Russie : hausse surprise de 4,9% du PIB au deuxième trimestre

Moscou a renoué avec la croissance entre avril et juin après avoir enchaîné quatre trimestres de contraction du PIB, s'établissant notamment de janvier à mars 2023 à -1,9%. Mais cette reprise de l’économie vient surtout d’un effet de base qui gonfle artificiellement la croissance tant le deuxième trimestre 2022 avait été mauvais.
La croissance affichée au deuxième trimestre, qui était attendue par les experts, est surtout à mettre en comparaison avec la même période de l'an passé.
La croissance affichée au deuxième trimestre, qui était attendue par les experts, est surtout à mettre en comparaison avec la même période de l'an passé. (Crédits : Maxim Shemetov)

L'économie russe se relèverait-elle alors même que le conflit russo-ukrainien s'enlise? C'est ce que laisse penser, à première vue, le chiffre du produit intérieur brut (PIB) russe qui montre une progression de 4,9% au deuxième trimestre de 2023 sur un an, selon une évaluation primaire de l'Agence russe des statistiques (Rosstat). Dans son communiqué, Rosstat n'a cependant pas détaillé vendredi l'évolution trimestrielle par secteur.

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Si ce chiffre étonne, c'est parce qu'il s'agit de la première hausse enregistrée depuis les trois premiers mois de 2022. Depuis l'invasion de son voisin, en février 2022, la Russie avait enchaîné quatre trimestres de contraction du PIB, s'établissant notamment de janvier à mars 2023 à -1,9%, toujours selon Rosstat.

Une croissance trompeuse

Il faut tout de même rappeler que la croissance affichée au deuxième trimestre, qui était attendue par les experts, est surtout à mettre en comparaison avec la même période de l'an passé, marquée par une pluie de sanctions internationales prises en réponse à l'offensive russe, qui avait fait vaciller l'économie russe (-4,5% entre avril et juin 2022).

Malgré cette hausse trimestrielle de 4,9% -dû à un effet de base très favorable- la Russie n'a toujours pas retrouvé le niveau de production d'avant le conflit en Ukraine.

Retour de l'inflation et hausse des taux

En Russie, le second trimestre 2023 a surtout été marqué par le retour de l'inflation, lié à l'affaiblissement continu du rouble, sur fond de baisse importante des revenus liés à la vente d'hydrocarbures.

Face à cette situation qui s'est prolongée ces dernières semaines, la Banque centrale russe (BCR) a d'ailleurs été poussé à relever son taux directeur à 8,5% — le moyen le plus évident pour lutter contre la hausse des prix — et elle a suspendu depuis jeudi et ce, jusqu'à la fin de l'année, ses achats de devises étrangères sur le marché national des changes.

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Car l'une des principales victimes russes de la guerre est bien le rouble. Après avoir brutalement chuté au moment de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe en février 2022, le rouble avait repris des couleurs en fin d'année dernière, soutenu par la politique protectionniste du Kremlin. Mais des facteurs extérieurs mettent la pression sur la monnaie russe, qui continue de se déprécier. Vendredi, il fallait 108 roubles pour avoir 1 euro et 99 pour un dollar. De quoi inquiéter de nombreux Russes quant à leur niveau de vie, déjà miné par une inflation très élevée l'an passé.

Aussi, sous l'effet des sanctions, les revenus issus de la vente du gaz et du pétrole — principale source de rentrées budgétaires— ont plongé de 41,4% entre janvier et juillet, selon les chiffres du ministère russe des Finances, faisant craindre un dépassement du déficit fédéral ciblé cette année à 2% du PIB. Le chômage, à un niveau très faible de 3,1% en juin, reflète, lui, une contraction de la force de travail liée aux conséquences de l'intervention militaire en Ukraine, qui se sont superposées à une crise démographique, phénomène durable depuis la fin des années 1990.

(Avec AFP)

Commentaires 18
à écrit le 15/08/2023 à 12:01
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Normal ils ont multiplié par 10 leur fabrication d'obus, de missiles, de cannons, de drones et de blindés intervention spéciale oblige. Et en plus ils arrivent à vendre leur pétrole. En gros tout ce que sait faire l'économie russe. Ah j'avais oublié ...

