Sanctions : le Kremlin lance la saisie d'actifs d'entreprises occidentales en représailles

En représailles aux projets de Bruxelles de confisquer les avoirs russes en Europe pour qu'ils financent la défense de l'Ukraine, le Kremlin a lancé la saisie des actifs en Russie de l'énergéticien allemand Uniper et du finlandais Fortum. La liste des entreprises frappées par des saisies en Russie pourrait encore s'allonger.
Vladimir Poutine, le 21 avril dans sa résidence de Novo-Ogaryovo.
Vladimir Poutine, le 21 avril dans sa résidence de Novo-Ogaryovo. (Crédits : Reuters)

Après plus d'une dizaine de vagues de sanctions économiques et financières de l'UE contre des personnalités et des entités russes, Moscou s'empare à son tour de l'arme des sanctions économiques. Mardi, Vladimir Poutine a signé un décret engageant la prise contrôle de deux énergéticiens, le finlandais Fortum et l'allemand Uniper.

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Les deux entreprises basées en Russie depuis plus de 60 ans y représentaient avant la guerre en Ukraine près de 7.000 employés sur son territoire, et exploitaient 12 centrales au gaz. Ce mercredi, Fortum a annoncé que le directeur de sa filiale russe avait été remplacé de force par le nouveau gestionnaire russe.

Rossimouchtchestvo, l'agence fédérale russe qui s'impose comme « gérant provisoire », assure que ce décret « ne prive pas les propriétaires de leurs biens » mais que « le propriétaire d'origine n'a plus le droit de prendre des décisions de gestion ».

Fortum cherchait à désinvestir en Russie

Fortum a expliqué ignorer « concrètement comment (ce décret) affecte par exemple (s)es opérations russes ou le processus de désinvestissement en cours », lancé en mai 2022, à la suite de l'invasion russe en Ukraine. D'après le groupe, ses avoirs en Russie au 31 décembre 2022 se chiffraient  à « 1,7 milliard d'euros (1,9 milliard de dollars) ».

Uniper a de son côté déclaré « examiner actuellement la situation juridique », soulignant qu'« Uniper n'a de facto plus été en mesure d'exercer un contrôle opérationnel sur Unipro (sa filiale russe, ndlr) depuis la fin 2022 ». Le groupe gazier allemand a rappelé ce mercredi avoir trouvé un potentiel acheteur local de sa filiale russe mais que « la reprise n'a toujours pas été validée » par les autorités russes.

Le Kremlin menace d'allonger la liste des saisies

Le gel de leurs actifs pourrait ne pas rester un cas isolé. Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a menacé ce mercredi d'« allonger » la liste des entreprises étrangères visées par des saisies « temporaires » d'actifs en Russie. Il vise à « constituer un fonds d'indemnisation pour l'application éventuelle de contre-mesures contre l'expropriation illégale des avoirs russes à l'étranger », selon Dmitri Peskov. Mardi, le président Poutine avait également averti que les entreprises des pays qui comptent réutiliser les biens russes saisis pourraient connaitre le même sort en Russie.

Cette riposte de Moscou intervient au moment où l'Union européenne cherche comment saisir des centaines de milliards d'euros d'actifs russes en Europe, souhaitant à terme s'en servir pour financer la défense ukrainienne. Jusqu'ici, les Occidentaux ont gelé pour plus de 300 milliards d'euros d'actifs de la banque centrale russe. De son côté, Bruxelles a immobilisé dans l'UE 21,5 milliards d'euros d'avoirs d'oligarques et d'entités frappés par des sanctions.

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Bruxelles admet néanmoins que le projet n'est « pas simple » d'un point de vue juridique. « Il est difficile de trouver des moyens légaux qui soient acceptables », avait reconnu fin mars à l'AFP Anders Ahnlid, le principal responsable du projet de saisie dans l'UE.

Commentaires 11
à écrit le 27/04/2023 à 3:59
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Cool les entreprises occidentales pourront également interrompre le versement de pots-de-vin aux parrains locaux afin de rentrer dans leurs frais associés à une présence dans ce vaste territoire multi-ethnique totalement corrompu.

à écrit le 26/04/2023 à 22:32
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Confisquer c'est le plus facile, mais pour faire tourner les boutiques, il faut avoir autre chose que des disciples lobotomisés puis endoctrinés.

à écrit le 26/04/2023 à 20:09
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En contresanctions ils risquent aussi de se lancer dans le défaut volontaire a l'insu de son plein gré. Je regardais sur le suite de l'isda, il y a Eraz, groupe sidérurgique russe, son siège londonien rechigne a payer 750 millions de dollars d'obligs...

à écrit le 26/04/2023 à 19:23
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Normal. Fallait pas commencer de notre côté dans une guerre qui n'est pas la nôtre.

le 27/04/2023 à 1:13
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@Stephan.Courte vue: cette guerre est malheureusement la notre et il faut que nous la gagnons avec l"Ukraine. La Russie est un danger systémique permanent qu'il faut affaiblir, voire démanteler.

le 27/04/2023 à 1:18
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Quand un pays envahit un de vos voisins, vous avez deux solutions : approuver, ou désapprouver. Mais quand ce pays, La Russie, analyse dans son parlement des lois qui visent à annuler la reconnaissance de souveraineté des pays baltes, que son vice-pr...

le 27/04/2023 à 2:00
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Un slave ne tend pas l'autre joue. Valbel ne connait pas l'ame slave et Russe en particulier. Cette guerre est perdue pour nato.

le 27/04/2023 à 6:45
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Manifestement, certains n'ont toujours pas compris que des commentateurs comme stephan ou Tina (leurs messages se ressemblent d'ailleurs) sont tout simplement des agents de communication russes payés pour commenter dans les journaux occidentaux et y ...

à écrit le 26/04/2023 à 19:20
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Comme ils ont confisque ça des les premieres sanctions ça ne change rien, c'est juste de la comm interne

à écrit le 26/04/2023 à 18:29
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On a, au moins, quelqu'un de logique et que l'on comprend ! ;-)

à écrit le 26/04/2023 à 18:12
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Normal que la Russie agisse à son tour quand on reçoit une gifle on ne tend pas l'autre joue

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