Royaume-Uni  : la flambée des taux d'intérêt fait fondre la richesse des ménages

La flambée des taux d'intérêt au Royaume-Uni a entraîné une chute « record » de la richesse des ménages britanniques depuis la Deuxième Guerre mondiale, mais pourrait apporter un coup de pouce aux primo-accédants à la propriété.
Les taux élevés devraient entraîner un recul des prix immobiliers au Royaume-Uni et apporter un coup de pouce aux primo-accédants à la propriété.
Les taux élevés devraient entraîner un recul des prix immobiliers au Royaume-Uni et apporter un coup de pouce aux primo-accédants à la propriété. (Crédits : HANNAH MCKAY)

2.100 milliards de livres. C'est le montant de la richesse perdu en 2022 par les ménages britanniques. En cause, d'après une étude du centre de réflexion Resolution Foundation, l'envolée des taux d'intérêt dans un contexte d'inflation depuis la reprise post-Covid.

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Après un « boom de richesse sans précédent ces dernières décennies »

Cette organisation rappelle que la Grande-Bretagne a bénéficié d'un « boom sans précédent ces dernières décennies », la richesse totale des ménages britanniques est passée « d'environ 300% du revenu national dans les années 80 à 840%, soit 17.500 milliards, en 2021 ». Aujourd'hui, « la rapide remontée des taux d'intérêt par la Banque d'Angleterre depuis la fin 2021 a fait augmenter les taux d'emprunt immobilier, a provoqué une chute du prix des logements et fait plonger le cours des bons du Trésor britannique et des obligations d'entreprises », détaille la Resolution Foundation, spécialisée dans les politiques de lutte contre la pauvreté.

La chute des prix des obligations et emprunts d'Etat a réduit la valeur comptabilisée des actifs des fonds de retraite, « normalement la plus grosse source de richesse des ménages en Grande-Bretagne », précise l'étude, menée en partenariat avec Abrdn Financial Fairness Trust. Confrontée à une inflation qui s'est maintenue en mai à 8,7% sur un an et qui persiste au-delà des attentes, la banque centrale britannique a relevé en juin ses taux pour la 13e fois consécutive, à 5%, et les marchés anticipent qu'ils vont culminer à 6,5% en mars.

Résultat : la richesse des ménages britanniques ne représentait désormais plus que 650% du revenu national britannique début 2023, soit la plus grosse chute en termes de pourcentage depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, observe l'étude.

Un recul qui pourrait atténuer les « inégalités intergénérationnelles »

Ce recul de la richesse des ménages britanniques pourrait atténuer les « inégalités intergénérationnelles » qui se sont accrues ces quarante dernières années, le boom immobilier ayant surtout profité aux générations les plus âgées tandis que les plus jeunes se sont retrouvés exclus de l'accès à la propriété.

Les taux d'intérêt élevés mettent sous pression les finances des ménages qui ont déjà un prêt immobilier, car ils sont généralement assortis de taux variables, ou fixes pour seulement quelques années. A l'inverse, ces taux élevés devraient entraîner un recul des prix immobiliers et permettre aussi aux retraités d'obtenir un meilleur niveau de vie en augmentant les rendements des fonds de pension, conclut l'étude.

Une période « très risquée » pour les finances du Royaume-Uni

En attendant une éclaircie, le Royaume-Uni, qui compte 5,8 millions de fonctionnaires, a vu se multiplier ces derniers mois les grèves dans le privé comme dans le public en raison de revendications salariales face à l'inflation. L'organisme public de prévision budgétaire (OBR), sorte de Cour des comptes britannique, considère que les finances du Royaume-Uni traversent une période « très risquée », en raison d'une série de chocs et de coûts en hausse qui menacent de faire s'envoler la dette publique à long terme. « En seulement trois ans, les finances publiques ont subi la pandémie de Covid-19 début 2020, la crise de l'énergie et du coût de la vie à partir de mi-2021 et la hausse soudaine des taux d'intérêts en 2022 », résume l'OBR.

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Conséquence de plans d'aides successifs pour soutenir les Britanniques pendant cette période, mais aussi de la hausse de l'inflation et des taux d'intérêts, l'emprunt public s'est envolé. La dette du secteur public au Royaume-Uni a dépassé en mai 100% du produit intérieur brut (PIB) pour la première fois depuis 1961. Loin d'entrevoir une baisse de la dépense publique à long terme, l'OBR avertit que les autorités britanniques « font face à des coûts croissants en raison du vieillissement de la population, d'une planète qui se réchauffe et des tensions géopolitiques croissantes ».

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 18/07/2023 à 18:02
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Bonjour, Exacte , l'intelligence artificielle est loins de donner satisfaction... Des sujets et articles bidons.. Mais le plus tristes s'est que beaucoup sans contente...

à écrit le 18/07/2023 à 11:07
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Plus les taux montent, et plus les valorisations théoriques baissent. Il fait très chaud en Europe du Sud au mois de juillet. .Bref, les articles de journaux fabriqués par ChatGPT sont fantastiques !

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