à écrit le 13/08/2023 à 19:32
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Le génie le maire avait prévu l effondrement..dans la macronnie ils ont un point commun tous nuls

à écrit le 13/08/2023 à 15:19
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Ils sont aussi menteurs là-bas que chez nous? Car tout le monde sait que nous nageons en plein bonheur, n'est-ce pas, les Gilets Jaunes, les Bonnets Rouges, et les..., et les..? La liste est longue. Seuls, nos députés sont contents, grâce au 49-3, sa...

à écrit le 13/08/2023 à 8:05
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tres drole!!!!!!!!!!! la russie s'ecroule en arriere boutique, depend de plus en plus de la chine pour ses achats et ventes, et donc affiche 75% de croissance, comme dans toutes les democraties de cette planete ou les leaders democrates sont elus av...

le 13/08/2023 à 8:19
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Ça fait plus d'un an qu'elle "s'écroule" l'économie russe selon vous autres les génies de l'économie maintenant, donc on aimerait bien savoir quand elle aura fini de s'écrouler et surtout si c'est normal de "s'écrouler" aussi lentement.

à écrit le 12/08/2023 à 20:57
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Bonjour, ils est claire que la guerre en Ukraine ne risque pas de régler le problème démographique ... Ensuite la chute du prix du gaz et du pétrole ne risque pas de remplir les caisses de l'état Russe... La demi défaite de l'armée russe a réduit l...

à écrit le 12/08/2023 à 20:18
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C'est non seulement l'effet de base, mais aussi les jeux de la statistique économique russe avec le deflateur de PIB, parce que l'inflation officielle en Russie ne fait que rire les gens. En réalité, elle est quelques fois supérieure, donc, il faut a...

à écrit le 12/08/2023 à 18:54
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Cette croissance "surprise", c'est bien la preuve de l'effondrement de l'économie russe annoncée par BLM dit l'athée! :)

à écrit le 12/08/2023 à 15:56
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Comme c'est fort instructif de constater le "mainstream" si avenant à décortiquer les données agrégées de la Russie pour chercher à les discréditer totalement, alors même que nos propres organismes usitent et abusent d'indicateurs (et données) économ...

à écrit le 12/08/2023 à 12:33
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Arrêtez de faire de la peine â Nono. Il est en vacances...

à écrit le 12/08/2023 à 11:26
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Chômage à 3,1%! Évidemment, entre ceux qui sont sur le Front en Ukraine, ceux qui sont morts, ceux qui sont partis et une natalité en déshérence le chômage ne peut qu'être au plus bas. Encore 3/4 ans à ce rythme et c'en sera fini de l'avenir d'une...

à écrit le 12/08/2023 à 11:21
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Nous sans doute péniblement 1% de croissance en 2023, et la Russie presque 5%, merci les sanctions et l'abandon de leurs gaz et pétrole qui se vendront d'autant mieux que la demande sera forte en 2024 et la production mondiale OPEP (dont la Russie) e...

le 12/08/2023 à 17:27
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👍👏

à écrit le 12/08/2023 à 11:19
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1 ère question: qui est a l’ l origine des chiffres … 2 eme question : Quand on a un état militaire et une agence gouvernementale unique et non «  challengee  » par d autres agences eco- financières privees- publiques comme en Occident on peut...

le 14/08/2023 à 3:00
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@Ex- moscovite: Merci de ne pas usurper mon pseudo (quand même c'est trop similaire), même si je suis globalement d'accord avec votre avis.

à écrit le 12/08/2023 à 10:56
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Pourquoi nous parler de la Russie, alors que personne n'y investit plus ? Il faut la diaboliser?

à écrit le 12/08/2023 à 10:42
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N’importe quoi. Chiffres publiés par le kremlin, n’ayant aucune crédibilité.

le 12/08/2023 à 12:22
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Nul ne vous contraint a croire ce que raconte la Tribune. Force est de constater que les sanctions n'affectent pas la Russie. Vous allez vous habituer avec le temps a accepter la realite, un peu comme pour le covid et toutes les informations qui se...

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