œuvre sur place. De nombreuses ambulances étaient également sur les lieux.

Le président Ebrahim Raïssi a assuré qu'« il ne fait aucun doute que les auteurs de cet acte lâche seront bientôt identifiés et punis pour leur acte odieux, par les forces de sécurité et les forces de l'ordre compétentes ». L'ayatollah Khamenei a, lui aussi, promis une « réponse sévère ».

Un attentat qualifié de terroriste

En outre, « à la suite de l'attentat terroriste survenu à Kerman (sud), le gouvernement a décrété demain (jeudi) journée de deuil national dans tout le pays », a indiqué la télévision d'Etat. L'attaque, la plus meurtrière en Iran depuis 1979, a, en effet, rapidement été qualifiée d'acte « terroriste » par Rahman Jalali, adjoint au gouverneur de la province de Kerman, dans le sud de l'Iran. Mais elle n'a toutefois pas été revendiquée dans l'immédiat.

L'Union européenne a, de son côté, également condamné « dans les termes les plus forts » un « acte terroriste ». « L'UE exprime sa solidarité avec le peuple iranien », a indiqué un porte-parole du service diplomatique de l'UE dans un communiqué, dénonçant un « nombre choquant » de victimes civiles. Les auteurs de cet attentat « devront rendre des comptes », ajoute le texte.

Le président russe, Vladimir Poutine l'a, lui aussi envoyé un message à Ebrahim Raïssi et à l'ayatollah Ali Khamenei, selon le Kremlin. « L'assassinat de personnes pacifiques visitant un cimetière est choquant par sa cruauté et son cynisme », a-t-il déploré dans son message. « Nous condamnons fermement le terrorisme sous toutes ses formes », a ajouté le président russe pour qui l'Iran est un allié.

Pour rappel, l'Iran a déjà été le théâtre d'attaques et d'attentats à la bombe qui ont fait des dizaines de morts, dont plusieurs ont été revendiqués par des groupes qualifiés de « terroristes » par Téhéran. En 2019, un attentat suicide à la voiture piégée contre un bus des Gardiens de la révolution a tué 27 soldats dans le sud-est de l'Iran. Cet attentat avait été ensuite revendiqué par Jaish al-Adl, un groupe djihadiste formé en 2012.

Mort du numéro deux du Hamas

La double explosion ce mercredi fait craindre un peu plus une extension à l'ensemble de la région de la guerre entre Israël et le Hamas débutée le 7 octobre dernier. D'autant qu'elle survient au lendemain de l'élimination d'un haut responsable du Hamas, Saleh al-Arouri, tué par une frappe de drone la veille au Liban. Et bien que n'ayant pas revendiqué l'élimination à Beyrouth mardi soir de ce numéro deux politique du Hamas, Israël est pointé du doigt pour la frappe qui a visé le fondateur de la branche militaire du mouvement, après avoir juré de « détruire » le Hamas en réaction à son attaque sans précédent le 7 octobre sur le sol israélien.

Lire aussiRisque d'embrasement au Moyen-Orient après la mort d'un chef du Hamas et d'un attentat en Iran

Le Hezbollah libanais a prévenu dès mardi soir que « l'assassinat de Saleh al-Arouri » était non seulement une « grave agression contre le Liban mais aussi un sérieux développement dans la guerre entre l'ennemi et l'axe de la résistance », expression désignant l'Iran et ses alliés régionaux hostiles à Israël. « Ce crime ne restera pas sans riposte ou impuni », a ajouté le Hezbollah dont le secrétaire général, Hassan Nasrallah, doit prononcer mercredi soir un discours très attendu. Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a lui accusé Israël de « vouloir entraîner le Liban dans une nouvelle phase de confrontation ».

Le général Soleimani, homme clé du régime iranien

Le général Soleimani avait été tué en janvier 2020, à l'âge de 62 ans, lors d'une attaque de drone américain en Irak. Il dirigeait la Force Qods, la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran, supervisant les opérations militaires dans l'ensemble du Moyen-Orient.

Homme clé du régime iranien, il était également l'une des personnalités publiques les plus populaires du pays. Longtemps considéré comme un ennemi juré par les Etats-Unis et leurs alliés, alors qu'il était encore en vie, Soleimani avait été déclaré « martyr vivant » par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, pour son rôle dans la défaite du groupe jihadiste Etat islamique en Irak et en Syrie.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 19/04/2024 à 4:54
Signaler
Les dirigeants iraniens sont plus fort à tuer la liberté des femmes et des hommes et à soutenir les groupes terroristes. Elle ne protège pas le peuple, elle préfère les enfermer dans un monde d'esclavagiste en se cachant derrière une religion pour ga...

à écrit le 04/01/2024 à 10:26
Signaler
Il y a aussi des opposants en Iran et une vieille rancune de l'état Islamique. Plus probable qu'une action d'Israël ou des US. Cela étant posé les coups tordus font aussi partie du jeu.

le 05/01/2024 à 10:32
Signaler
qui dans ce monde a la plus d'interets a destabiliser les autres nations et en toute impunite puisque non seulement il control la justice et la finance qui a creer daech et autre groupe de terrorisme si ce n'est l'occident.

à écrit le 04/01/2024 à 8:40
Signaler
"que les auteurs de cet acte lâche seront bientôt identifiés et punis pour leur acte odieux" Nous sommes entièrement d'accord avec eux, le terrorisme c'est la guerre des lâches et des faibles.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.